L’élection du président de la Confédération africaine de football (CAF) est prévue en mars prochain. Patrice Motsepe le candidat sortant, sera seul en lice pour sa succession. Samuel Eto’o n’en est pas partant. L’homme que des sources proches de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) dont il est le président, annonçaient sur la ligne de départ, n’a pas déposé sa candidature le 12 novembre, date de clôture de recevabilité des dossiers. D’ailleurs Samuel Eto’o qui, après avoir mis un terme à sa carrière, avait nourri la guerre contre les différents exécutifs à la tête de la Fécafoot, avait assuré qu’il n’ambitionne ni diriger la CAF, ni la Fécafoot.
En revanche, le patron du football camerounais est en course pour une place au Comité exécutif de la CAF. Et face à lui, Séidou Mbombo Njoya, son prédécesseur à la Fécafoot. Ils sont en tout quatre candidats pour le compte de la zone Uniffac (Afrique centrale). les deux Camerounais étant visiblement les poids lourds. Ce sera la suite de la guerre électorale de 2021. et déjà, Samuel Eto’o redoute une manœuvre pour l’écarter de la course pour la CAF. « Mais Christophe, je crois que nous avons la vidéo de mon audition la dernière fois à la CAF et c’était un simulacre, c’était tout sauf la justice. Nous aimons notre continent et nous prônons que les choses soient faites politiquement d’une certaine façon mais les règles de base doivent être respectées. Que ce soit à la CAF ou ailleurs, nous avons ait appel et personne ne peut m’interdire d’être candidat au Comité exécutif parce qu’il y a encore plusieurs instances qui doivent se prononcer et tant qu’elles ne se sont pas prononcées, je ne suis pas condamné et je dois pouvoir être candidat », avait-il répondu à Christophe Boisbouvier au détour d’une interview. Parlant de l’affaire le concernant devant les tribunaux sportifs. Samuel Eto’o est poursuivi pour une affaire de matchs truqués en championnat de première division camerounais, et un contrat signé avec 1Xbet, une société de paris sportifs. Ce qui est proscrit par les textes de la CAF et de la Fifa. Le jury disciplinaire de la CAF avait condamné le président de la Fécafoot à une amende de 20 mille dollars US. Sentence dont il a fait appel devant le jury d’appel de la CAF. La décision est prévue le 8 janvier 2025. Avant cela, Samuel Eto’o a été condamné à 20 mois de prison par la justice espagnole pour fraude fiscale.
Combats juridiques
En attendant, l’homme redoute un complot visant à l’écarter de la course : « Si jamais l’instance ultime me condamne, et je sais que je ne serai pas condamné parce que nous avons assez d’éléments pour prouver mon innocence, alors je ne sais pas pourquoi on essaiera politiquement de m’empêcher d’apporter ma contribution au football africain », se demande-t-il. Mais l’homme a déjà engagé son plaidoyer en direction même de Patrice Motsepe, le président de la CAF, se donnant un rôle qu’il dit jouer déjà à la Fécafoot : « Je l’ai dit au président Motsepe : je lui ai dit papa, il est bon et beau d’avoir un Samuel Eto’o qui essaie de bousculer les mentalités dans votre comité exécutif», confie-t-il.
En clair, Samuel Eto’o se donne une mission révolutionnaire au sein du gouvernement de la CAF. La même qu’il avait annoncée à la tête du football camerounais ; mais qui depuis trois ans, peine à montrer une nouvelle couleur. Avec des arriérés de paiement de primes aux arbitres des championnats professionnels, des arriérés de paiement de subventions aux clubs professionnels, de l’argent versé par l’Etat et de sponsors. Avec des championnats professionnels organisés par la Fécafoot, après avoir retiré suspendu définitivement la Ligue de football professionnelle qui organisait ce championnat depuis la saison 2011-2012.
Il faudra attendre que les listes de candidatures soient étudiées par la commission électorale. Si l’article 18, alinéa 2a des Statuts de la CAF prévoit qu’« les noms des candidats au Comité exécutif de la Caf, et ceux des candidats au conseil de la Fifa doivent être transmis par leur association nationale au Secrétariat général de la CAF… », le même texte prévoit par ailleurs que « tous les membres sortants sont rééligibles sous réserve de l’application de l’article 22 para 8a et 8b de ces statuts». Lequel article 8b qui dispose que « …le président et les membres du Comité exécutif ne peuvent être élus pour plus de trois mandats (consécutifs ou non». C’est ici que sera réglé la confrontation entre Samuel Eto’o et son prédécesseur Séidou Mbombo Njoya. Les deux hommes font partie des quatre engagés en zone Uniffac. La candidature de Séidou Mbombo Njoya n’a pas été transmise par la Fécafoot, mais l’homme est membre sortant et donc d’office candidat. Entre affaires en justice et textes de la CAF, un seul devra être retenu.
Liste des candidats au Comité exécutif
1-Union nord-africaine de football (UNAF) C
- Hussein Jenayah (Tunisie)
- Walid Sadi (Algérie)
2 – Centre-Est (CECAFA) - Wallace Karia (Tanzanie)
- Moses Hassim Magogo (Ouganda)
3 – Union des fédérations de football d’Afrique centrale (UNIFFAC) - Samuel Eto’o Fils (Cameroun)
- Jean Guy Blaise Mayolas (Congo)
- Seidou Mbombo Njoya
- Célestin Yanindji (République centrafricaine)
4 – Conseil des Associations de Football en Afrique Australe (Cosafa) - Elvis Raja Chetty (Seychelles)
- Sobha Mohamad Ally Samir (Île Maurice)
- Mac Lean C. Letshwiti (Botswana)
- Feizal Ismael Sidat (Mozambique)
- Alfred Randriamanampisoa (Madagascar)
5 – Union des fédérations ouest-africaines de football (UFOA) A - Mustapha Raji
6 – Union des fédérations ouest-africaines de football (UFOA) B - Kurt Edwin Simeon Okraku (Ghana)
7 – Football féminin - Bestime Kazadi Ditabala (RD Congo)
- Anastacia Tsichlas (Afrique du Sud)