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Marches du 26 janvier 2019 : Les journalistes libérés, incertitudes pour les autres détenus

Maurice Kamto et ses militants et sympathisants restent détenus plus d’une semaine après.

Ce matin du 4 février 2019, David Eyengue et Théodore Tchopa sortent des studios d’Equinoxe Radio et Tv. Sac à dos, le premier avale les marches de l’escalier de l’immeuble Clinique Saint Pierre à Douala-Bonakouamouang, le pas pressé. « Tout va bien ; l’homme tient debout», lance-t-il à quelques confrères. Mais il devra se mettre volontiers à la disposition de quelques confrères rencontrés au hasard pour d’interminables interrogations. « Ils ne cherchaient pas à savoir qui était qui. Ils ramassaient tous ceux qu’ils trouvaient chez Albert Dzongang», indique le reporter du quotidien le jour. « On aurait pu ne rien manger de la journée si je ne l’avais pas presque forcé à ce qu’on prenne notre petit déjeuner avant d’engager notre journée, puisqu’ils nous traitaient comme des terroristes », agrémente Théodore Tchopa qui l’a rejoint quelques temps après. « C’est comme s’ils voulaient tuer les gens ; dans un bus largement en surcharge pour un voyage de près de 300km, ils nous ont refusé d’ouvrir les vitres alors qu’on suffoquait », « Il y a même une avocate qui s’est évanouie, ils ont préféré lui faire des gestes de premiers secours, pour qu’elle retrouve sa respiration, et qu’on l’emmène », dénonce-t-il.

Après cinq jours de détention au Groupement spécial des opérations (Gso), les deux journalistes du quotidien le jour ont respiré l’air de la liberté. Mais une liberté « sous condition ». Ce qui suppose que leurs dossiers restent sur la table de l’officier de police judiciaire. Ce qui n’affecte pas outre mesure les ex détenus. « Je ne sais pas quelle faute j’ai commise, pour qu’on me prive de ma liberté pendant autant de ours. Je continuerai à faire mon travail de journaliste », assure David Eyengue.

Leurs anciens codétenus n’ont pas eu cette « chance » d’être élargis. Alors que les proches continuent de chercher leurs lieux de détention, les manifestants du 26 janvier 2019 convergés depuis plusieurs villes sur Yaoundé, continuent de subir des interrogatoires dans différents centres de détention de la capitale. Ils risquent la peine de mort ou la prison à perpétuité, puisqu’ils devront le cas échéant être présentés aux juges du tribunal militaire. Entre autres faits à eux reprochés, apologie du terrorisme, complot contre l’autorité de l’Etat, participation à une manifestations interdites,…

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