Dr Phanuel Habimana, représentant OMS Cameroun : « nos Etats doivent faire mieux dans la lutte antivectorielle »

Représentant résident de l’Organisation Mondiale de la Santé au Cameroun, il parle des maladies à transmission vectorielles et de l’apport des Etats africains dans la lutte contre ces maladies.

« Nos Etats doivent faire mieux dans la lutte antivectorielle »

Quelle appréciation faites-vous de la lutte contre les maladies à transmission vectorielle en Afrique ?

L’OMS appuie les Etats membres dans la lutte contre les maladies à transmission vectorielle. Le bon exemple c’est que le comité régional pour l’Afrique qui s’est réuni il y a quelques jours à Brazzaville pour le compte de sa 69e session, a adopté un document technique qui encourage les Etats membres à accélérer la lutte contre les maladies vectorielles. Cela relève du plaidoyer au plus haut niveau et également des aspects techniques dans la lutte contre les maladies à transmissions vectorielles. Il faut savoir que ces maladies causent dans le monde 700 000 décès et que plus de 70 % de ces décès surviennent dans la région de l’Afrique. En ce qui concerne le paludisme, qui est dans ce groupe de maladies, dans le monde, on estime le nombre de décès causés par le paludisme à 430 000 et 93 % de ces cas sont survenus en Afrique. Donc ce sont des maladies avec un poids de mortalité et de morbidité assez importants. A côté du paludisme, il faut aussi voir des maladies comme la fièvre jaune, la trypanosomiase, la schistosomiase, c’est un groupe de maladie pour lesquelles l’OMS accorde beaucoup d’importances, dans l’appui au niveau aussi bien de l’adoption des politiques, que la mise en œuvre de ses stratégies au niveau des Etats membres.

Comment appréciez-vous la contribution des Etas africains au plan financier, dans la lutte contre les maladies à transmission vectorielle ?

La part des Etats africains dans la lutte contre les maladies à transmission vectorielle est à l’image de la part des financements de nos Etats dans le domaine de la santé en général. On doit dire que nos Etats doivent faire mieux, surtout qu’ils ont signé les cibles très ambitieuses des Objectifs du Développement Durable (OMD), parmi ces cibles, il y’a l’objectif numéro trois qui concerne la santé et le bien-être des populations. Il y a plusieurs cibles parmi lesquelles, celles qui concernent le paludisme, le VIH, la santé de la mère et de l’enfant, les accidents de la voie publique. L’atteinte de toutes ces cibles nécessite un investissement plus accru et plus pérenne de nos Etats membres. Et une des cibles qu’on utilise comme moniteur c’est la cible d’Abuja qui a été adopté en 2001 par les chefs des Etats membres, cette cible indique que les dépenses publiques dans le domaine de la santé dans les Etats membres doivent être de 15 % des dépenses publiques générales. A ce jour, je ne pense pas qu’il y a cinq Etats qui ont atteint cette cible. Au niveau du Cameroun nous ne sommes qu’autour de 5 %. Le Cameroun a l’ambition d’atteindre les OMD à l’horizon 2030 et l’émergence en 2035, il est donc important que les investissements dans le secteur de la santé soient plus conséquents. L’autre indicateur qui montre que le poids financier des contributions dans le secteur de la santé repose sur les ménages est qu’on estime que 70 % du coup des dépenses liées à la santé repose sur les ménages. L’OMS estime que quand cette charge est au-dessus de 30 %, les communautés ont beaucoup de difficulté à accéder aux services de la santé. Il est important dans l’avenir, et je sais que le ministère de la Santé travaille dessus, de réduire ce poids énorme des dépenses de la santé sur les ménages et de le ramener au niveau des standards de l’OMS qui est de 20 %.

Réalisée Par Joseph Essama ( Défis Actuels No 423)

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