mardi, novembre 4, 2025
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TCHIROMA répond à ATANGA NJI : « Votre arrogance d’aujourd’hui ne restera pas sans conséquence politique ni morale. »

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Issa Tchiroma, Bakary, ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle

Communiqué du candidat Issa Tchiroma Bakary.

Garoua, le 11 octobre 2025.

À l’attention du Ministre de l’Administration Territoriale, aux forces de l’ordre, et à mes compatriotes,

Monsieur le Ministre,
Vos menaces publiques d’arrestation à l’encontre de ma personne si j’annonce, au soir du 12 octobre, la vérité des urnes sont inacceptables. Rappelons-le clairement : la parole du peuple et la transparence du scrutin sont des principes constitutionnels. L’article 113 du code électoral et les règles élémentaires de la démocratie permettent la publication et la circulation des tendances issues du dépouillement. Menacer un candidat pour l’empêcher d’informer le peuple revient à menacer la souveraineté nationale.

Si vous êtes convaincu de la légalité de vos menaces, venez vous-même l’assumer publiquement. Le Gouvernement ne doit pas s’abriter derrière des intimidations anonymes ou des ordres donnés dans l’ombre. Le pays mérite la clarté : si vous entendez m’arrêter, Monsieur le Ministre, faites-le en personne et assumez vos actes devant la Nation.

Aux hommes et femmes en tenue, policiers, gendarmes, militaires, fonctionnaires de l’État : je vous parle comme à des frères et sœurs. Vous avez prêté serment pour protéger le peuple camerounais, ses institutions et sa dignité. Vos armes, vos uniformes et vos fonctions vous donnent une responsabilité sacrée. Si un ordre vous est transmis qui vise à empêcher l’expression libre du peuple, à intimider des électeurs, à voler des voix ou à réprimer des citoyens pacifiques — refusez-le. Protégez d’abord les gens que vous servez. Obéir à un ordre illégal ou contraire à l’intérêt général n’est pas un acte d’obéissance, c’est une faute contre la Nation. Si vous recevez des instructions contraires à la loi, adressez-vous à vos supérieurs, demandez des clarifications, et souvenez-vous que votre honneur et votre avenir sont liés à la protection du peuple.

Aux Camerounaises et Camerounais, je veux réaffirmer ceci : n’ayez pas peur. Restez calmes et déterminés. Allez voter, faites valoir vos droits, protégez vos votes, et aidez à faire respecter chaque bulletin. Nous avons mis en place des équipes de scrutateurs, un dispositif juridique et une chaîne de transmission pour collecter et publier les procès-verbaux. Si une irrégularité est constatée, nous agirons immédiatement, juridiquement et pacifiquement. Notre action sera toujours républicaine : informer, contester légalement, et mobiliser la communauté nationale et internationale si nécessaire.

À ceux qui instrumentalisent l’appareil de l’État pour intimider : sachez que vous jugez mal la détermination du peuple. La Nation observe. L’Histoire retiendra les responsabilités. Votre arrogance d’aujourd’hui ne restera pas sans conséquence politique ni morale.

Enfin, Monsieur le Ministre, je vous lance un dernier appel public : cessez ces intimidations. Faites preuve de responsabilité historique. Montrez au Cameroun et au monde que nos institutions respectent la loi. Si vous pensez que l’arrestation d’un candidat est la solution, faites-le avec la dignité d’un responsable d’État — mais sachez que la réponse du peuple et la force de la légalité seront plus puissantes que vos menaces.

Je ne céderai ni à la peur ni à la provocation. Nous défendrons la voix du peuple, par tous les moyens légaux et pacifiques. Restez sereins ; restez mobilisés ; protégeons ensemble la démocratie.

Vive le Cameroun !

Issa Tchiroma Bakary
Candidat du peuple — 12 octobre 2025

Présidentielle 2025 : 12 conquérants, un fauteuil

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Le Cameroun a rendez-vous avec l’histoire. L’élection du président de la République est prévue demain. Le corps électoral est convoqué pour élire le successeur de Paul Biya. En tout, ce sont 8 010 464 électeurs dont 3 716 567 femmes et 4 293 897 hommes qui sont ainsi convoqués dans les urnes parmi lesquels 34 411 électeurs établis à l’étranger, répartis dans 31 653 bureaux de vote créés sur l’ensemble du territoire national et à l’étranger (108 dans 36 pays de tous les continents), pour départager 12 candidats dont une seule femme, Patricia Tomaïno Ndam Njoya. Après la confirmation des listes le 3 août dernier par le Conseil constitutionnel, Caxton Ateki du Parti de l’Alliance libérale (PAL) et Akéré Muna du parti Univers se sont ralliés à Bello Bouba Maïgari de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp) ; mais le ministre de l’Administration territoriale (Minat) a rappelé que tous les 12 candidats retenus demeurent en course. En indiquant que les désistements devaient se faire avant l’impression des bulletins de vote. Alors les bulletins des 12 candidats officiels seront présents dans tous les bureaux de vote, et valablement comptés.

Transition

Paul Biya, président sortant, est candidat à sa propre succession, pour un 8ème mandat consécutif. Agé de 92 ans dont 43 passés à la tête de l’Etat, le candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) va challenger 11 candidats dont trois seulement l’ont déjà affronté chacun une fois : Bello Bouba Maïgari (en 1992), Serge Espoir Matomba et Cabral Libii (en 2018). C’est une élection qui devrait marquer la transition. Si le président sortant refuse de prendre sa retraite, il reste qu’une victoire devrait lui ouvrir le couloir vers cette sortie. En face, des candidats de diverses générations : Issa Tchiroma du Front pour le Salut national du Cameroun (Fsnc) et Bello Bouba, et dans une certaine mesure Pierre Kwémo, sont de vieux routiers de la scène politique nationale, qui ont fait leurs preuves notamment au cours des années de braise, qui ont vu le retour du pluralisme politique. Ces derniers, notamment Tchiroma et Bello, semblent mieux placés pour affronter efficacement le président sortant avec qui ils ont cheminé dans le même train une trentaine d’années, dans le cadre d’alliances gouvernementales qui leur ont permis de faire partie de divers gouvernements, jusqu’à mai dernier pour Issa Tchiroma et certainement peu après cette période-là pour Bello Bouba. Une victoire de l’un comme de l’autre, lui offrirait un mandat unique de transition, comme ils le clament tous les deux. Mandat au cours duquel des réformes générales sont annoncées.

Mais il y a une jeune garde particulièrement engagée, avec notamment Cabral Libii du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn) et Serges Espoir Matomba du Peuple uni pour la rénovation sociale (Purs), député pour le premier et conseiller municipal pour le second, qui se sont déjà essayés à la présidentielle. Le président du Pcrn était 3ème en 2018 avec un score de 6,28% (218 834 voix) ; Matomba (1%), lui, avait terminé en 7ème position avec un score de 1% (34 106 voix). En cas de victoire d’un candidat jeune, ce serait le choix de la « rupture » opéré par les électeurs. Et donc la mise à la retraite des vieux routiers. Le choix est aux électeurs qui sont appelés dans les urnes ce 12 octobre de 8h à 18h.

Présidentielle 2025 : Atanga Nji prépare des represailles contre… Issa Tchiroma

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« Publier unilatéralement les résultats d’une élection est un acte de haute trahison. Je le redis aujourd’hui en ma qualité de Minat : que ceux qui tenteront de proclamer les résultats du scrutin présidentiel ou de s’autoproclamer vainqueurs, en violation des lois de la République, auront franchi la ligne rouge et devront s’attendre à des mesures de rétorsion à la hauteur de leur forfaiture aussi grave ». Les menaces sont de Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale (Minat) ce vendredi 10 octobre 2025. A deux jours de l’élection présidentielle, l’agent de l’Etat en matière électorale a cru devoir monter au créneau : « avant d’entrer dans cette salle, mes services m’ont donné l’information qu’un certain candidat a pour intention de terminer sa campagne dans sa région natale, où il compte se déclarer vainqueur à partir de son domicile situé dans cette région», annonce-t-il.

Difficile d’avoir des détails et preuves de ces déclarations du Minat. Toujours est-il que le Minat est déjà déchaîné contre ce candidat qu’il ne cite pas nommément. «Que ce candidat qui nourrit de telles idées rétrogrades et diaboliques sache que les portes de sa maison ne sont pas des portes blindées ; et qu’au moindre dérapage, le Minat passera en action et force restera à la loi », menace-t-il. «Les lois camerounaises ne reconnaissent pas les plateformes pour le recensement des votes, ou pour proclamer les résultats d’une élection présidentielle. Et ceux qui pensent se servir de l’élection présidentielle comme agenda caché, pour provoquer des remous sociaux, pour provoquer une insurrection savamment planifiée de longues dates, n’ont qu’à bien se tenir », prévient-il. D’ailleurs « ils n’auront même pas l’occasion de mettre en application leur plan diabolique. La récréation sera terminée », décrète-t-il. Agrémentant que « le titre de candidat ne confère pas une immunité à quiconque. Être candidat à une élection ne veut pas dire qu’on est déjà président. On peut toujours rêver ».

Le « pays de si je savais »

Face à la presse, l’homme  déjà une idée de l’issue de l’élection : « chacun qui va à une élection connaît son poids politique », est-il convaincu. S’essayant à une comparaison : « quand on a un match Coton sport de Garoua contre le Réal de Madrid, vous croyez que le score sera quoi ?», demande-t-il. Arrachant des rires dans la salle. Repris par le journaliste Rodigue Tongue de Canal 2 international qui se demande à quoi ça sert de dépenser des milliards de francs pour organiser une élection dont le résultat est déjà connu, l’homme se refuse à être vu comme celui qui est habilité à donner le résultat de l’élection. Mais en prenant sur lui de défendre Elecam, l’organe en charge des élections au Cameroun, le Minat semble savoir au moins qui ne peut pas gagner : «je peux vous dire à date sur les 360 arrondissements, il y a seulement tel ou tel qui a pu battre campagne qui a pu faire campagne dans les 360 arrondissements… j’ai la carte électorale».

Rodrigue Tongue voit dans le portrait que Paul Atanga Nji dresse du candidat qui l’irrite, Issa Tchiroma Bakary : « Est-ce que vous parlez de Tchiroma Bakary sans pouvoir l’assumer, par crainte ?». Le Minat répond que « je ne cite pas souvent les noms», se refuse-t-il ; « mais celui qui est représenté dans dix arrondissements sur 360 et qui a même eu des défections importantes au sein de sa formation politique, ne peut pas ne peut pas avoir la prétention de gagner cette élection. Il est même très loin », lit-il dans une boule de Crystal. Et Atanga Nji d’assommer : « ce n’est pas moi qui ai dit que le Cameroun a l’opposition la plus bête du monde». Mieux, « le Rdpc est le seul parti qui a respecté le programme de la campagne. Tout le monde est entré en campagne avant, et dans l’administration, on a fait le mort… Mais le Rdpc est le seul parti qui a battu campagne dans les 360 arrondissements. Les faits sont là», déclare-t-il.

En tout cas, « en 2018 j’avais dit à quelqu’un qu’il se retrouvera au pas de ‘’si je savais’’ ; il s’y est retrouvé», rappelle-t-il. Parlant de Maurice Kamto. «C’est la même chose que je dis à ceux qui seront tentés de perturber le scrutin présidentiel. Ils vont se retrouver dans ce pays de si je sais, et ce sera pour une très longue durée», prévient le « Moulinex » national qui a habitué l’opinion aux menaces de privation de la liberté des opposants. Le portrait-robot que dresse Paul Atanga Nji, laisse entrevoir Issa Tchiroma qui a démissionné du gouvernement en mai dernier, pour se lancer dans la course pour la présidentielle. Depuis lors, l’homme a enregistré des défections au sein de son parti, et subit des attaques de son ancien camp allié. D’ailleurs, « nous avons été très corrects : vous connaissez ce qui se passe ailleurs ; vus croyez que c’est très facile de démissionner d’un gouvernement, et le gouvernement vous laisse participer à un scrutin présidentiel ? », demande-t-il à la presse : « le Cameroun est un pays extraordinaire, ça je vous le dis», se vante-t-il.

A Douala, le Minpmeesa ouvre la voie à l’entrepreneuriat universitaire

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L’Institut Universitaire de Technologie (IUT) de Douala loge désormais une partie de ses activités au cœur de la Pépinière Nationale Pilote d’Entreprises (PNPE) d’Edéa. Ce rapprochement, matérialisé par une convention spécifique signée entre le Ministre des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Économie Sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa), Achille Bassilekin III, et le Ministre d’État, Ministre de l’Enseignement Supérieur, le Professeur Jacques Fame Ndongo, ouvre une nouvelle phase de collaboration entre les mondes académique et productif.

L’accord s’inscrit dans la continuité de la convention-cadre conclue en 2016 entre les deux départements ministériels. Il vise à transformer les campus universitaires en véritables viviers d’innovation économique, en permettant aux étudiants et chercheurs de passer de la théorie à la création d’entreprise. La démarche repose sur un principe simple : professionnaliser la formation supérieure par la mise en place d’incubateurs universitaires et la valorisation des résultats de la recherche. La particularité de cette convention tient à l’intégration de l’annexe de l’IUT de Douala au sein de la PNPE d’Edéa, une structure pilote en matière d’incubation et d’accompagnement des jeunes porteurs de projets.

L’objectif est de transformer chaque mémoire, prototype ou idée de laboratoire en produit ou service à potentiel économique. Le partenariat engage les deux institutions à coconstruire un dispositif intégré de formation pratique, d’incubation, d’innovation et de mentorat. Les actions prévues vont de la création de laboratoires de prototypage à l’accueil des étudiants en immersion dans les start-ups hébergées à la PNPE, en passant par le renforcement des compétences en gestion, marketing digital et innovation technologique. Selon le MINPMEESA, « cette convention illustre la volonté du gouvernement de rapprocher l’enseignement supérieur du tissu économique réel, en donnant aux jeunes diplômés les outils nécessaires pour devenir acteurs de leur insertion ».

Dans le même esprit, le ministre d’État, Jacques Fame Ndongo, a rappelé que « la professionnalisation de l’université camerounaise doit se traduire par la création de valeur, de richesse et d’emplois, au service du développement national ». Une cellule conjointe de suivi garantira la mise en œuvre effective de l’accord et l’évaluation des résultats. Les ressources humaines, techniques et financières seront mutualisées pour assurer un accompagnement durable des étudiants-entrepreneurs.

Au-delà d’un simple partenariat institutionnel, cette initiative répond à l’un des piliers de la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 (SND30), notamment la transformation structurelle de l’économie par l’innovation et l’entrepreneuriat. Elle s’aligne également sur la loi d’orientation de l’enseignement supérieur de juillet 2023, qui consacre la professionnalisation comme levier majeur d’employabilité.

Paradoxe : Paul Biya vote pour les gadgets électoraux importés

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En effet, ces derniers jours, la blogosphère camerounaise s’affole, s’extasie ou se gausse devant les gadgets électoraux du président-candidat Paul Biya. En plus des classiques sacs à dos, pagnes, montres, parapluies et stylos — et sans doute pour édulcorer l’humeur maussade et passablement désespérée des Camerounais accablés par les malheurs et les misères — les conseillers du chef de l’État ont voulu se montrer facétieux en introduisant des objets aussi inattendus qu’insolites : lingettes, lessives, serviettes hygiéniques, tous frappés du fameux slogan de campagne Grandeur et Espérance et d’un beau portrait du candidat.

 Il n’en fallait pas davantage pour rallumer le fameux humour tout-terrain des Camerounais, qui brocardent à souhait cette ultime manifestation du génie politique de Paul Biya. Influenceurs et tiktokeurs rivalisent d’éloges comiques ou de railleries tout aussi inspirées sur cette curieuse manière de séduire l’électorat. Mais ce qui fait moins rire, c’est lorsqu’on se rend compte que ces gadgets, qui circulent à l’occasion de la campagne présidentielle de 2025, ont été importés massivement — probablement à coups de milliards — alors même que le chef de l’État dit placer la promotion du Made in Cameroon au cœur de son programme. On a même vu circuler sur la toile l’image d’un sac de riz pakistanais estampillé aux couleurs et slogans du président-candidat.

La production de cet arsenal de communication aurait pourtant pu être confiée aux PME et artisans locaux. Hélas, le chef de l’État a choisi de déverser ces milliards à l’étranger, au grand désarroi des producteurs nationaux. Ce privilège de l’importation n’est d’ailleurs rendu possible que par la puissance de feu financière du parti au pouvoir, dont le budget de campagne semble sans commune mesure avec celui de ses concurrents. Car dans les camps adverses, les moyens moins conséquents ont imposé une relative sobriété. Relative oui. Car, même si les gadgets des autres candidats se résument souvent à quelques Tshirts, casquettes, écharpes, chemises, blocsnotes et stylos qui peuvent être produits localement, rien ne prouve que ces challengers n’aient pas eux aussi eu recours à l’importation. Cette situation illustre un paradoxe frappant.

Depuis plusieurs années — davantage encore ces derniers mois, et plus nettement dans son manifeste de campagne — Paul Biya exhorte les jeunes à investir les secteurs productifs dans le cadre du plan triennal d’import-substitution 2024-2026, qui vise à accroître la production locale. Il les invite à faire preuve d’audace et à démontrer leur génie en créant des PME dans différents secteurs. Il promet des allègements fiscaux pour les produits locaux, la valorisation des matières premières nationales et un soutien renforcé aux PME/PMI. Il s’engage également à faciliter l’accès des entrepreneurs locaux aux marchés publics et privés. Or, au moment de donner l’exemple, en remplissant les carnets de commande des PME camerounaises dans un contexte hautement symbolique comme une campagne électorale, le réflexe a été de recourir à l’étranger.

Si Paul Biya promeut le Made in Cameroon depuis des années et se devrait de prêcher par l’exemple en fabriquant localement ses goodies de campagne, les autres candidats – qui, dans leur globalité, prônent la valorisation des ressources nationales – devraient, eux aussi, briller par l’exemple. Or, l’épisode du conteneur indique que la tâche est loin d’être gagnée. Les arguties ne manqueront pas pour justifier ce faux bond, le prétexte le plus évident étant que c’est plus rapide et moins cher de produire en Chine. Mais on le sait : celui qui veut faire quelque chose trouve un moyen, celui qui ne le veut pas se trouve une excuse.

Le message envoyé est pour le moins contradictoire. Car si même les symboles de la campagne électorale — censés incarner le projet de société du candidat — ne sont pas produits localement, comment convaincre que l’État saura impulser une véritable révolution industrielle en faveur du Made in Cameroon ? L’affaire risque donc d’alimenter la critique d’un fossé persistant entre les promesses et la pratique, entre le discours officiel et la volonté politique réelle. Promouvoir le Made in Cameroon suppose d’abord d’y croire soi-même au quotidien, y compris — et surtout — en prêchant par l’exemple.

Présidentielle 2025 : le RDPC gagne la bataille des affiches

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Dans la capitale, les portraits de Paul Biya rythment littéralement les trajets urbains. Tous les deux cents mètres, un nouveau visuel, une banderole ou un panneau géant s’impose au regard. Dès les premières heures du 28 septembre, au lendemain du lancement de la campagne électorale, les équipes de pose s’affairaient dans les quartiers d’Essos, Mballa II, Mokolo ou Bastos. À Douala, la couleur bleue du RDPC s’est imposée sur les grands axes de Deïdo, Akwa ou Bonabéri, dessinant une campagne à la mesure des moyens engagés.

Cette présence n’a rien d’un hasard. Elle reflète avant tout une capacité financière dont peu peuvent se prévaloir. Officiellement, chaque candidat reçoit un financement public de 15 millions de F CFA, et seuls ceux dépassant 5 % des suffrages peuvent prétendre à une seconde tranche du même montant. À l’échelle d’une campagne nationale, ces sommes font figure de simple coup de pouce. « La campagne électorale au Cameroun repose avant tout sur les ressources que les candidats réussissent à collecter », rappelle l’analyste politique Stéphane Akoa. Dons de particuliers, contributions d’entreprises, cotisations militantes : les canaux de financement sont multiples, mais leur efficacité dépend directement du réseau d’influence. De ce point de vue, le RDPC conserve une avance considérable. Parti de masse, ancré dans l’administration et soutenu par une base fidèle, il bénéficie d’un maillage financier dense et loyal. Depuis plusieurs semaines, le parti présidentiel déploie une logistique à grande échelle. Communication visuelle coordonnée, transport de sympathisants, couverture médiatique omniprésente.

Derrière cette mécanique bien huilée, se trouvent des financements souvent privés, émanant d’élus, de hauts fonctionnaires, d’hommes d’affaires ou d’entreprises proches du pouvoir. Plusieurs sources internes évoquent des contributions individuelles atteignant parfois des centaines de millions de francs CFA, versées discrètement pour soutenir « la cause ». Face à cette force de frappe, les autres candidats se contentent de stratégies plus modestes. À Yaoundé, Issa Tchiroma du FSNC, Bello Bouba Maigairi de l’UNDP, Cabral Libii du PCRN ou Tomaino Ndam Njoya de l’UDC optent pour un affichage sélectif, souvent limité à quelques carrefours emblématiques. Joshua Osih, pour le SDF, concentre sa communication sur certains axes urbains très fréquentés. Mais dans la rue, la disproportion saute aux yeux. Là où le RDPC affiche dix visuels, ses adversaires n’en posent qu’un seul. Cette disparité illustre un phénomène désormais structurel : l’argent façonne la visibilité politique. Le coût de la communication électorale ne cesse de grimper : impression grand format, location d’espaces, logistique de terrain…

Le marché de l’affichage absorbe aujourd’hui des centaines de millions de francs CFA en quelques semaines. Les partis aux finances fragiles sont mécaniquement exclus de cette compétition visuelle, réduits à une présence symbolique. Ainsi, à travers cette marée d’affiches, la présidentielle camerounaise rappelle une évidence : dans le jeu électoral, les moyens financiers ne se contentent pas de soutenir le message, ils en déterminent la portée. Et dans un système où le financement des partis demeure opaque, l’affiche devient moins un outil de communication qu’un indicateur de puissance.

Commerce Extérieur : le Cameroun a dépensé 543,6 milliards F CFA pour l’achat des céréales en 2024

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Le Cameroun a dépensé 543,6 milliards de F CFA en 2024 pour importer 2,11 millions de tonnes de céréales, contre 387,6 milliards de F CFA et 1,55 million de tonnes en 2023. C’est ce que révèle l’Institut national de la statistique (INS) dans son rapport sur l’évolution du commerce extérieur du Cameroun en 2024. Selon le service officiel des statistiques du Cameroun, « Les céréales sont constituées du riz, du froment de blé ». En un an, les importations ont bondi de 36,3 % en volume et de 40,2 % en valeur, illustrant un paradoxe économique, la facture alimentaire s’alourdit au moment même où le pays déploie sa stratégie d’import-substitution. Les céréales représentent désormais, indique l’INS, 10,9 % des dépenses d’importation totale. Dans le détail, la facture du riz atteint 318,6 milliards de F CFA, soit 6,4 % des importations totales, en hausse de 58,6 % sur un an. Le blé, quant à lui, pèse 214,1 milliards de F CFA, soit 4,3 % du total et une progression de 20,1 % par rapport à 2023. Ces chiffres confirment la dépendance du pays vis-àvis des marchés extérieurs pour ses produits alimentaires de base, malgré la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement (SND30) qui fait de la souveraineté alimentaire un axe prioritaire.

LE PARADOXE DE L’IMPORTSUBSTITUTION

Face à cette situation, le ministre de l’Économie, Alamine Ousmane Mey, défend une politique qu’il juge structurante à moyen terme, « le gouvernement a adopté en 2024 un Plan intégré d’import-substitution agropastoral et halieutique (PIISAH) pour le triennat 2024- 2026. Il s’agit de réduire le déficit de la balance commerciale et de garantir la souveraineté alimentaire », explique-t-il dans une interview exclusive qu’il nous a récemment accordé. Le PIISAH repose sur trois axes : la sécurisation et l’aménagement des périmètres hydroagricoles, la modernisation de la production et de la transformation, et le renforcement de l’accès à la recherche et au financement. Au total, près de 53 milliards de F CFA ont été budgétisés pour 2025 au titre de cette initiative, principalement destinés aux opérateurs privés via la Banque des PME, sous forme de crédits à taux préférentiels et de subventions de fonctionnement. Le ministre souligne que « ces ressources visent à créer un environnement propice au développement des activités agropastorales, en misant sur l’investissement privé et la transformation locale. »

DES OBJECTIFS CHIFFRÉS MAIS UN TERRAIN ENCORE FRAGILE

Dans le sillage du Plan d’actions prioritaires du PIISAH, le Cameroun engage une offensive agricole aux ambitions claires : réduire de 40 % les importations de produits ciblés d’ici 2026. Le riz, dont la production locale devrait atteindre 464 500 tonnes, pourrait voir ses importations chuter de 70 %. Le maïs, pilier des filières agroalimentaires, vise une hausse de la production de 2,7 à 4,3 millions de tonnes, avec l’objectif affiché d’une autosuffisance totale. Les farines panifiables, portées par la montée en puissance de la plateforme des farines locales, devraient culminer à 303 600 tonnes. Le mil et le sorgho, céréales de résilience, passeront de 1,01 à 1,19 million de tonnes, tandis que le soja, en pleine expansion, est attendu à 58 100 tonnes contre 35 500 en 2022. Ces projections, loin d’être de simples promesses, traduisent une volonté stratégique de relocaliser la production, sécuriser les approvisionnements et renforcer la souveraineté alimentaire du pays. Mais ces chiffres prospectifs contrastent avec la réalité du commerce extérieur : le marché local reste fortement dépendant des importations de riz et de blé, qui grèvent la balance commerciale et pèsent sur les réserves de change.

DES LEVIERS STRUCTURELS EN CONSTRUCTION

Le Premier ministre Joseph Dion Ngute a, dès novembre 2023, annoncé une subvention de 10,3 milliards de F CFA à l’Institut de recherche agricole pour le développement (Irad) pour relancer la filière blé — soit un tiers du budget total alloué aux céréales cette année-là. Cette mesure s’inscrit dans un plan quinquennal 2024- 2028, doté de 417 milliards de F CFA, validé par le Ministère de l’Agriculture (Minader). Selon Gabriel Mbairobe, ministre de l’Agriculture, l’ambition est de « réduire de 35 % des importations de blé à travers la relance de la production nationale et la transformation locale. L’objectif est de produire 350 000 tonnes de blé marchand d’ici 2028. » Sur le terrain, la stratégie se traduit aussi par la sécurisation foncière de 400 000 hectares dans le corridor Yoko-Léna-Tibati, entre le Centre et l’Adamaoua, réservés aux investissements agricoles privés.

 VERS UNE PRODUCTION CEREALIERE COMPETITIVE ET DURABLE

La mise en œuvre du PIISAH s’annonce déterminante pour redresser la balance céréalière du pays. L’enjeu n’est pas seulement de produire plus, mais de produire compétitif et durable, dans un contexte de hausse continue de la demande intérieure. Le ministre de l’Économie reste confiant :« Le Cameroun dispose d’atouts considérables pour transformer cette dépendance en opportunité. L’implication du secteur privé et la modernisation de la production locale sont les leviers du changement durable que nous construisons. » Entre hausse des importations et promesses de relance agricole, le Cameroun joue une partie décisive pour sa souveraineté alimentaire. Si les projections du PIISAH se concrétisent d’ici 2026, la courbe de la dépendance pourrait enfin s’inverser. Mais pour l’heure, les chiffres de 2024 rappellent l’ampleur du défi qui est celui de produire localement ce que le pays continue d’importer massivement.

LOUIS PAUL MOTAZE : « Le Chef de l’État œuvre pour une économie compétitive, pouvant générer davantage d’emplois et réduire la pauvreté »

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LOUIS PAUL MOTAZE, Ministre des Finances

Défis Actuels : Ces dernières années vous avez mainte fois répété à vos équipes de veiller en sorte que le budget de l’État vise un fort impact socioéconomique. Quelles sont les mesures prévues à cet effet et l’impact attendu/obtenu ?

LOUIS PAUL MOTAZE : Effectivement, nous élaborons le budget de l’Etat avec une vision claire indiquée dans la circulaire du président de la République : maximiser l’impact socio-économique sur l’ensemble du territoire, en nous inscrivant dans la continuité de notre Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 (SND30). L’objectif est de stimuler une croissance inclusive tout en consolidant la reprise économique amorcée après la crise sanitaire. Plusieurs mesures clés ont été mises en place. D’abord, nous nous concentrons sur l’amélioration de la compétitivité et de la productivité de notre économie. Cela passe par des investissements dans les infrastructures et l’énergie pour réduire les coûts de production et encourager l’industrialisation. Ensuite, il y a la lutte contre l’inflation, qui est cruciale pour protéger le pouvoir d’achat des ménages, notamment des plus vulnérables. Concernant principalement les secteurs sociaux et la protection des populations les plus vulnérables nous avons intensifié nos efforts dans ces domaines. Par exemple, des ressources importantes sont allouées au renforcement de l’hygiène publique et de la salubrité dans les villes. Parallèlement, nous déployons des programmes de soutien aux populations vulnérables pour les protéger contre la hausse du coût de la vie. Suivant les orientations données par le Chef de l’Etat, nous visons aussi à accélérer la reconstruction des régions affectées par les crises, comme le Nord-Ouest, le Sud-Ouest et l’Extrême-Nord, afin de favoriser la réintégration socio-économique de ces populations. Le Président de la République nous a clairement instruits au gouvernement de finaliser et de démarrer des projets routiers et autoroutiers stratégiques pour améliorer la mobilité des personnes et des biens. De plus, nous avons accéléré la mise en service des barrages hydroélectriques pour accroître nos capacités énergétiques. L’objectif est de rendre notre économie plus dynamique et de créer un cadre de vie plus propice au bienêtre de nos populations. À moyen terme, nous espérons voir une économie plus résiliente et compétitive, capable de générer davantage d’emplois, surtout pour les jeunes. Le Chef de l’État veut également que les politiques sociales du gouvernement réduisent significativement la pauvreté et les inégalités. En somme, le budget vise la réalisation de la vision du chef de l’État qui est celle d’un Cameroun plus prospère et solidaire.

Défis Actuels : Quelles sont les mesures visant comme vous l’avez annoncé, l’amélioration de la productivité et de la compétitivité de l’économie ?

LOUIS PAUL MOTAZE : Nous avons mis en place une série d’actions concrètes, en commençant par renforcer notre politique d’import-substitution. Concrètement, cela signifie que nous encourageons la production locale en réduisant notre dépendance aux importations. Par exemple, nous avons lancé le Programme d’Impulsion Initiale, qui englobe plusieurs projets destinés à transformer structurellement notre économie. Pour être précis, prenons le secteur de l’agriculture et de la pêche. Nous facilitons l’acquisition d’équipements pour ces secteurs avec des avantages fiscaux et douaniers. L’idée est d’augmenter la production locale tout en réduisant les coûts pour les producteurs. En parallèle, nous encourageons l’utilisation d’énergies renouvelables comme le solaire et l’éolien pour rendre ces activités plus durables. Parallèlement, nous avons pris des mesures pour rendre certains produits importés moins attractifs. Par exemple, des taxes élevées ont été imposées sur des articles comme les meubles en plastique, le riz parfumé, et les poissons de luxe. L’objectif est de pousser les consommateurs vers les produits locaux, qui sont tout aussi compétitifs. Ainsi, nous soutenons directement nos producteurs.

Défis Actuels : Mais comment vous assurez-vous que ces efforts budgétaires profitent vraiment aux consommateurs ?

 LOUIS PAUL MOTAZE : Nous surveillons de près l’impact de ces mesures sur les prix. L’idée n’est pas de permettre aux producteurs de s’enrichir au détriment des consommateurs. Nous voulons des produits locaux de qualité, à des prix abordables. C’est un équilibre délicat, et c’est pourquoi nous faisons appel à la responsabilité des producteurs pour qu’ils approvisionnent d’abord le marché local avant de penser à l’exportation.

Défis Actuels : Et concernant la promotion du « Made in Cameroon », quelles sont les dispositions prévues ?

LOUIS PAUL MOTAZE : Une des priorités du Gouvernement reste effectivement la promotion du « Made in Cameroon ». Dans ce sens, le Gouvernement entend poursuivre les actions visant à accompagner les politiques d’import substitution et de transformation économique. Ainsi par exemple les actions majeures sont orientées vers la consécration d’incitations douanières en faveur d’intrants de production dans les secteurs porteurs de croissance et de transformation structurelle, en vue de la résorption des vulnérabilités nationales ; la suppression des exonérations et le relèvement de la taxation sur les produits présentant des externalités négatives pour l’environnement et la santé, ainsi que de ceux pour lesquels le Cameroun dispose des capacités de production locale ; la mise en œuvre d’une politique fiscale incitative et de promotion de l’utilisation des matières premières locales au détriment des importations ; Le Gouvernement mène des réflexions plus larges en examinant la dynamique des grandes surfaces, leur contenu commercial et leur impact potentiel sur les politiques avisées d’import substitution. Le secteur tertiaire est marqué depuis quelques années par une forte augmentation du nombre des grandes surfaces, principalement à Yaoundé et Douala, les deux plus grandes métropoles du pays. Il est à noter pour s’en satisfaire que la densification du réseau de ces supermarchés est en grande partie portée par les opérateurs nationaux dont les enseignes se sont imposées dans la grande distribution ces dernières années. Donc il serait important que ces enseignes qui se sont implantées en promettant de promouvoir la production et la commercialisation des produits locaux le fasse de manière volontariste.

Défis Actuels : Dans le cadre de cette loi de finances quels sont les efforts réalisés par le Minfi en soutien à la dynamique de décentralisation en cours ?

LOUIS PAUL MOTAZE : Concernant le processus de décentralisation, le gouvernement a renforcé les moyens financiers et techniques des Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD). L’objectif est de leur permettre de jouer un rôle plus actif dans la relance économique, en initiant des projets locaux qui répondent aux besoins spécifiques de leurs communautés. Les ressources provenant de l’État et affectées aux compétences transférées déjà exercées par les collectivités territoriales décentralisées (CTD) sont évaluées en 2024 à 555,4 milliards dont 262,9 milliards au titre des transferts de fiscalité, et 292,5 milliards au titre de la Dotation Générale de la Décentralisation (DGD). Vous constaterez que la Dotation Générale de la Décentralisation a effectivement augmenté de 39,9 milliards de FCFA, soit une hausse de 15,8 % par rapport à l’année précédente où elle s’élevait à 252,6 milliards de FCFA. Cette augmentation est directement liée au transfert effectif aux régions des ressources correspondant aux compétences qui leur ont été attribuées. Par exemple, les responsabilités liées à la réhabilitation et à l’entretien des routes départementales, au soutien des formations sanitaires et établissements sociaux, ainsi qu’à la création et l’équipement des lycées et collèges sont désormais pleinement exercées par les collectivités territoriales. Concrètement, cela signifie que les collectivités disposent de moyens financiers accrus pour mettre en œuvre ces compétences sur le terrain. L’objectif est de rapprocher les services publics des populations, tout en leur permettant de participer activement à la relance économique de notre pays. En dotant les Collectivités Territoriales Décentralisées de ces ressources accrues conformément aux orientations du Président de la République, nous leur donnons les outils nécessaires pour répondre aux besoins locaux de manière plus efficace et plus adaptée.

Défis Actuels : Quelles sont les mesures prises pour garantir une exécution optimale du budget, eu égard au contexte international tendu qui impacte le cours de l’économie nationale ?

LOUIS PAUL MOTAZE : Face aux défis liés au contexte international actuel, marqué notamment par des tensions inflationnistes et des fluctuations sur les marchés des matières premières, nous avons adopté plusieurs mesures pour garantir une exécution optimale du budget national. Tout d’abord, nous mettons l’accent sur la rationalisation des dépenses publiques, avec pour objectif une priorisation des actions à fort impact socio-économique, tout en veillant à leur efficacité. Nous avons renforcé les mécanismes de mobilisation des recettes internes non pétrolières, afin de dégager les marges budgétaires nécessaires à la poursuite de nos investissements stratégiques, notamment dans les secteurs de l’infrastructure, de la santé, de la sécurité et de l’éducation. Nous avons également poursuivi la dématérialisation des procédures budgétaires permettant une meilleure gestion des engagements et une réduction des délais d’exécution. Cette réforme inclut l’extension des systèmes d’information, tels que PROBMIS et PATRIMONY, assurant ainsi une transparence accrue dans la gestion des finances publiques. De plus, nous avons mis en place des mécanismes pour mieux anticiper et planifier les dépenses à travers des plans d’engagement consolidés qui seront actualisés trimestriellement. Cela permet de mieux gérer les risques budgétaires et de maintenir une cohérence entre les recettes collectées et les dépenses effectuées. Enfin, le maintien de la vigilance budgétaire face à la dette publique et la gestion rigoureuse des subventions, notamment celles liées aux prix des carburants, restent des priorités pour assurer la viabilité budgétaire à moyen et long terme. Nous restons également vigilants sur les passifs du portefeuille des partenariats public-privé, afin de minimiser les risques financiers.

Défis Actuels : Monsieur le Ministre, le 31 mai 2024, vous avez lancé la Stratégie Nationale de Développement du Secteur Financier (SNDSF) du Cameroun. Pourquoi une telle stratégie dédiée spécifiquement au secteur financier ?

LOUIS PAUL MOTAZE : Le secteur financier est un pilier central du développement économique, et son dynamisme est essentiel pour atteindre les objectifs d’émergence que s’est fixés le Cameroun à l’horizon 2035. Depuis 2009, le pays a adopté une vision ambitieuse, déclinée à travers plusieurs instruments stratégiques, comme le DSCE (2010-2020) et la SND30 (2021-2030). Toutefois, il est apparu nécessaire de développer des stratégies sectorielles spécifiques pour répondre aux défis propres à certains secteurs clés, dont celui des finances. La SNDSF vise ainsi à renforcer la performance de ce secteur pour accélérer la croissance économique et, par conséquent, améliorer le bien-être des populations. En effet, le diagnostic du système financier camerounais a révélé plusieurs faiblesses : une faible inclusion financière, un accès limité au financement pour les MPME, et un manque de profondeur du marché financier. La SNDSF vient donc avec des solutions concrètes pour résoudre ces problèmes, en s’appuyant notamment sur la mise en place d’instruments comme la Société de Gestion des Fonds de Garantie pour les MPME et la réforme du Crédit Foncier du Cameroun. Le but est de rendre le secteur financier plus inclusif et de permettre à une plus grande partie de la population d’accéder aux services financiers.

 Défis Actuels : Une des grandes attentes des entrepreneurs camerounais, notamment les promoteurs de PME, concerne l’accès au crédit.  Quelles sont les principales mesures de la SNDSF pour faciliter cet accès ?

LOUIS PAUL MOTAZE : Les MPME, qui constituent 98 % du tissu économique camerounais, sont vitales pour la création de richesse et d’emplois dans le pays. Cependant, elles font face à de nombreux obstacles en matière d’accès au financement, en particulier les financements de long terme. Aujourd’hui, moins de 20 % des prêts formels leur sont accordés, un chiffre bien insuffisant pour soutenir leur développement et leur contribution à l’économie nationale. Le gouvernement, conscient de ce défi, a mis en place plusieurs mesures pour renforcer l’accès des MPME aux financements formels. Parmi ces initiatives, on peut citer la création d’un mécanisme de garantie de 200 milliards FCFA, et ayant déjà donné lieu à la signature d’une convention entre l’État, 15 banques et 37 établissements de microfinance en août 2023. Ce mécanisme vise à rassurer les institutions financières et à les encourager à accorder davantage de crédits aux MPME. En complément, la SNDSF prévoit la création de la Société de Gestion des Fonds de Garantie aux MPME, qui jouera un rôle crucial dans le renforcement de la confiance entre ces entreprises et le système bancaire. Par ailleurs, la stratégie inclut aussi l’implémentation de la loi sur le crédit hypothécaire, qui facilitera les transactions immobilières et libérera ainsi des fonds pour les entrepreneurs. De plus, la réforme du Crédit Foncier du Cameroun permettra de stimuler le marché immobilier et, par extension, d’amplifier le financement des secteurs liés à la construction. En combinant ces différents instruments, la SNDSF offre un cadre intégré et cohérent pour résoudre la problématique de l’accès au financement des MPME, tout en contribuant à la dynamisation du secteur financier camerounais dans son ensemble. Avec ces réformes, nous espérons que les MPME pourront bénéficier de financements plus accessibles et adaptés à leurs besoins, ce qui favorisera leur croissance et leur impact sur l’économie nationale.

Défis Actuels : Le secteur privé Camerounais a très favorablement accueilli le fonds de garantie de 200 milliards de Francs CFA que vous avez mis en place en faveur des PME. Qu’est-ce qui a motivé la décision de mettre en place un tel fonds, comment fonctionne-t-il, et qu’attendez-vous du secteur privé ?

 LOUIS PAUL MOTAZE : La création de ce fonds de garantie de 200 milliards de Francs CFA répondait à une nécessité impérieuse de soutenir notre économie face aux difficultés engendrées par la crise sanitaire mondiale. Nous avons constaté que les petites et moyennes entreprises, qui représentent la majorité de notre tissu productif, étaient particulièrement vulnérables aux perturbations économiques. La mise en place de ce dispositif avait donc pour but de leur offrir un filet de sécurité et de leur permettre de continuer à fonctionner et à investir malgré un contexte économique difficile. Ce mécanisme fonctionne sous la forme d’une garantie de portefeuille négociée avec les établissements prêteurs. Cela signifie que l’État se porte garant pour une partie des crédits octroyés par les banques et les établissements de microfinance aux entreprises des secteurs prioritaires, identifiés dans le cadre de la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 (SND30). Le principe est simple : en réduisant le risque pour les banques, nous les incitons à accorder plus facilement des crédits aux PME, y compris celles qui ont été fragilisées par la crise. Cette garantie couvre notamment les prêts destinés à financer le fonds de roulement des entreprises, mais aussi leurs investissements en immobilisations corporelles. Les secteurs à fort potentiel de croissance, comme l’agro-industrie, les technologies de l’information, les énergies renouvelables, sont particulièrement visés par cette mesure. Nous attendons du secteur privé, et plus précisément des établissements financiers, qu’ils jouent pleinement leur rôle de partenaires dans cette initiative. Cela implique d’accompagner efficacement les PME, de leur offrir des conditions de crédit avantageuses et de simplifier les procédures d’accès au financement.

La garantie de l’État doit se traduire par une baisse significative des coûts de crédit pour les petites et moyennes entreprises, car ce sont elles qui, à travers leurs activités, vont relancer l’économie et créer des emplois. Il est également crucial que ces financements servent avant tout à dynamiser le marché intérieur. Nous ne voulons pas que ces ressources soient détournées pour des exportations non maîtrisées ou des opérations spéculatives qui n’apporteraient aucun bénéfice à notre économie. L’objectif est de renforcer notre autonomie économique en encourageant la production locale et en réduisant notre dépendance aux importations. Le gouvernement s’engage à sa part, notamment en honorant rapidement ses obligations en cas de défaillance de remboursement, et en garantissant la transparence et l’efficacité dans le traitement des demandes de garantie. Nous continuerons à travailler étroitement avec les banques et les microfinances pour assurer la réussite de ce dispositif, tout en restant ouverts aux ajustements nécessaires pour l’adapter aux besoins du marché.

Défis Actuels : Vous avez fait de la simplification des procédures un des éléments clés de l’amélioration du climat des affaires. Pourquoi cette démarche et quelles sont les principales mesures que vous avez prises ces dernières années ?

 LOUIS PAUL MOTAZE : La simplification des procédures est au cœur de notre stratégie pour améliorer le climat des affaires au Cameroun. Elle permet non seulement de rendre les interactions entre les contribuables et les administrations fiscales plus fluides et transparentes, mais aussi de créer un environnement plus favorable aux investissements et à la croissance économique. En éliminant les obstacles administratifs et en réduisant les délais, nous facilitons l’activité des entreprises, en particulier des PME, qui constituent le tissu économique majoritaire de notre pays. Pour atteindre cet objectif, nous avons mis en place plusieurs mesures concrètes, centrées principalement sur la digitalisation et la dématérialisation des procédures. Nous avons d’abord étendu l’utilisation des téléprocédures, permettant ainsi aux contribuables d’effectuer de nombreuses opérations fiscales directement depuis leur ordinateur ou leur téléphone portable. Par exemple, la télédéclaration des impôts et taxes à versement spontané et la Déclaration Statistique et Fiscale annuelle se font désormais en ligne. Cela représente un gain de temps considérable pour les contribuables et réduit la nécessité de se rendre physiquement dans nos services. Nous avons également dématérialisé la procédure d’enregistrement des commandes publiques ainsi que celle des mutations immobilières et mobilières. Cette digitalisation a été accompagnée par l’introduction de services en ligne tels que la délivrance de l’attestation de conformité fiscale, l’authentification des documents et la consultation du fichier des contribuables. Grâce à ces services, les contribuables peuvent désormais accéder à ces informations de manière autonome et instantanée, sans avoir à passer par des démarches administratives complexes. En outre, nous avons lancé le service « Mobile Tax » qui permet le paiement d’impôts et de taxes via téléphone portable. Ce service est particulièrement utile pour les petites entreprises et les contribuables qui ne peuvent pas se déplacer, rendant le paiement des impôts plus accessible. De plus, la modernisation du mode de perception de certains impôts, comme les droits de timbre automobile et les droits de timbre d’aéroport, a permis de dématérialiser totalement ces procédures, dispensant ainsi les contribuables de toute démarche administrative physique. L’introduction de la Déclaration Pré-remplie (DPR) est une autre innovation majeure. Cette procédure consiste à envoyer une déclaration déjà complétée au domicile du contribuable, qui n’a plus qu’à vérifier les informations et régler la somme due via son téléphone portable. Cette mesure vise à simplifier encore davantage les formalités pour le contribuable, tout en garantissant la conformité fiscale. Pour le secteur douanier, nous avons déployé le système Cameroon Customs Information System (CAMCIS) qui permet un traitement entièrement dématérialisé des opérations douanières à l’importation et à l’exportation. Cette plateforme facilite la gestion des opérations douanières tout en réduisant les risques de fraude et en améliorant l’efficacité des services. Enfin, nous avons rationalisé les interventions fiscales en instituant le principe d’une seule intervention par entreprise et par an. Cela limite les interruptions fréquentes des activités des entreprises et garantit un environnement plus stable et prévisible pour les affaires. Nous prévoyons également de densifier le télépaiement pour offrir plus de flexibilité aux contribuables. Notre objectif est de créer un environnement fiscal et douanier moderne, transparent et accessible, en phase avec les exigences du développement économique et social du Cameroun. Nous croyons fermement qu’en simplifiant les procédures, nous posons les bases d’une relation de confiance avec les contribuables et créons un cadre propice à l’investissement et à la croissance.

Défis Actuels : Qu’est-ce qui motive votre orientation stratégique en faveur de la digitalisation ?

La digitalisation représente pour nous une orientation stratégique incontournable, motivée par la nécessité de moderniser et d’optimiser la gestion des finances publiques. Il s’agit d’une réponse directe aux défis de notre époque, qui exigent plus de transparence, d’efficacité et de sécurité dans nos opérations financières. En outre, ce virage numérique permet de lutter plus efficacement contre la corruption, un fléau qui mine souvent les efforts de développement. La digitalisation s’inscrit dans la vision du gouvernement, qui aspire à établir une administration fiscale moderne, capable de tirer parti des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC). Cette approche nous permet d’accroître la mobilisation des ressources, d’améliorer la qualité des services offerts aux usagers et d’optimiser la productivité de notre administration en général. Pour les usagers, la digitalisation simplifie les procédures, réduit les coûts de la discipline fiscale et améliore l’environnement fiscal des affaires. Pour l’administration fiscale, elle contribue à élargir l’assiette et sécuriser les recettes, tout en rationalisant les tâches par l’élimination des processus manuels et le recentrage sur l’administration des risques. Pour la mise en œuvre, le Ministère des Finances a adopté un plan d’action progressif pour accompagner cette transformation. Nous avons commencé par l’informatisation de la chaîne de dépenses, avec des outils comme IBIS, ANTILOPE, PATRIOT, et CAMCIS pour les douanes. Ces systèmes nous ont permis d’améliorer l’exécution budgétaire, la gestion comptable et la collecte des recettes douanières. De plus, nous avons introduit des solutions comme SYDONIA pour faciliter les transactions douanières et MESURE pour une gestion plus efficace de l’assiette fiscale. En parallèle, les plateformes de paiement électronique, telles que Tresor Pay, lancée récemment, sont venues renforcer la sécurisation des recettes non fiscales. Pour s’aligner avec la politique gouvernementale de dématérialisation, le Ministère des Finances s’est doté d’un schéma directeur informatique. Ce document stratégique a défini avec précision les besoins en informatique du MINFI, ciblant deux objectifs majeurs : construire une informatique intégrée et optimiser la mutualisation des ressources. Ces projets comprennent des études, la construction d’infrastructures technologiques de pointe, le développement d’applications de gestion des finances publiques et l’amélioration des compétences techniques de notre personnel. Pour l’administration, ces réformes ont permis de rationaliser les tâches manuelles et de recentrer nos efforts sur l’administration des risques et l’élargissement de l’assiette fiscale. Par exemple, l’extension de l’assiette fiscale et la sécurisation des recettes ont été grandement facilitées par le croisement des fichiers Douanes-Impôts via la plateforme FUSION. La digitalisation de l’Attestation de Mise en Recouvrement (AMR) et l’automatisation de la délivrance de l’Attestation de Conformité Fiscale, combinées à la solidarité de paiement, ont également entraîné une augmentation du nombre de plans de règlement dans le secteur forestier. De plus, la dématérialisation des modalités d’enregistrement de la commande publique a eu un impact significatif sur les performances, avec une hausse de près de 20 % des droits perçus dès 2018. Sur le plan qualitatif, la mise en place de la télé-déclaration a permis une meilleure fidélisation des contribuables, avec un taux de déclaration dans les délais avoisinant 100 %. De même, la digitalisation du fichier national des contribuables a permis un élargissement du portefeuille des moyennes entreprises et, de manière générale, a amélioré le civisme fiscal.

 Défis Actuels : Vous avez engagé l’assainissement des finances publiques avec le comptage physique des personnels d’État ou encore l’assainissement des baux. Quel bilan et quels enseignements ?

LOUIS PAUL MOTAZE : La question de l’assainissement des finances publiques est au cœur de nos préoccupations. Deux initiatives phares illustrent notre engagement dans ce domaine : l’assainissement des baux administratifs et l’opération COPPE 2018 (Comptage physique des Personnels de l’Etat), qui visait à traquer les fonctionnaires fictifs. Nous avons mené une véritable croisade contre les baux administratifs fictifs. L’audit que nous avons lancé a mis en lumière des irrégularités inacceptables : des immeubles en ruine loués à prix d’or, des loyers versés sans contrat de bail, et même des cas où l’État paie pour des bâtiments inexistants ! Plus grave encore, nous avons découvert que 2 141 personnes, logées aux frais de l’État, n’ont aucun lien avec l’administration publique ou sont à la retraite. Ce réseau de fraudes a coûté des milliards au Trésor public. Face à ces abus, nous avons pris des mesures immédiates pour mettre fin à cette hémorragie financière. Résultat ? Près de 4 milliards de francs CFA économisés chaque année. En parallèle, l’opération COPPE 2018 a marqué un tournant dans la lutte contre les agents publics fictifs. Nous avons recensé physiquement 310 786 agents pour nous assurer de leur présence effective. L’opération a révélé plus de 14 000 cas de fraude, dont 10 632 agents qui, bien que toujours inscrits au fichier solde, ne travaillaient plus pour l’État. Ces suspensions ont généré une économie annuelle de 32,4 milliards de francs CFA ! Le travail ne s’arrête pas là : nous avons engagé des procédures disciplinaires pour ceux qui ont indûment perçu des salaires. Plus récemment, nous avons détecté 13000 faux actes dans les dossiers de pensions retraite de certains personnels des Forces de défense et de sécurité. Le message est clair : toute fraude sera sanctionnée, et nous sommes déterminés à assainir les finances publiques de manière durable. Ces actions, riches en enseignements, ont démontré qu’une gestion rigoureuse et transparente de nos ressources est non seulement possible, mais surtout nécessaire pour restaurer la confiance des citoyens dans l’action publique. À l’avenir, nous continuerons à renforcer les contrôles, à moderniser nos outils de gestion et à œuvrer pour une gouvernance exemplaire.

Défis Actuels : En termes de perspectives, quelles sont les réformes que vous envisagez pour optimiser davantage la gestion des finances publiques au Cameroun ?

LOUIS PAUL MOTAZE : Pour optimiser davantage la gestion des finances publiques au Cameroun, plusieurs réformes ambitieuses sont envisagées, s’inscrivant dans la continuité des efforts déjà entrepris dans le cadre notamment du Plan Global de Réforme de la Gestion des Finances Publiques (PGRGFP) avec dans certains aspects le soutien de partenaires comme la France à travers le Projet d’Appui à la Gouvernance Financière (PAGFI). Nous entamons actuellement la troisième phase du PAGFI, qui se concentre sur trois principaux axes. A court terme, nous voulons en premier lieu renforcer la crédibilité budgétaire et l’une des réformes majeures en cours est l’opérationnalisation complète du Compte Unique du Trésor (CUT). Cela permettra de consolider les fonds des entités publiques, optimisant ainsi la gestion de la trésorerie de l’État. Nous mettons également en place des plans d’engagement et une comptabilité budgétaire rénovée pour améliorer la régulation budgétaire. Nous allons également œuvrer à l’amélioration de l’information budgétaire et comptable en poursuivant l’approfondissement de la comptabilité en droits constatés au niveau de l’État et sa généralisation aux collectivités territoriales décentralisées (CTD) et établissements publics. Cette réforme nécessite le renforcement des systèmes d’information pour assurer une traçabilité et une transparence accrues dans la gestion des finances publiques. L’autre chantier majeur consistera en la maîtrise des risques budgétaires liés aux entreprises et établissements publics. Car, avec plus de 133 milliards de Francs CFA de subventions accordées, il est crucial de mieux suivre et piloter ces organismes. Nous mettons en place des mécanismes pour contrôler l’efficience et l’efficacité des subventions accordées, les dettes croisées ou garanties par l’État, ainsi que la gestion des arriérés fiscaux. Ces réformes visent à renforcer les marges de manœuvre budgétaires du Cameroun, condition nécessaire pour maintenir la stabilité macroéconomique et financer des investissements porteurs d’une croissance inclusive et durable. Nous prévoyons également de renforcer la capacité des agents publics par des formations et des sensibilisations, notamment via le Programme Supérieur de Spécialisation en Finances Publiques (PSSFP). Près de 2500 fonctionnaires ont déjà été formés grâce aux caravanes de formation, et nous poursuivrons ces efforts pour doter nos administrations des compétences nécessaires pour accompagner ces réformes. Enfin, le Plan Stratégique des Réformes de la Gestion des Finances Publiques 2024-2027, constituera le cadre de référence pour consolider les acquis du PAGFI et les inscrire dans une vision globale et pérenne de transformation de notre système de gestion des finances publiques. Ce plan tient compte des leçons tirées des évaluations antérieures, notamment la 3ème évaluation PEFA de 2023, et s’appuiera sur la création de communautés de pratiques pour favoriser l’appropriation et l’implémentation efficace des réformes au sein des administrations. Ces mesures reflètent notre engagement à bâtir un système financier plus transparent, efficient et résilient, capable de soutenir durablement le développement du Cameroun.

Propos recueillis par François BAMBOU

Éliminatoires Mondial 2026: Le Cameroun s’impose sur Maurice et ravive la flamme de l’espoir

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Unr place de leader du groupe D des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, zone Afrique est encore possible pour le Cameroun. Après la victoire des Lions indomptables sur les Dodos de l’île Maurice (0-2) cet après-midi du 8 octobre 2025. Une victoire finalement arrachée par un sursaut d’orgueil des Lions indomptables partis favoris mais qui ont finalement eu de la peine à s’imposer en déplacement.

Il aura fallu attendre la 56ème minute pour voir le chemin des filets mauriciens s’ouvrir. Profitant d’une déviation manquée d’un défenseur adverse, Moumi Ngamaleu trouvé le chemin des filets tant convoité par les visiteurs, sans succès. Alors que Maurice en cette seconde partie, a changé de stratégie en abandonnant le jeu defensif et fermé, les remplaçants font regretter à Marc Brys, de les avoir relégués au banc de touche au départ. Une passe de Christian Bassogog trouve doublement le plat du pied de Bryan Mbeumo. Le score en restera là jusqu’à la fin.

Le Cameroun se relance ainsi dans la course pour la Coupe du monde 2026. Aidé en cela par une Libye qui aurait pu complètement neutraliser le leader du groupe si son portier n’avait commis cette bourde en négligeant une balle anodine lui échapper en petit pont. Égalisant ainsi au score (3-3). Pour autant, ce score freine les ardeurs du Cabo-Verde. Désormais le Cabo-Verde est à 20 points, soit deux de plus que le Cameroun.

Le 13 octobre prochain sera la finale du groupe, dans un duel à distance entre les deux premiers du groupe. Comme au match de Saint Pierre, le duel contre la Libye à Yaoundé nécessite une victoire absolue pour les Lions indomptables s’ils veulent garder l’espoir d’une place au prochain Mondial. En cas de défaite du Cabo-Verde, une victoire camerounaise est synonyme de qualification directe. A défaut, Larc Brys et ses poulains devront passer par des barrages qui impliquent les quatre meilleurs deuxièmes. Pourvu qu’ils gagnent déjà leur dernière rencontre. Rendez-vous le 13 octobre prochain à Yaoundé.

Coriane Sama prépare un Gala littéraire pour raviver la citoyenneté des Camerounais

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Dans un paysage culturel souvent dominé par la distraction immédiate, Coriane Sama parie sur la profondeur du livre pour réveiller les consciences. Son Gala littéraire, annoncé comme l’un des rendez-vous majeurs de la fin d’année, se veut un moment d’union entre les élites, la jeunesse et la société civile autour d’un idéal commun : réhabiliter la citoyenneté camerounaise à travers la lecture.

Placée sous le signe du patriotisme, cette rencontre proposera la présentation d’un ouvrage didactique destiné à rappeler les fondements du vivre-ensemble et du civisme. Ce livre, conçu comme un bréviaire national, est appelé à circuler dans les écoles, les associations et les administrations. L’objectif est d’atteindre plus de 10 000 lecteurs grâce à un élan de solidarité, où mécènes, institutions et particuliers sont invités à parrainer la diffusion d’exemplaires dans tout le pays.

Pour Coriane Sama, la culture n’est pas un luxe, mais un outil de construction collective. En initiant ce Gala, elle prolonge un engagement déjà visible dans ses actions antérieures, telles que, la Grande Conférence des éditeurs, auteurs et lecteurs du livre, tenue en janvier dernier, ou encore sa participation remarquée au Salon du Livre de Yaoundé, en partenariat avec Paper’s. À cela s’ajoute son émission La Cuisine du Livre sur Canal 2 International, où elle a su rallumer chez les jeunes Camerounais le goût de la lecture et de la réflexion.

Mais le Gala littéraire ne se limitera pas à la célébration du livre. Il s’inscrit dans une démarche plus large d’éveil citoyen et de valorisation du génie camerounais. Par le biais de son initiative Les Ateliers Patriotes, Coriane Sama a déjà permis à 23 enfants venus des dix régions du pays de rédiger un ouvrage collectif sur leur vision d’un Cameroun uni et porteur d’espoir. Ce projet, soutenu par le Ministère de la Jeunesse et de l’Éducation civique ainsi que le Ministère des Arts et de la Culture, sera officiellement présenté au public lors du Gala de novembre.

L’engagement de Coriane Sama dépasse les frontières du livre. À travers le programme international RISEUP WOMEN, elle a formé cent femmes en communication digitale et en art oratoire, leur offrant des outils pour renforcer leur leadership et leur présence dans la sphère publique. La promotrice incarne ainsi une conviction de l’autonomisation, la culture et la citoyenneté sont les trois leviers d’un Cameroun lucide et solidaire.

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