Insécurité alimentaire : la BAD octroie 42 milliards de F CFA au Cameroun

Ce financement vise l’augmentation de la production agricole nationale d’au moins 30 % à travers la mise à la disposition des producteurs des semences améliorées.

BAD
Agriculteurs

L’Etat du Cameroun a décroché un financement d’urgence d’un montant de 42 milliards de F CFA auprès du Groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD). Ce financement rentre dans le cadre de la facilité de 927,5 milliards de F CFA annoncée en mai 2022 par la Banque pour aider les pays africains à prévenir une crise alimentaire résultante du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Le montant de cet appui financier destiné aux agriculteurs a été révélé au cours d’une session extraordinaire du Comité de pilotage (Copil) et d’orientation de la mise en œuvre des subventions agricoles à Yaoundé. « Cet appui fait suite à une demande du gouvernement à la BAD, pour mettre en place un plan d’urgence de production agricole, afin d’enrayer les effets négatifs de la crise russo-ukrainienne, de l’augmentation du prix du gaz en Europe et de l’après-Covid-19 », a expliqué le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Gabriel Mbairobe.


A en croire le membre du gouvernement, cette session extraordinaire avait pour but, de déterminer les filières prioritaires devant recevoir les appuis issus du financement de la BAD, choisir les types d’engrais à subventionner, et répartir la production des semences par zones. Concrètement, il s’agissait a-t-on appris, d’arrêter non seulement les filières prioritaires (Riz, mil, maïs, sorgho, pomme de terre et l’huile de palme). Mais aussi de répartir les productions de semences par zones agroindustrielles et de choisir les formulations d’engrais à subventionner pour permettre aux agriculteurs des régions de l’Adamaoua, du Nord, de l’Extrême-Nord et celles des régions méridionales de bénéficier du soutien. Il était également question de statuer sur la répartition des quantités de semences de prébase et base requises dans le cadre de la relance et la répartition des quantités des engrais par région.


L’ambition visée étant l’augmentation de la production agricole d’au moins 30% afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire à travers la mise à la disposition des producteurs des semences améliorées. Selon Adesina Akinwumi, président du groupe de la BAD, cette facilité de production alimentaire d’urgence est une initiative globale sans précédent qui permettra la fourniture des semences certifiées à 20 millions de petits exploitants agricoles du continent notamment le Cameroun. Elle élargira l’accès aux engrais et leur permettra de produire rapidement 38 millions de tonnes de denrées alimentaires. Il s’agit notamment de 11 millions de tonnes de blé, 18 millions de tonnes de maïs, 6 millions de tonnes de riz et 2,5 millions de tonnes de soja. La facilité créera également une plateforme pour plaider en faveur de réformes politiques essentielles, afin de résoudre les problèmes structurels qui empêchent les agriculteurs de recevoir des intrants modernes. Cela inclut le renforcement des institutions nationales chargées de superviser les marchés des intrants. « L’aide alimentaire ne peut pas nourrir le Cameroun. Au contraire, le pays a besoin de semences agricoles et de moissonneuses mécaniques pour récolter les denrées alimentaires produites en abondance localement. Le Cameroun se nourrira par lui-même avec fierté, car il n’y a aucune dignité à mendier de la nourriture… », déclare-t-il. D’après les données de la Banque, le prix du blé a grimpé de plus de 45 % en Afrique depuis le début de la guerre en Ukraine. Les prix des engrais ont augmenté de 300% et le continent est confronté à une pénurie d’engrais de 2 millions de tonnes. De nombreux pays africains, dont le Cameroun, ont déjà enregistré une hausse des prix du pain et d’autres produits alimentaires. Si ce déficit n’est pas comblé, la production alimentaire en Afrique chutera d’au moins 20% et le continent pourrait perdre plus de 11 milliards de dollars (6 818,3 milliards de F CFA) en valeur de production alimentaire, selon l’institution financière africaine.

Par Axel Abanda

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