Après la descente sur le terrain effectuée par Minette Libom Li Likeng, ministre des Postes et Télécommunications, suite aux plaintes de plus en plus fréquentes des usagers, concernant la dégradation progressive des services qui leur sont offerts, la membre du gouvernement a prescrit des mesures clés en vue d’améliorer la qualité des services de communications électroniques au Cameroun, conformément aux directives du chef de l’État, Paul Biya.
Les chantiers d’actions à mener sont exigés aux opérateurs par le gouvernement, vendredi dernier lors du point de presse qu’a donné le Minpostel à l’issue de sa visite d’évaluation. Avec des investissements accrus dans les infrastructures, une amélioration de l’expérience utilisateur, et un renforcement de la régulation. Le régulateur des télécoms, l’Agence de régulation des télécommunications (ART), joue un rôle central dans ce processus en fixant des directives strictes pour les opérateurs.
CAMTEL : UNE POSITION STRATÉGIQUE À AFFERMIR

En sa qualité d’opérateur historique, Camtel a un rôle crucial à jouer dans la gestion de la fibre optique au Cameroun. À court terme, l’entreprise doit respecter les cahiers de charges de l’accord concessionnel, assurer une surveillance physique de ses infrastructures, et garantir une tarification transparente de ses services.
Il s’agit concrètement de « déployer des mécanismes de surveillance physique pour protéger les infrastructures extérieures », précise le Minpostel. Pour Judith Yah Sunday, DG de Camtel, les efforts de protection des infrastructures « ne pourront pleinement porter leurs fruits que si chacun, des autorités publiques aux citoyens, joue un rôle dans la préservation de nos infrastructures.
La fibre optique, socle de notre réseau de télécommunications, doit être considérée comme un patrimoine national, et sa protection nécessite une vigilance collective », recommande-t-elle. À moyen terme, il est instruit à Judith Yah Sunday, DG de Camtel et son équipe de diversifier ses voies de transmission vers la connectivité internationale, notamment en explorant des connexions terrestres à travers d’autres pays et des liaisons par satellite.
MTN CAMEROON ET ORANGE CAMEROUN : DES ENGAGEMENTS À TENIR MTN

Cameroon et Orange Cameroun, les principaux acteurs du secteur, ont également reçu des directives spécifiques du gouvernement en vue d’offrir des services de qualité aux consommateurs. Pour MTN Cameroon, il s’agit notamment de renforcer les investissements dans les zones à forte densité de population et d’optimiser l’utilisation de la fibre noire fournie par Camtel.
Il est recommandé à Mitwa Ng’ambi, directeur général de MTN Cameroon d’« augmenter la capacité de son trafic IP (le flux de données sur Internet, Ndlr) ». Elle devra également mettre en place des outils de mesure de la qualité d’expérience (QoE) pour mieux comprendre les attentes des abonnés.

À moyen terme, dans deux mois notamment, l’opérateur devra « renforcer les compétences techniques du personnel, en particulier ceux en charge de la gestion du cœur de réseau, à travers des programmes de formation et de développement des compétences, afin d’assurer une gestion optimale des infrastructures critiques », instruit Minette Libom Li Likeng.

Orange Cameroun est, quant à lui, invité à améliorer le monitoring en temps réel de ses réseaux et à renforcer la gestion des plaintes des clients. L’opérateur doit également augmenter la capacité de son trafic IP et optimiser la performance de la fibre noire notamment. À moyen terme, il devra intensifier les investissements dans les zones stratégiques et renforcer les compétences techniques de son personnel, notamment pour la gestion du cœur de réseau.