Les projets de développement des gisements d’uranium de Kitongo, dans la commune de Poli, région du Nord, et de Lolo, dans la commune de Kentzou, région de l’Est, vont passer dans l’escarcelle de Peak Minerals. Tout comme le projet de rutile de Minta, dans le département de la Haute-Sanaga, région du Centre. C’est la résultante des accords contraignants signés récemment entre la compagnie minière australienne et des sociétés ayant bénéficié de permis d’exploration délivrés par le gouvernement camerounais pour ces trois gisements. Un accord contraignant est un accord qui est juridiquement exécutoire. En d’autres termes, «lorsque vous signez un contrat contraignant et que vous ne respectez pas votre part du contrat, l’autre partie peut vous poursuivre en justice», soulignent nos confrères de La Tribune.
Cette transaction qui a été conclue avec African Future Minerals, Rafia Mining et Minta Resources, détentrices des différents permis d’exploration pour les sites sus-évoqués, donne à Peak Minerals un accès à une participation de l’ordre de 80% dans 24 permis d’exploration couvrant une superficie globale de 11 200 km2. Ces derniers laissent augurer des lendemains meilleurs. En effet, selon nos confrères du site spécialisé Small Caps, d’importantes campagnes d’exploration historique réalisées dans les zones du projet, initialement dans les années 1970 et plus récemment de 2007 à 2011, ont produit des résultats très encourageants.
Des échantillons prometteurs
Dans le détail, les projets d’uranium de Kitongo et de Lolo comprennent six permis d’exploration couvrant une superficie d’environ 2 400 kilomètres carrés, y compris les zones précédemment détenues par Mega Uranium et activement explorées jusqu’en 2011. Quant au projet de rutile de Minta, son permis d’exploration couvre une superficie de 8 800 km², y compris des forages de reconnaissance qui ont permis de prélever des échantillons à haute teneur de rutile et de zircon. Une fois l’acquisition finalisée, «Peak prévoit entreprendre d’autres vérifications préalables sur les projets Kitongo et Lolo, y compris la compilation et l’analyse de toutes les données historiques disponibles et des travaux d’exploration préliminaires sur les sites du projet. Elle prévoit également un programme d’exploration initial mettant l’accent sur la cartographie géologique détaillée des cibles d’exploration définies. Ceci sera couplé à une étude radiométrique au sol et à une exploration géochimique comprenant des échantillonnages de roches et de sols pour former une base pour définir des cibles de forage potentielles», indique Small Caps.
Financement de l’acquisition
D’après la même plateforme, Peak Minerals compte initier une levée de fonds d’un montant de 1,02 milliard de FCFA (1,7 million de dollars) pour financer l’acquisition d’une grande partie des permis d’exploration détenus par African Future Minerals, Rafia Mining et Minta Resources. Pour mémoire, ces rachats interviennent au moment où le Cameroun est engagé dans un processus d’industrialisation de son secteur minier. Pour ce faire, des permis d’exploration qui étaient entre les mains des juniors minières ne justifiant pas de capacités financières adéquates sont en cours de restructuration. «Tous les éléments sont maintenant réunis pour ce démarrage effectif. Je peux vous assurer qu’il y avait des projets pas très bien structurés. Il fallait les restructurer. Beaucoup de permis étaient dans les mains des juniores minières qui n’ont pas les capacités techniques et financières pour mener à bien de tels projets. Le président de la République a donné des instructions. On a pris des mesures adéquates pour que les hautes instructions de la hiérarchie soient respectées», a déclaré Fuh Calistus Gentry, ministre par intérim des Mines de l’Industrie et du Développement Technologique (Minmidt), en marge de la 4e édition de la Convention Internationale des Mines et Exposition du Cameroun (Cimec) organisée au mois de mai.