Maurice Kamto met en garde contre le « coup d’Etat » du Rdpc

Le président du MRC a fait une communication nocturne ce 8 septembre sur facebook.

Maurice Kamto s'indigne de l'appel au coup d'Etat

« Malgré la volonté manifeste du Rdpc de faire de l’Armée nationale un instrument partisan pour terroriser l’opposition qui refuse de comploter avec lui contre le peuple afin qu’il puisse conserver le pouvoir à jamais, l’Armée camerounaise est restée républicaine.
Ceux qui appellent de manière éhontée cette Armée à renier son serment républicain en sombrant dans le déshonneur de l’univers glauque du coup d’État ignorent sans doute qu’il ne s’agit pas d’un ramassis de troufions et de soudards, mais d’une Institution dirigée par une élite bien formée, ayant une connaissance fine du pays et de ses ressources humaines
». Le coup de gueule est de Maurice Kamto.

Le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) a fait une déclaration en live sur facebook cette nuit du 8 septembre 2023. En réaction à une dérive verbale d’un cadre du Rdpc sur le plateau de Droit de réponse sur Equinoxe TV le 3 septembre dernier : « Est-ce qu’il peut y avoir une situation où au lendemain d’une élection présidentielle par exemple 2025 ou même 2032 l’armée camerounaise décide de prendre le pouvoir ? », avait demandé Duval Fangwa, en rapport avec le coup d’Etat au Gabon, qui a vu l’armée annuler le dernier processus électoral pour prendre le pouvoir. « Mais bien sûr que cette hypothèse peut arriver. Et ça peut arriver dans le cas de figure où le MRC remporte les élections. Effectivement dans cette hypothèse là je vois très bien l’armée en train de prendre le pouvoir pour empêcher… » avait alors répondu Patrick Rifoé. Relancé par un autre panéliste sur l’hypothèse que ce soit plutôt l’UPC qui remporte cette élection, le représentant du Parti au pouvoir avait répondu ainsi : « Permettez, j’ai parlé du MRC en non de l’UPC. Donc s’il arrivait par impossible que le MRC remporte les élections, je m’attends à ce que l’armée s’y oppose fermement », a réitéré le cadre du Rdpc. Une rhétorique reprises les jours suivants par des communicants du Rdpc sur les réseaux sociaux.

Stigmatisation

Or « aucun des auteurs de ces déclarations, individus dangereux pour la République, n’a essuyé la moindre condamnation ou désapprobation, encore moins des sanctions du Rdpc, ni du gouvernement », regrette le leader du MRC. « C’est donc en toute logique que le MRC considère cet appel antipatriotique et antirépublicain comme étant celui du Rdpc, parti politique dont le président national, Monsieur Paul Biya, est aussi le Président de la République en fonction », conclut-il.

Du coup, Maurice Kamto conclut à une stigmatisation de son parti dont les militants, depuis les hauts cadres jusqu’aux simples adhérents, sont persécutés et embastillés depuis cinq ans. Dans un contexte marqué par l’arrestation manu militari de militants du MRC en plein renouvellement des organes de base de leur parti, l’homme voit même Yaoundé dans une opération d’épuration désormais : « Il est difficile de ne pas faire un rapprochement entre sa torture suivie de sa froide exécution et l’acharnement policier et judiciaire dont son époux, M. Pascal Zamboué et d’autres camarades de notre parti font l’objet de la part du pouvoir», mentionne Maurice Kamto. Faisant référence à l’assassinat de l’épouse de ce haut cadre du MrC dans la nuit du 6 au 7 septembre 2023.

Sacrifice suprême

Le cadre du Rdpc qui est à l’origine de la sortie de Maurice Kamto, soutient son opinion par le fait que « les soldats camerounais [sont] conspués, y compris par le président du MRC », et alors, ces derniers ne pourraient pas « accepter d’avoir ce monsieur pour commandant en chef ». L’enseignant de droit se défend : « Moins de deux ans après sa création, le MRC a témoigné sa fidélité, son estime et son soutien à l’Armée nationale en organisant des dons de sang à travers le pays au profit de cette Armée engagée dans la lutte contre la secte terroriste Boko Haram », rappelle-t-il. Aussi, « plus individuellement,… j’ai eu le privilège rare de travailler avec des membres du haut commandement de cette Armée pendant plus de 17 ans sur des dossiers relatifs à la défense des frontières de notre pays. C’est dire si les Forces de sécurité et de défense camerounaises me connaissent personnellement, notamment dans mon engagement patriotique et mon immense respect pour leur sacrifice et leur professionnalisme», souligne l’avocat qui avait défendu les intérêts du Cameroun dans la crise frontalière de Bakassi. Pour Maurice Kamto, « appeler l’Armée nationale à porter atteinte aux Institutions et à la sécurité de l’État est d’une gravité extrême et sans précédent dans notre histoire politique. Il s’agit d’un crime contre la paix et la concorde nationale. Rien ne peut justifier une telle perdition».

Sa communication était devenue rare depuis plusieurs mois. Mais l’homme qui a mis un terme aux « Marches blanches» depuis sa sortie de prison en octobre 2020 2021, a cru devoir attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur une issue qu’il redoute depuis un certain temps. L’homme qui avait déjà en 2019 été le premier à percevoir des signaux d’une succession monarchique selon le modèle du gré à gré à la tête du Cameroun, refuse de reculer face à la répression du régime de Yaoundé : «Le Cameroun est notre unique patrie. Alors, ceux qui sèment la terreur doivent s’accommoder de notre existence sur cette terre douloureuse de nos ancêtres ou nous tuer tous jusqu’au dernier », promet-il un sacrifice humain au nom de cette patrie qu’il n’entend pas céder aux « détenteurs du titre foncier du Cameroun ». La lutte dont la phase radicale a été engagée en 2018, a certainement repris.

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