Législatives et municipales : Le Sdf fait la danse Bafia

Après avoir annoncé qu’il boycottera ces échéances, le parti de Ni John Fru Ndi vient de changer d’avis.

Le Social democratic front (Sdf) ira aux élections législatives et municipales du 06 février 2019. Ainsi en a décidé Ni John Fru Ndi, le président du parti. Au cours d’une conférence de presse donnée ce soir au cabinet du président du groupe parlementaire Sdf à l’Assemblée nationale, la nouvelle a été annoncée. « En ma qualité de président de la commission nationale des investitures et eu égard aux circonstances exceptionnelles dans lesquelles nous nous trouvons, j’investis par la présente, avec droit de révision, tous les membres actuels de l’Assemblée nationale et leur enjoins de constituer leurs dossiers de candidature en conséquence ». Parole du chairman. La même injonction est faite aux maires et conseillers municipaux actuels.

A la surprise générale. Alors que trois jours avant, le National executive committee (Nec) parti leader de l’opposition avait déclaré forfait pour ce double scrutin pour lequel il part en position de défaitiste. Le fief du parti étant presque hors-jeu, en raison de la crise sociopolitique qui sévit dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest depuis trois ans. Le parti vient donc de changer d’avis et sera de la partie. « Nous ne marcherons pas sur le sang des Camerounais pour être à l’assemblée nationale et conseillers municipaux», se justifiait le parti au départ. Les données ont changé. Le parti ne veut pas perdre la face. Retranché dans son fief sociologique, le parti de Ni John Fru Ndi semblait s’y plaire et s’en contenter. Jusqu’à ce que la « guerre » décide de sa fin, ou presque. Lors de la présidentielle de 2018, le taux de participation dans le Nord-ouest par exemple était de 5% et le candidat Paul Biya du Rdpc, parti au pouvoir, avait raflé la mise. Dans un contexte où le parti leader dans la région ne contrôlait plus le terrain, et que selon des sources crédibles, les électeurs qui s’étaient manifestés dans les urnes se recrutaient parmi les forces de défense et de sécurité et les hommes politiques, notamment ceux favorables au régime de Yaoundé.

Les primaires dont se vante souvent le Sdf comme mode de désignation de ses candidats, n’auront donc pas lieu cette fois-ci. Le Sdf a choisi dans ce contexte de remettre les mêmes candidats en course. Eux qui connaissent déjà le terrain et qui bénéficient certainement d’un certain poids électoral déjà. Cependant, Ni John Fru Ndi qui a ramé à contre-courant de ses collaborateurs du directoire du parti, laisse la porte entrouverte. « Tout membre élu du parti qui, malgré l’investiture exceptionnelle susmentionnée, n’est pas disposée à se présenter à ces élections, doit immédiatement en informer par écrit l’exécutif régional du parti, aux fins de pourvoir à ce poste dans la circonscription électorale concernée », précise le chairman dont la décision du rétropédalage ne satisfait certainement pas certains cadres de son parti. Par ailleurs, le parti ouvre les candidatures aux « membres à jour de leurs cotisations et qui aspirent à concourir à ces élections ».

Dans le communiqué que signe Ni John Fru Ndi à cet effet, il est indiqué l’équipe qui s’occupera des investitures. Présidée par l’homme de Ntarikon lui-même, elle est coordonnée au niveau national par Joshua Osih, premier vice-président du parti et ancien candidat du parti à la présidentielle du 7 octobre 2018, le sénateur Jean Tsomelou, secrétaire général du parti, le maire John Kumase et Grâce Ngwafor. Avec des coordonnateurs régionaux.

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