Football professionnel : Le TAS déterre la hache de guerre

Par sa sentence en faveur de Guibaï Gatama et consorts, la juridiction a relancé la guerre entre la Fédération et la Ligue.

Eto'o et Semengue, éternels guerriers.

Le verdict de la sentence TAS 2022/A/9277 a redonné espoir au Général Pierre Semengue dans sa lutte pour la restauration de la Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc) dans ses droits d’organiser les championnats professionnels au Cameroun. Déjà partie prenante des appemants dans la procédure devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), la Lfpc par la voix de son président, « tient une fois de plus à rassurer l’ensemble des acteurs du football professionnel, et les invite à se mobiliser pour une reprise de leurs activités». C’est qu’en annulant les résolutions de l’Assemblée générale du 27 août 2022, le TAS annule la dissolution de la Lfpc décidée par cette instance. En relevant que « c’est la seconde fois que le TAS rejette la dissolution de la Lfpc», Pierre Semengue écrit que «la Ligue de football professionnel du Cameroun se réjouit de cette décision qui réaffirme, une fois de plus, son existence légale et confirme son statut de membre à part entière de la Fédération camerounaise de football», écrit le général Semengue.

Alors, « la Lfpc entend jouir pleinement de ses droits de membre tels que stipulés dans les textes fédéraux, notamment les Statuts et Règlements généraux de la Fécafoot », assure le patron de la Ligue. Et d’indiquer que « les conditions pour une reprise harmonieuse de son activité principale étant réunies, il appartient à son assemblée générale…de se déterminer sur cette question ». L’homme annonce une réunion des acteurs du football professionnel très bientôt.

C’est certainement la hache de guerre qui est ainsi déterrée. Depuis 2019, la guéguerre entre la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) et la Lfpc a atteint la phase explosive, au point que la fédération décide de suspendre, puis dissolve l’organe technique de gestion du football professionnel. Depuis lors, les deux parties sont engagées dans un match judiciaire à rebondisselents. En son temps, l’exécutif dirigé par Séidou Mbombo Njoya avait créé le (CTT) pour organiser les championnats professionnels, et aujourd’hui, Samuel Eto’o et son équipe ont créé le Conseil transitoire du football professionnel (Ctfp). Chacun des deux dirigeants refuse d’appliquer les sentences du TAS réhabilitant la Ligue.

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La Lfpc a été créée en juillet 2011, sous l’impulsion de la Fifa et après le Forum national sur le football et les Etats généraux du sport camerounais, organisés respectivement en 2010 et en 2011. Dans son communiqué, Pierre Semengue rappelle que l’instance dont il est le seul président depuis sa création, a été créée « dans le prolongement de l’initiative Win in Africa with Africa de la Fifa, des recommandations du Forum national sur le football organisé par le gouvernement et la ferme volonté des dirigeants visionnaires de la Fécafoot de l’époque dans le but d’administrer, de gérer et d’organiser les championnats de football professionnel au Cameroun ». Et martèle que « tel a été, est et sera toujours sa mission».

Si les clubs menacent pour leur grande majorité de boycotter les championnats professionnels s’ils sont organisés par la Fécafoot, rien ne rassure qu’ils sont disposés à accepter la Ligue version Pierre Semengue. La dissolution de la Ligue avait déjà été une initiative des clubs (du moins une partie), et la fédération n’a fait que l’entériner.

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