Crise du Lac Tchad. L’urgence de sauver 11 milions de personnes

Le Comité international de la Croix-Rouge  appelle à des efforts urgents pour venir en aide à ces civils exposés à l’insécurité.

Après plus d’une décennie, le conflit dans le bassin du lac Tchad se prolonge et son coût pour les personnes prises au piège ne cesse d’augmenter.  L’alerte est du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). L’organisation  souligne que la violence à l’encontre de la population civile demeure à un niveau extrêmement préoccupant, forçant plus de 11 millions de personnes à lutter chaque jour pour leur survie. Ce sont au total, 11,3 millions de personnes qui ont besoin d’aide pour survivre dans le bassin du lac Tchad, souligne le CICR. Au moins 3 millions  de ces personnes sont déplacées selon des sources officielles, forcées de fuir leur foyer en raison de la violence.  Prenant la parole, lors de la troisième conférence de la région du lac Tchad, tenue à Niamey le 24 janvier, dernier le Comité international de la Croix-Rouge  a appelé à des efforts urgents pour assurer une protection efficace des millions de civils pris dans la violence.

« Malgré les efforts déployés par les acteurs étatiques, humanitaires et du développement, la situation dans la région du lac Tchad reste alarmante. Des millions de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer. Des milliers de familles vivent dans des conditions extrêmement précaires, sans accès approprié à la nourriture, aux soins de santé et à l’éducation », a indiqué le vice-président du CICR, Gilles Carbonnier.

Le CICR encourage les États à ratifier la Convention de Kampala et à adopter des mécanismes nationaux pour son application.  Il s’agit d’une convention qui garantit la protection et la sécurité des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays. Elle fournit également aux gouvernements un cadre pour répondre aux crises liées aux déplacements forcés. La majorité des États africains l’ont ratifiée,  mais des actions  sont nécessaires pour intégrer les dispositions de la Convention de Kampala dans les cadres juridiques nationaux, d’une part, et assurer leur mise en œuvre concrète d’autre part.

Le CICR dit avoir enregistré plus de 26 180 cas de disparitions dans les quatre pays du bassin du lac Tchad. Cameroun, Tchad, Niger et Nigeria. Près de 15 000 d’entre eux étaient mineurs au moment de leur disparition. La situation des enfants est particulièrement préoccupante.  « Nous privilégions le respect du droit international humanitaire ainsi qu’une action humanitaire neutre, impartiale et indépendante pour protéger et aider les personnes dans le besoin dans tout le bassin du lac Tchad. Si nous voulons répondre aux besoins humanitaires croissants et obtenir de meilleurs résultats avec et pour les populations touchées par un conflit prolongé, des partenariats innovants font également partie de la solution », a déclaré Gilles Carbonnier.

Pour une gestion durable du conflit, le CICR recommande une meilleure complémentarité et plus d’agilité de la part des acteurs travaillant dans la région. Cette approche  rassemble tous les membres du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge dans la région ainsi que leurs partenaires gouvernementaux, du développement et autres organisations humanitaires pour trouver des solutions durables à la crise.

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