jeudi, mars 27, 2025
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Au Cameroun,  le coût du crédit recule de près de 1% en un an

La concurrence entre banques et le respect des taux d’usure ont contribué à une baisse des taux débiteurs moyens pratiqués par les établissements de crédit au Cameroun. Cependant, les écarts restent importants entre banques et établissements financiers, et selon les catégories d’emprunteurs.

Le coût du crédit a reculé au Cameroun entre les deuxièmes trimestres 2023 et 2024, d’après des données récentes de la Banque des Etats de l’Afrique centrale que Défis Actuels a pu consulter. En moyenne, les taux effectifs globaux (TEG), qui correspondent au taux d’intérêt total payé par un emprunteur (intégrant le taux nominal, les frais de dossier et autres coûts annexes), ont baissé de 82 points de base, passant de 9,06 % à 8,16 % sur un an. Sur le plan trimestriel, la tendance est également à la baisse, avec une diminution de 64 points de base par rapport aux 8,88 % observés au premier trimestre 2024.

Cette baisse s’explique par une concurrence accrue entre les banques, qui tentent d’attirer davantage de clients, mais aussi par le renforcement des contrôles du Comité National Économique et Financier (CNEF) pour éviter que les taux pratiqués ne dépassent les seuils réglementaires fixés par la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC). Si les banques ont vu leurs taux débiteurs moyens reculer, passant de 8,97 % à 8,16 % en un an, la situation est différente pour les établissements financiers spécialisés (leasing, crédit-bail, etc.). Ces derniers ont au contraire vu leurs taux moyens légèrement augmenter à 19,27 %, contre 19,05 % un an plus tôt.

Pourquoi un tel écart ? Les établissements financiers, qui n’ont pas accès aux mêmes sources de financement que les banques, doivent emprunter à des coûts plus élevés et répercutent ces charges sur leurs clients. De plus, les risques de non-remboursement étant souvent plus importants pour leur clientèle, ils appliquent des primes de risque plus élevées, ce qui se traduit par des taux plus importants.

DES CONDITIONS FAVORABLES

La baisse des TEG moyens ne profite pas à toutes les catégories d’emprunteurs de la même manière. Les grandes entreprises (GE) bénéficient des conditions les plus avantageuses, avec un taux moyen de 6,86 % au deuxième trimestre 2024, contre 7,05 % un an plus tôt. Cette diminution, bien que modérée, s’explique par leur capacité de négociation accrue et leur profil de risque plus faible aux yeux des banques. En revanche, les PME, qui sont souvent perçues comme plus risquées, se voient appliquer des taux plus élevés.

Leur TEG moyen a baissé en glissement annuel, passant de 11,38 % à 10,40 %, mais reste nettement supérieur à celui des grandes entreprises. Pour les particuliers, la tendance est contrastée : sur un an, les taux ont baissé de 16,62 % à 15,29 %, mais ils ont augmenté de 77 points de base par rapport au premier trimestre 2024.

Cette hausse récente peut s’expliquer par une politique plus restrictive des banques sur les crédits à la consommation, dont le risque de défaut de paiement est plus élevé. Un fait marquant du deuxième trimestre 2024 est l’effondrement des taux appliqués aux administrations publiques et collectivités locales. Ces derniers sont passés de 13,92 % au deuxième trimestre 2023 à seulement 5,56 % un an plus tard. Cette baisse spectaculaire, de plus de 8 points de pourcentage, traduit un assouplissement des conditions de financement du secteur public.

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