« Equinoxe n’est pas sur le pied de guerre contre le CNC». Séverin Tchounkeu l’a réitéré ce 11 septembre 2024 sur les antennes d’Equinoxe TV. Invité du journal de 20h de la chaîne de télévision de son groupe de presse, l’homme a cru devoir placer un mot sur la déferlante qui s’abat sur la « Chaîne du peuple» depuis quelques semaines. Ce depuis le clash entre la délégation conduite par Joe Chebonkeng Kalabubsu, président du Conseil national de la communication (CNC), et le personnel d’Equinoxe. Alors que le patron de l’organe de régulation des médias camerounais effectue une tournée dans les chaînes de télévision privées nationales depuis quelques temps, son passage dans la chaine détenue par Séverin Tchounkeu, a fait long feu, du fait d’une incompréhension. Joe Chebonkeng et sa bande ont vidé les lieux illico presto, lorsque dans son speech de bienvenue, Serge Alain Attou le rédacteur-en-chef, a indiqué que « nous sommes en deuil». Le porte-parole du groupe dont les employés étaient tous vêtus de noir et l’un, Pierre Laverdure Ombang, se bandant la bouche avec un ruban rouge en signe de protestation, a déroulé un chapelet d’actes pris par le CNC à l’encontre d’Equinoxe TV. Pour conclure à un « acharnement » du CNC contre une chaîne qui « ne fait que son travail», et qui d’ailleurs « applique les sanctions avant même notifications».
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Une attitude que le patron de la régulation n’a pas appréciée avec fair-play : « nous ne sommes pas venus faire la guerre», a réagi l’ancien journaliste de la Crtv. Condamnant le fait que Serge Alain Ottou évoque le non-respect du CNC et de ses décisions par certains confrères, sans que cela n’émeuve le CNC, alors qu’Equinoxe respecte toutes les décisions du CNC, « quelles qu’elles soient ». Avant de s’énerver et quitter la salle de rédaction de Mobil Bonakouamouang. Le week-end, des voix se sont levées lors d’émissions de débat dominicales pour fusiller Equinoxe TV. Sans que la chaîne ainsi privée d’un espace abondamment disputé par la concurrence, ne puisse se défendre.
Severin Tchounkeu n’a pas laissé passer cette « forfaiture » et a décidé de monter au créneau pour se défendre : Le fondateur du groupe La Nouvelle Expression dénonce «la manipulation du médiateur par des personnes tapies dans l’ombre, pour d’autres fins». On peut imaginer la main noire que l’homme voit derrière les ennuis de sa chaîne. Equinoxe est régulièrement classée par diverses institutions comme la chaîne de télévision la plus regardée. Mais sa « liberté de ton » connue de notoriété publique dérange le pouvoir de Yaoundé, et le ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nii, ne s’est pas souvent caché pour menacer de fermer cette chaîne qui « au-delà de l’image, rend compte« . Plusieurs fois ses émissions phares, notamment droit de réponses, sont susêndues, ainsi que leurs animateurs.
Pour autant, « il n’a jamais été question pour le personnel et le top management d’Equinoxe de mépriser le CNC», rassure-t-il. Pour le reste, « que toutes les règles éthiques et déontologiques de notre profession soient respectées et que cette institution soit indépendante», appelle-t-il.