Devant les députés, le gouvernement à travers son ministère des Mines, a récemment annoncé d’importants projets dans ce secteur.
La forte hausse des prix du gaz naturel en Europe du fait de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, a entraîné des réductions généralisées de la production d’ammoniac, un composant essentiel dans la fabrication des engrais azotés.
Selon les chiffres de l’Institut national de la statistique (INS), les engrais représentent 17% des importations du Cameroun, depuis la Russie. Ce qui fait de ce pays le premier fournisseur de ces intrants agricoles au Cameroun, avec 43% des parts de marché contre seulement 11% pour la Chine.
Dans une interview accordée à l’hebdomadaire Cameroon Business Today du mercredi 12 juillet 2023, Antoine Mvondo Ze, expert en fertilisation des cultures explique que le secteur des engrais dans le monde entier a toujours été grandement dépendant de l’industrie pétrolière, parce que les engrais sont répartis par types.
Selon lui, «il faut que les pouvoirs publics encouragent les Camerounais impliqués dans la production des engrais locaux et qui essaient de mettre en place des unités de production. Seulement, ces unités de production vont fabriquer des engrais locaux qui ne peuvent être que des fertilisants et parmi ces derniers, il y a des amendements car ils n’ont pas la concentration qu’un engrais devrait avoir ».
Les données de l’INS indiquent un taux de croissance de l’agriculture vivrière en baisse à 2,1% à mars 2022 contre 2,5% à mars 2021, du fait des difficultés d’approvisionnement et de la hausse des prix des engrais. Le 30 juin 2023 devant les membres de l’Assemblée nationale du Cameroun, Fuh Calistus Gentry, ministère par intérim des Mines, de l’industrie et du développement technologique (Minmidt), a indiqué que plusieurs mesures avaient été prises par le gouvernement, afin de faciliter les investissements dans le secteur des engrais.
1 250 milliards FCFA seront nécessaires à l’entreprise Ferrostaal pour produire dans la ville de Limbe, 600 000 tonnes d’ammoniac et 700 000 tonnes d’urée pour le marché national et l’exportation. Avec un investissement de 500 milliards FCFA, la production annuelle escomptée est de 230 000 tonnes d’ammoniac et 400 000 tonnes d’urée.
Des études de faisabilité sont déjà en cours par le gouvernement du Cameroun, pour la mise sur pied d’une unité de production d’engrais chimique dans la ville de Douala dès 2024. L’objectif du gouvernement à travers ces différents projets, est de réduire le coût des importations d’engrais au Cameroun, estimés à plus de 16 milliards FCFA chaque année.
