Camwater : Plus de la moitié de l’eau produite se perd

La situation a été présentée lors du Colloque sur la gestion des sociétés d’eau potable la semaine dernière à Yaoundé.

Blaise Moussa, directeur général de la Camwater, ouvrant les travaux du colloque

Selon Blaise Moussa, Directeur général de la Cameroon water utilities corporation (Camwater), « le rendement de distribution à date (de l’entreprise) se situe autour de 46,61%, c’est-à-dire que la Camwater perd plus de la moitié de l’eau qu’elle produit ». Les pertes généralement appelées Eaux non facturées (ENF), soit « la différence entre le volume d’eau potable émis dans le réseau de distribution et celui effectivement facturé aux consommateurs », constituant ainsi 53,39% de la quantité d’eau produite. A la Camwater, on répertorie ces ENF en « les pertes techniques, commerciales et la fraude », soient les pannes sur le circuit des installations, mais surtout le vandalisme sur les installations techniques. Avec en conséquence « un déséquilibre entre les charges de l’entreprise et ses recettes », souligne l’homme qui est à la tête de la Camwater depuis septembre dernier. Et Gaston Eloundou Essomba, le ministre de l’Eau et de l’énergie (MINEE), d’enfoncer en parlant d’environs 100 millions m3 d’eau perdues annuellement, soit environ 37 milliards de francs Cfa.

C’était dans le cadre du colloque international sur la gestion des sociétés d’eau potable que l’homme a convoqué à Yaoundé les 26 et 27 janvier 2023, sous l’égide de l’Association africaine de l’eau (AAE) dont il vient d’être élu premier vice-président. Sur le thème « Viabilité financière des sociétés de l’eau : maitrise des pertes commerciales et des fraudes sur le réseau d’eau potable ». A l’effet de trouver des solutions pour tordre le cou à ce phénomène d’ENF. Avec pour objectifs de « rechercher des voies et moyens de booster la performance financière des sociétés d’eau, par la maitrise des pertes techniques, commerciales et des fraudes sur les réseaux de distribution d’eau potable des sociétés d’eau en Afrique ». Les statistiques de la Banque mondiale estimant entre 40 et 50% le taux de pertes sur l’ensemble de l’Afrique. Pour sa part, le Cameroun à travers la Camwater essaie à la fois de satisfaire l’ensemble de la population, et atteindre ses résultats financiers. Ainsi, à en croire Blaise Moussa, le coût de production d’un mètre cube d’eau potable est évalué à 900F, or le prix de vente est situé entre 60F et 70F. La « tranche sociale» constituée essentiellement de ménages des zones défavorisées, ne payant pas la TVA. Aussi, la Camwater a envisagé des bornes-fontaines publiques non payantes dans des zones défavorisées. « Tout cela a un coût et pour y parvenir, il faut de l’équité et la solidarité », prône le DG de la Camwater. Plus important, « il faut un renforcement infrastructurel mental et moral des citoyens», a souligné l’homme qui pense que « tous les citoyens doivent être parties prenantes de l’engagement car nos sociétés d’eau sont financées par nos Etats qui n’ont pas des moyens illimités».

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