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Manganèse et cobalt de Nkamouna: des négociations pour la mise en exploitation

Le Premier ministre Joseph Dion Ngute, a reçu le 2 avril 2024, deux potentiels investisseurs qui ont fait montre d’un intérêt pressant pour la relance de ce projet minier dont le démarrage a été annoncé en 2003.

«Je suis ici pour discuter des moyens d’accélérer l’exploitation de la mine de Nkamouna. C’est un gisement minier de classe mondiale, et Dieu a été très généreux envers le Cameroun en plaçant cet important gisement dans son sous-sol. Nous voulons travailler avec le gouvernement, la société nationale d’investissement (SNI) et le ministère des mines pour accélérer le développement de ce projet, afin que le Cameroun puisse en tirer avantage». Ces mots sont ceux de Samuel Esson Jonah, un homme d’affaires ghanéen dont les activités gravitent essentiellement autour du développement de projets miniers à travers le monde. Ce dernier a été reçu le 2 avril 2024, par le Premier ministre Joseph Dion Ngute. Il était accompagné du Canadien Wade Cherwayko,  cofondateur de Centurion Energy, une société spécialisée dans les projets pétroliers et gaziers en Tunisie et en Égypte.  Au sortir de leur audience avec le chef du gouvernement, les deux hommes ont exprimé, conformément au discours retranscrit supra, un vif intérêt concernant la relance du projet d’exploitation du gisement de nickel, cobalt et manganèse de Nkamouna, dans l’arrondissement de Lomié, région de l’Est. 

Cependant, très peu d’informations ont filtré concernant la nature de la collaboration que les deux hommes d’affaires suscités proposent au gouvernement camerounais. Contacté par Défis Actuels, les services de communication du ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt) n’ont pas apporté d’autres détails que ceux qui figurent dans la déclaration de Samuel Esson Jonah. Ils ont tout de même laissé entendre que ce dernier, tout comme son compère canadien pourrait participer à la relance de ce projet «dont la restructuration est en cours».

Un nouveau partenariat en vue

Le climat actuel se prête allègrement à de telles négociations. En effet, celles-ci interviennent au moment où l’entreprise américano-canadienne Geovic Mining Corp, qui détenait depuis 2003 un permis d’exploitation pour ce gisement a cédé l’ensemble de ses actifs à l’entreprise américaine Phoenix Mining, filiale de Cloudbreak Holdings. En outre, l’arrivée de ce nouveau partenaire qui s’est entouré du chinois Sinohydro pour la construction de la mine et Xing Hai pour l’usine d’enrichissement, a accéléré la résolution des dissensions qui couvaient entre la Société nationale d’Investissement  (SNI) et Geovic Mining Corp, tous deux uniques actionnaires de Geovic Cameroun (Geocam), la société de projet  mise sur pied par l’ancien détenteur du permis d’exploitation.

Nos confrères d’Africa Intelligence indiquent que le nouveau partenaire mène un fort plaidoyer pour pacifier les relations avec Yaoundé. Ce dernier devrait aboutir incessamment à la validation des comptes et résultats de ces dix dernières années.  Aux dernières nouvelles, on parle même d’une injection de capital de l’ordre de 42,5 milliard de FCFA pour lancer l’exploitation de la mine. Une annonce qui intervient au lendemain de la visite de Sam Jonah au Premier ministère. Surtout que des sources contactées par nos confrères d’EcoMatin, attribuent au ghanéen un siège au conseil d’administration de Phoenix Mining.

Capacité financière et Phoenix Mining

Le ministère des Mines et du Développement Technologique, a toujours préconisé le recrutement d’un partenaire stratégique dont la mission sera de donner un coup de fouet au projet d’exploitation du gisement de nickel, cobalt et manganèse de Nkamouna, en hibernation depuis plus de 10 ans. Une position qu’il justifiait par la faible capacité financière de Geovic et de la SNI qui, en plus de 10 ans, n’ont pas réussi à sortir le moindre gramme de Cobalt ou de nickel de la mine de Nkamouna. «Les deux partenaires, la SNI et Geovic, semblent incapables d’apporter leur quote-part de financements en fonds propres, estimée à 40,2% du coût du projet qui est de 401 milliards de FCFA. Il a été envisagé l’apport de la quote-part de financement en fonds propres de la SNI par l’État camerounais, à travers un emprunt obligataire. Toutefois, laisser peser une telle pression sur le modeste budget du Cameroun par un projet minier, où le risque est élevé par essence, ne semble pas opportun. Le recrutement d’un partenaire stratégique susceptible de permettre la réalisation effective du projet est nécessaire », peut-on lire dans la même fiche de présentation dudit projet établie par le ministère des Mines. 

Samuel Esson Jonah qui depuis le début du mois de mai est le président du Conseil d’administration d’Avanti Gold, une entreprise spécialisée dans l’identification, l’acquisition, l’évaluation et l’exploration de propriétés d’or, de métaux précieux et de métaux communs, semble avoir le profil de l’emploi. Surtout qu’il est également à la tête d’un fonds d’investissement baptisé Jonah Capital, qui excelle dans le capital-investissement ou private equity (en anglais), qui est un mode d’investissement de capital où un investisseur ou fonds d’investissement utilise des capitaux pour acheter des parts d’une entreprise non cotée en bourse. Wade Cherwayko n’est pas en reste. Ce dernier a passé 35 années en Afrique, au cours desquelles il a participé au Développement de plusieurs projets miniers dont la valeur globale est estimée à 3 milliards de dollars américains. 

Pour mémoire, Geocam, filiale camerounaise de la junior minière américano-canadienne Geovic, détient depuis le 11 avril 2003, le tout premier permis d’exploitation minière du pays, délivré pour le gisement de nickel, cobalt et manganèse de Nkamouna, localité située dans l’arrondissement de Lomié, région de l’Est du Cameroun. Son coût d’exploitation a été évalué à 615 millions de dollars US, soit environ 306 milliards de FCFA. Les réserves, indiquent environ 121 millions de tonnes de ressources minérales avec les teneurs moyennes de 0,23% pour le cobalt, 0,65% pour le nickel et 1,35% pour le manganèse.

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