Le Pr Maurice Kamto et les six cadres et alliés du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) devront attendre le 02 avril prochain pour avoir une réponse à leur requête en habeas corpus. L’audience consacrée à l’examen des requêtes d’appel contre le rejet de leur demande de libération décidée le 7 mars dernier par le tribunal de grande instance du Mfoundi, était ouverte devant cette juridiction d’appel. Les sept concernés que sont que sont Maurice Kamto, Christian Penda Ekoka (conseiller à la présidence de la République et président de l’association »Agir »), Albert Dzongang (président de la Dynamique et allié du Mrc), Paul Éric Kingue (directeur de campagne de Maurice Kamto à la dernière élection présidentielle), le Pr Alain Fogue, (trésorier national du Mrc), Célestin Djamen (cadre du Mrc), Gaston Serval Abe dit Valsero (artiste engagé et allié du Mrc) étaient bien présents. Dans un contexte de confusion. Partisans et adversaires de l’homme arrivé 2ème à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, s’affrontant autour de « négociations » qui se seraient engagées dans l’ombre des couloirs judiciaires. Sur son mur facebook, Fabien Assigana, ex conseiller de Maurice Kamto, retourné au Mouvement républicain (Morep), son parti originel, annonce que «sous la pression de sa brave épouse, Maurice Kamto se dit prêt à demander pardon » à Paul Biya. Dans le camp de Maurice Kamto, on présente un « captif » plutôt courtisé par Yaoundé. « Le Pr Maurice Kamto a refusé la libération à lui proposée, et exige que tous ses partisans soient libérés en même temps ».
Une guerre de « négociations » qui trahit l’intrusion du politique dans l’avancée de l’affaire. L’on ayant annoncé un « émissaire » de la présidence de la République dans la salle d’audience. Sans que l’on eût identifié ledit émissaire. Toujours est-il que la suspicion a souvent conduit les forces de maintien de l’ordre à juger les marcheurs du Mrc loin du regard et des oreilles d’une bonne partie des curieux intéressés par cette affaire. Et pour le cas d’hier, les juges ont encore préféré entretenir les « accusés » à huis clos. Ce que n’ont pas avalé les concernés. Lesquels se s’y sont d’ailleurs opposé à nouveau, avant de céder. Non sans signaler que « c’est la dernière fois que nous sommes jugés à huis clos », a lancé Alain Fogue. Préférant « que le peuple assiste aux audiences pour juger de lui-même » la pertinence des accusations portées contre les marcheurs du 26 janvier 2019.
Cela survient au moment où des informations largement diffusées font état d’une rencontre derrière les murs entre Maurice Kamto et un émissaire de la présidence. Au sujet d’une probable « libération conditionnée » des opposants. Faux, réagissent les communicateurs du Mrc. « Maurice Kamto n’a rencontré aucun émissaire de Paul Biya» ; mieux, « Maurice Kamto n’a rencontré personne et n’a reçu aucun courrier allant dans ce sens », dément Boris Bertholt. « Les proches de KAMTO soulignent que même si un émissaire devait le rencontrer non seulement il ne l’attendrait pas au tribunal qui est un lieu public mais ce ne serait certainement pas un planton de la présidence de la République que personne ne peut reconnaître », écrit l’activiste politique.
Au Mrc, on reconnaît tout de même la main tendue du leader du parti à Paul Biya, ainsi que l’a indiqué Dupont Moreti, l’avocat français venu à la rescousse de l’opposant la semaine dernière. Maurice Kamto veut ainsi rencontrer Paul Biya, non pas pour « demander pardon », mais davantage « dans le sens de la décrispation de la situation tendue, et surtout négocier l’assainissement du cadre juridique régissant l’organisation des élection », ont toujours clamé les cadres du Mrc. On sait que lors des manifestations lancées le 26 janvier dernier, le Mrc et ses alliés dénonçaient « le hold-up électoral ». Malgré l’intervention manu militari du régime de Yaoundé, le parti de Maurice Kamto n’a pas changé de cap. Rendez-vous mardi prochain.