Prévisions : Les risques qui pèsent sur les pays de la sous-région

Le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale, craint notamment un dérapage dans l’exécution des programmes avec le Fonds Monétaire international (FMi), une chute brutale et imprévue des prix du baril de pétrole brut.

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Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la BEAC.

Les autorités de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale envisagent un taux de croissance réel de l’activité économique qui devrait s’établir à 3,4 % en 2019 dans la sous-région. Cette prévision est néanmoins suspendue à des risques qui pourraient, selon Abbas Mahamat Tolli, hypothéquer le développement des pays de la zone. Il s’agit d’un : « dérapage dans l’exécution des programmes avec le Fonds Monétaire International (FMI), qui impacterait négativement les décaissements des appuis budgétaires ; une chute brutale et imprévue des prix du baril de pétrole brut, qui exercerait une pression supplémentaire sur les soldes budgétaires et extérieurs et sur le système bancaire sous-régional ; et enfin, un resserrement plus rapide que prévu de la politique monétaire de la Réserve Fédérale aux États-Unis ».

En effet, lors du sommet de N’Djamena, le président tchadien, Idriss Deby Itno, a fustigé le relâchement observé au sein des pays de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac), en ce qui concerne les réformes budgétaire à implémenter dans le cadre du Programme Economique et Financier. Toute chose qui pourrait donc conduire, si jamais cela arriverait, à hypothéquer les appuis budgétaires que la FMI accorde à l’ensemble des pays de la Cemac soumis à ce programme. Cependant, récemment interpellé sur la question, le gouverneur de la Beac avait plutôt apaisé les esprits en indiquant que : « cette hypothèse qui sous-tend que les pays ne suivent pas correctement les réformes budgétaires est à exclure ». Parce que, arguait-il alors, « chaque pays y est allé de manière souveraine, convaincu de la vertu à opérer toutes ces réformes ». Ensuite concluait-il, l’évocation de cette idée par le président Iddriss Deby Itno, consiste simplement à « inciter ses pairs à ne point baisser les bras, mais à maintenir le cap ».

Baisse des cours du baril

Dans les perspectives macroéconomiques de la sous-région mises à jour par la Beac, la banque prévoit pour 2018, « un redressement plus important des cours mondiaux de pétrole brut (70,2 dollars/baril au lieu de 62,3 dollars/ baril antérieurement projeté, contre 52,8 dollars/baril en 2017) ». Ce qui pourrait contribuer à améliorer certains indicateurs tels que « une progression du niveau général des prix autour de 1,7 % en moyenne annuelle, contre 0,9 % en 2017 ; un accroissement de l’excédent du solde budgétaire base engagements, dons compris, à 0,5 % du Produit Intérieur Brut (PIB), contre – 3,1 % du PIB en 2017, tandis que le déficit du compte courant se contracterait à – 3,7 % du PIB, contre – 4,2 % du PIB en 2017, et un accroissement de la masse monétaire de 6,3 %, pour un taux de couverture extérieure de la monnaie qui se maintient à 59,7 % environ. Cependant, prévient Abbas Mahamat Tolli, tous ces objectifs risquent ne pas être atteints s’il survient, au cours de la période concernée, « une chute brutale et imprévue des prix du baril de pétrole brut », avec comme conséquence « une pression supplémentaire sur les soldes budgétaires et extérieurs et sur le système bancaire sous-régional ».

Par Junior Matock

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