Dans un communiqué de presse rendu public ce même jour, la Fédération internationale de football association (Fifa) « a pris note des faits allégués concernant M. Ahmad Ahmad, qui est interrogé par les autorités françaises au sujet d’allégations relatives à son mandat alors qu’il était président de la Caf ». Dans cette première phrase de sa réaction, la Fifa semble commencer à tourner la page d’Ahmad Ahmad en tant que président de la Caf. D’autant que le temps utilisé est l’imparfait. Comme si la déchéance du successeur d’Ahmad Ahmad était déjà actée rappelle le principe du droit à la présomption d’innocence dont devrait bénéficier tout individu visé par une accusation, jusque ce que sa culpabilité soit établie.
Cependant, « comme l’a répété le président de la Fifa hier, la Fifa est fermement résolue à éliminer toutes les formes de fautes à tous les niveaux du football ». Alors « quiconque est reconnu coupables d’actes illicites ou illégaux n’a pas sa place dans le football », martèle la Fifa. Évoquant sans le citer, le Fifagate, cette opération lancée par les Etats-Unis en 2015, et qui a abouti à l’interpellation de plusieurs dirigeants du football mondial, du fait d’actes de corruption que la justice américaine a révélés. Le communiqué de la Fifa souligne alors que « la Fifa est à l’abri des scandales qui ont terni sa réputation et cette même détermination devrait prévaloir dans les instances dirigeantes telles que les confédérations ».
Dans cette perspective, « la Fifa demande aux autorités françaises toute information pouvant être pertinente pour les enquêtes au sein de sa commission d’éthique ». En clair, le gendarme des mœurs à la Fifa prendra le relai de la police française. La Fifa dit être à l’avant-garde pour veiller à ce que la détermination impulsée depuis le sommet de l’instance, « soit appliquée par toutes les personnes impliquées dans le football ». Comme Ponce-pilate, Gianni Infantino joue les neutres et laisse son ancien allié dans ses déboires. Il va être difficile pour Ahmad de s’en sortir. Déjà, la collégialité que l’homme clame tout le temps face aux décisions que la Caf prend et qui sont très souvent contestées ou contestables, ne pourra plus tenir longtemps. Le camp qui l’a placé aux affaires n’est plus soudé. Après Musa Bility du Liberia, Amaju Pinnick du Nigeria vient d’abandonner les troupes en terre française, après la décision de rejouer la finale retour de la Champion’s league.
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