Législative 2019 : Awudu Mbaya non partant

Le député sortant du Donga Mantung dénonce la situation dans sa circonscription.

L’honorable Cyprian Awudu Mbaya ne sera pas en lice pour un 5ème mandat dans le Donga Mantung. Le député sortant du Social democratic front (Sdf) a fait une déclaration ce jour à Yaoundé, dans laquelle il en fait l’annonce. Sur la base d’un certain nombre de facteurs et considérations liés à la situation sociopolitique de la circonscription électorale qui l’a jusqu’ici élu depuis 23 ans : « Considérant la guerre civile en cours et qui a entrainé des tueries, des enlèvements contre rançon, et le taux élevé d’insécurité dans la région du Nord-ouest, couplés aux conditions inhumaines dans lesquelles des milliers de personnes ont été soumises, et qui a occasionné des déplacements de populations vers le Nigeria voisin et des réfugiés internes et les ; ayant conscience des risques que prendraient des personnes de ma circonscription lors de la campagne électorale en l’absence d’un cessez-le-feu qui serait le début de la fin de la guerre ; fier de mon record de longévité comme député du Donga-Mantung, avec le distingué statut de ‘’champion du développement du peuple Wimbum’’, en étroite ligne avec foi en l’idéal politique du Sdf t son slogan ‘’power to the people’’, ainsi que l’a toujours brandi le Sdf au début de chaque processus électoral par des élections primaires, ce qui n’est plus possible aujourd’hui ; étant donné que plusieurs dirigeants locaux du Sdf ont soit perdu leurs vies, soit été arrêtés, soit perdu des membres de leurs familles, perdu leurs propriétés ou même été déplacés pour des raisons de survie », a-t-il énuméré. Pour justifier son choix.

Non à John Fru Ndi

Quelques jours après la décision de Ni John Fru Ndi d’engager tous les députés et conseillers municipaux sortant pour les législatives et municipales du 9 février 2020. Ramant déjà à contre-courant du National executive comittee (Nec) qui avait deux jours auparavant annoncé que le parti ne prendra pas part au prochain double scrutin. Le questeur à l’Assemblée nationale refuse de se muer en rebelle, ni contre l’Etat qu’il a jusqu’ici servi comme député, ni contre l’autorité de son parti. « Je suis désolé de décevoir mon président national, Son Excellence Ni John Fru Ndi qui m’a encore renouvelé sa confiance en m’investissant comme candidat à la prochaine élection législative, mes camarades au niveau national et local, avec lesquels j’ai lutté pour un changement démocratique au Cameroun depuis 1990, mes collègues députés de toutes les chapelles politiques, collaborateurs administratifs et le staff de l’Assemblée nationale ; et les chers électeurs de ma circonscription, de toutes obédiences politiques, religieuses que j’ai servis avec diligence et impartialité les 23 dernières années», regrette-t-il. D’ailleurs, « j’aurais pu m’adresser à vous depuis la place des fête de Nkambe comme je l’ai toujours fait, malheureusement, la guerre civile actuelle dans la région ne me permet pas d’y être physiquement. C’est la raison pour laquelle je vous parle à travers les médias », s’excuse-t-il.

C’est une situation qui pourrait entraîner beaucoup d’autres car en dehors du Nord-ouest et du Sud-ouest, ses fiefs traditionnels, le Sdf n’a de députés que dans le Littoral. Une région raflée par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) à la dernière élection présidentielle. Et à l’observation, la bataille du Littoral sera âpre lors du double scrutin du 9 février prochain, enttre le Rdpc, parti au pouvoir, le Sdf et le Mrc. Sans oublier le Parti pour la reconciliation nationale du Cameroun (Prnc) de Cabral Libii. Du coup, le Sdf est plus que jamais étouffé, son fief étant englué dans une guerre qui ne pourra pas faciliter les opérations électorales. Ses députés étant enjoints depuis longtemps par les sécessionnistes, de démissionner de l’Assemblée nationale. Après avoir ouvertement admis qu’il partageait le combat des « Ambazoniens », Joseph Wirba, député du Bui, avait subi des représailles, avant de fondre dans la nature depuis deux ans. Joseph Mbah Ndam a été séquestré à Batibo, son fief électoral, par des combattants qui ont obtenu sa « démission » de l’Assemblée contre sa liberté, avant de se rebiffer une fois de retour à Yaoundé. Dans ces conditions, le parti de Ni John Fru Ndi est entre le marteau et l’enclume.

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