« Après 30 ans de service, dont 9 comme censeur dans différents lycées et 07 comme directeur du CES de Ndjole dans l’arrondissement de Yoko, dans des conditions de déplacement relevant d’un véritable parcours de combattant jusqu’en 2024, loin de ma famille et à 17 mois du départ à la retraite, je vous prie de bien vouloir, sauf meilleur avis de votre part, me remplacer par un personnel plus jeune ». C’est la substance d’un courrier adressé au Pr Pauline Nalova Lyonga, ministre des Enseignements secondaires (Minesec), par Mballa Nga Ela, directeur du CES de Ndjole dans le département du Mbam et Kim, le 27 août 2024. L’enseignant, ci-devant directeur du CES de Ndjole décline ainsi la promotion à lui faite par son ministère. La faute à des conditions de déplacement que l’on sait particulièrement difficiles dans cette localité du pays. « Le CES de Linte où je suis nouvellement muté est situé à 100km de Yoko dont il relève, et à 70km de Ngoro, n’est accessible que sur moto», explique le désormais ex-directeur du CES de Ndjole. « Mon âge et mon état de santé ne me permettent plus de supporter ces conditions extrêmement difficiles», enfonce l’homme.
Ainsi, l’enclavement, lieux le défaut d’aménagement du territoire dont souffre le Mbam en général, prive le CES de Linte de l’expérience d’un enseignant chevronné. L’homme qui court vers sa retraite qui pointe dans 17 mois, n’entend pas se soumettre à une épreuve physique compliquée d’un déplacement quotidien rude. Lui qui dit s’être longtemps sacrifié en s’éloignant de sa famille et en privant les siens de sa chaleur et de sa protection et son amour, n’entend pas en rajouter.
Même si Mballa Nga Ela semble laisser une porte entrouverte à sa hiérarchie, il est certain qu’il sait qu’il lui sera difficile de trouver un nouveau point de chute. Les jeux ayant déjà été faits. En revanche, il est certain que le CES a déjà un nouveau chef.