C’est presqu’en balbutiant que Dieudonné Massi Gams, le président de la Commission nationale anti-corruption a répondu aux interrogations relatives à ce qu’il convient désormais d’appeler «l’affaire Glencore». Ces hésitations cachaient une vérité avec laquelle, l’opinion publique a fini par s’accommoder. A savoir : «Il faudra du temps pour que soit rendu public le rapport d’enquête de la Conac». C’est du moins l’interprétation qui découle des derniers éclaircissements apportés par cette institution dans le cadre de cette affaire. Elle qui en juin 2024, a annoncé qu’elle a ouvert une enquête après avoir été saisi officiellement par le bâtonnier Akere Muna.
Mais l’enquête piétine, en raison, apprend-t-on, de la méticulosité que commande la conduite des investigations dans cette affaire de corruption «qui est à la fois nationale et internationale», rappelle la Conac. «Lorsqu’on fait des investigations, il faut le faire avec tout ce que cela comporte comme délicatesse et sérieux. Parce qu’on ne peut publier que les résultats des investigations menées. C’est dans ce sens-là que les uns et les autres doivent comprendre que la Conac a déjà mené des investigations et orienté ses résultats vers des personnes à qui on a demandé des informations supplémentaires», a révélé Dieudonné Massi Gams.
LA CONAC EN QUÊTE D’INFORMATION
Toutefois, a en croire ce dernier, le bouclage de l’enquête menée par l’institution qu’il dirige est conditionnée par l’obtention des informations évoquées supra. Ces dernières portent sur des aspects que Dieudonné Massi Gams n’a pas jugé important de dévoiler. Cependant, dit-il, il reste ouvert à toute contribution extérieure qui pourrait faire avancer les investigations tant au niveau national qu’international.
« S’il y a des gens qui peuvent donner ces informations à la Conac, tant mieux. Nous aimerions qu’ils viennent avec les documents et que l’institution en question (Glencore,ndlr) nous envoie également des éléments qui vont nous aider pour que notre rapport soit peaufiné et finalisé et remis à qui de droit. Comme nos textes organiques le disent, nous ne pouvons pas publier ce rapport tant que nous n’avons pas bouclé toutes les enquêtes et obtenu toutes les informations que nous sollicitons», a déclaré Dieudonné Massi Gams.
LE RÔLE DE LA SNH ET DU MINFI
En attendant la publication de ce rapport, a SNH dit avoir déposé une plainte au Tribunal Criminel Spécial depuis près d’un an pour débusquer les coupables Camerounais de l’affaire Glencore, accusé d’avoir perçu pots-de-vin visant à favoriser le déploiement du trader anglo-suisse au Cameroun. En outre, le ministère des Finances a saisi les autorités suisses et britanniques pour faire valoir les intérêts du Cameroun. Parallèlement la filiale locale du groupe Glencore va subir un redressement fiscal à la hauteur du préjudice subi par le fisc Camerounais dans cette scabreuse affaire de corruption.