Le 17 septembre 2024, les banques commerciales de la Cemac ont exprimé des besoins de liquidité record, atteignant 512,2 milliards de FCFA. Soit plus du double des 200 milliards proposés par la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). Cette demande record se confirme quelques jours seulement après une précédente offre de 200 milliards de Fcfa, dont le taux de souscription a atteint 218,5%, avec une demande totale de 437 milliards de Fcfa. Cette forte dépendance des banques vis-à-vis des liquidités de la BEAC révèle une pression persistante sur le marché bancaire, qui a crû depuis la reprise des opérations d’injection de liquidité en juin 2024, après une pause de plus d’un an.
La BEAC avait initialement offert 50 milliards de FCFA en juin, mais l’offre a rapidement été augmentée à 250 milliards en août pour répondre aux besoins croissants des banques. Cependant, ces efforts sont encore insuffisants, avec une souscription qui dépasse régulièrement l’offre disponible, atteignant régulièrement la barre des 150 voire 200 %.
Cette situation trouve son origine dans la politique monétaire restrictive mise en place par la BEAC pour contenir l’inflation, qui avait atteint des niveaux préoccupants, notamment en raison de facteurs monétaires. Pour limiter la situation, la banque centrale avait non seulement suspendu ses injections, mais également augmenté ses taux directeurs et émis des bons pour absorber l’excès de liquidités dans le système financier.
L’inflation ayant légèrement baissé, la BEAC a assoupli sa politique, rouvrant ses opérations d’injection. Malgré cette détente, la demande reste largement supérieure aux liquidités disponibles, témoignant des tensions persistantes dans le secteur bancaire. Cela pose des défis pour les banques, qui peinent à obtenir les ressources nécessaires pour répondre à leurs obligations.