Dans un communiqué rendu public le 2 novembre 2025, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) alertait sur la « disparition inquiétante » de son secrétaire communal de Babadjou, une commune du département des Bamboutos. Ce « depuis le 1er novembre 2025 à 21h40 ». Ludovic Daga, puisqu’il s’agit de lui, n’avait plus donné signe de vie. A en croire le communiqué du MRC, « selon les informations concordantes obtenues auprès de son épouse et de sa famille, Monsieur Ludovic Daga n’est plus joignable par aucun moyen de communication et son domicile a été encerclé par des éléments en tenue dans la nuit du 31 octobre au 1er Novembre 2025 ».
Depuis lors, tant sa famille que son parti, se sont mobilisés pour rechercher. L’enseignant de profession sera retrouvé à Yaoundé dans les locaux de la Direction générale de la recherche extérieure (Dgre), le quartier général des services secrets camerounais. « Nul ne sait ce qu’on lui reproche», craint une source familiale qui redoute des tortures contre l’infortuné.
Défaite de Biya
Dès le départ, le MRC soulignait déjà que « cette disparition qui s’inscrit dans un contexte national marqué par une vague d’arrestations arbitraires et d’intimidations visant les responsables et militants de l’opposition, notamment dans la région de l’Ouest ». ET de fait, outre Anicet Ekane, Aba’a Oyono, Djeukam Tchameni,…plusieurs opposants ont été enlevé par des hommes armés, en pleine nuit. Pour ce qui est de Ludovic Daga, l’homme est conu pour son engagement dans le MRC depuis des années. L’homme réputé « incorruptible», s’est particulièrement démarqué durant la dernière élection présidentielle à Babadjou, commune sous le contrôle du Rdpc, parti au pouvoir, qui a basculé le temps d’une élection, pour l’opposition. Un engagement de ce parti dont nombre de cadres, ont soutenu ouvertement la candidature d’Issa Tchiroma. Lequel opposant a battu Paul Biya dans le département des Bamboutos en général (57,64% contre 33,81%) et dans la commune de Babadjou en particulier.
Au moment où Ludovic Daga séjourne dans les locaux de la Dgre, le MRC « tient les autorités administratives et sécuritaires de la région de l’Ouest, ainsi que les élites politiques locales du RDPC, entièrement responsables de la sécurité et de l’intégrité physique » de son militant. Etant donné que les hauts cadres du parti au pouvoir « ont à plusieurs reprises essayé de manipuler les forces de maintien de l’ordre pour étouffer l’opposition », dénonce un cadre du MRC à Bamessingué, village frère et voisin de Babadjou. « Ils ne supportent pas que ce soient des jeunes qui leur tiennent tête et refusent leur argent», souligne ce dernier.







