Fécavolley : Menaces sur les élections

Alors que la tutelle a ordonné la relance du processus électoral, Serge Abouem a opté pour les textes de 2018, qui excluent ses adversaires. Lesquels promettent de faire valoir leurs droits.

Me Samba Joe Archange veut donner des insomnies à Serge Abouem

Me Samba Joe Archange est formel : « Les textes de 2013 et les membres statuaires issus de l’assemblée générale de 2013, sont les seuls légitimes ». Dans la crise électorale qui secoue la Fédération camerounaise de volley-ball (Fécavolley), le délégué à l’Assemblée générale (AG) de 2013, au cours d’un point de presse à Yaoundé ce 23 décembre 2022, dénonce « la tentative de passer en force » de Julien Serge Abouem, le président sortant, qu’il accuse de « diviser » la famille du volley-ball camerounais. L’avocat au Barreau du Cameroun, s’appuie sur le choix du président sortant de faire avec les statuts de 2018. Alors que cette option avait déjà en partie justifié la suspension par le ministre des Sports et de l’éducation physique (Minsep), du processus électoral, dans un contexte de vives tensions.

La guerre est donc repartie dans cette fédération depuis quelques jours. A la faveur de la levée de suspension par la tutelle, le président sortant a convoqué l’Assemblée générale élective de la Fécavolley pour le 27 décembre 2022. Le problème est que Julien Serge Abouem compte faire avec les Statuts du 28 novembre 2018. Textes qui divisent justement : Une « défiance » à l’endroit de l’autorité, fait observer Me Samba qui fait observer que les textes révisés mettent hors-jeu plusieurs membres de la fédération. C’est que, lors de l’AG de 2018, Abouem « a permis à plusieurs personnes n’ayant pas la qualité requise pour modifier les statuts de 2013, de signer comme membres statutaires dans le but inavoué de faire croire que la majorité des membres étaient pour ces nouveaux textes», accuse l’homme qui fait partie de l’équipe Réconciliation et développement, qui comprend notamment Bello Bourdane, principal concurrent de Serge Abouem.

Faisant circuler une liste de présence qui met en exergue les personnes non habilitées à siéger au sein de l’AG de 2013. « Il y a eu dès lors fraude ; la fraude corrompt le tout et la sanction de la fraude c’est la nullité de l’acte», enseigne le juriste. Alors, « par ce retour au statuquo ante, les textes de 2013 et les membres statuaires issus de l’assemblée générale de 2013 sont les seuls légitimes», conclut-il.

Opacité

En réalité, c’est cette AG qui a élu le successeur de Majorée Timba. Mais à peine un mandat passé, l’homme a grillé la confiance avec ses électeurs. En face, on est convaincu que l’homme cherche une voie pour s’échapper d’une « gestion opaque » des fonds de la fédération. A l’occasion, Me Samba soutient que le Minsep a droit de regard sur les comptes de la Fécavolley à partir du moment où « il s’agit de fonds publics mis à la disposition de la Fécavolley» ; mais aussi que la tutelle, au regard de l’article 70 de la Loi de 2018 organisant les activités physiques et sportives au Cameroun, a un droit de regard sur la gestion de la Fédération. En saluant l’engagement de la tutelle à « assainir le mouvement sportif des comportements contraires à l’éthique et au fair-play », l’orateur dénonce « une campagne de dénonciation calomnieuse sans preuves, et d’accusations diffamatoires ignobles contre le ministre des sports et certains de ses collaborateurs… ». S’offrant une casquette de porte-parole de l’AG de la Fécavolley, l’homme déclare que l’AG « se désolidarise totalement de cette attitude irresponsable et tient à rappeler aux contrevenants que leur responsabilité personnelle sera engagée en cas de poursuites judiciaires». En attendant, « tous les membres statutaires de 2013 seront présents le 27 décembre lors de l’AG convoquée par le président sortant. Aucune imposture ne sera plus jamais tolérée et l’opinion publique est prise à témoin des risques de troubles à l’ordre public que fait courir cette tentative de passage en force, dont le président sortant en portera seul l’entière responsabilité», prévient-il. De lourdes menaces pèsent ainsi sur cette AG. On tend vers une nouvelle suspension du processus électoral, tant la circulaire ministérielle est mise entre parenthèses. Avec la Fécavolley, Narcisse Mouelle Kombi ne trouvera pas le sommeil de sitôt.

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