Zlecaf : les PME invitées à former des réseaux

Pour mieux saisir les opportunités de marchés qu’offre la zone de libre-échange continentale africaine, les experts recommandent les partenariats d’affaires et la formation des réseaux aux PME camerounaises.

Depuis le 1er janvier 2021, la zone de libre-échange africaine (ZLECAf) est pleinement opérationnelle. Cet accord de libre-échange devrait permettre au continent d’améliorer significativement sa compétitivité.  Car ce marché représente plus d’ 1 milliard de consommateurs et des facilités pour un échange plus efficace des biens et services fabriqués sur le continent.  Étant donné que ce sont près de 90% des droits de douane qui seront progressivement éliminés. Ces données combinées par diverses études dont celle de la banque mondiale ont été présentées comme opportunités pour les PME camerounaises au cours de la dernière édition de PMEXchange à Douala.

Les experts présents au forum sont unanimes. Les PME camerounaises ont du potentiel. Mais elles doivent renforcer leurs capacités notamment la qualité de leurs produits. Celles du domaine du commerce sont fortement encouragées à se mobiliser, car l’un des objectifs  de la Zlecaf, est  l’augmentation massive des échanges à l’échelle continentale. En effet, le marché interrégional représente 58% des exportations en Asie et 67% en Europe. En Afrique, il n’est que de 16% actuellement (le coût des échanges étant extrêmement élevé).  Les opportunités d’échange sont donc importantes. Les experts suggèrent aux PME de se mettre en réseau ou de former des partenariats dans les secteurs tels que l’agro-alimentaire, où on note une forte  demande par exemple du côté de Nigéria. En formant un bloc, les PME camerounaises pourraient selon eux facilement gagner des grandes parts de marchés et voir les coûts allégés, que si elles agissaient seules.

Selon la Banque mondiale, près de 68 millions d’habitants du continent pourraient voir leur revenu augmenter avec la Zlecaf. C’est aussi une grande opportunité pour les jeunes et les femmes grâce à l’annonce d’un cadre règlementaire favorable à ces catégories de personnes.  Seulement, des  défis sont à relever. Pour la problématique de financement, les PME devront parvenir à se former et se constituer en groupes pour capter facilement des financements. Au niveau institutionnel, la question des infrastructures et les procédures de dédouanement sont citées comme des principaux défis. Car, le délai de dédouanement des marchandises est  actuellement de 30 jours en Afrique contre 10 jours dans l’Union européenne.  Toutes ces réflexions ont été développées au cours de la conférence ayant pour thème : « PME et saisie des opportunités  des marchés régionaux. Cas de la zlecaf ». Un  panel modéré par Brigitte Moumy de la branche Diaspora à Ecam  avec la contribution du Conseil National des Chargeurs du Cameroun.

Tatiana MELIEDJE Y.

Réaction

Christian Ossono, expert en commerce international

« Il faut  aussi améliorer la gouvernance »

« Nous avons un pays voisin qui est le Nigeria. Il a plus de 200 millions d’habitants aujourd’hui  et on projette que sa population en 2050, sera  de 450 millions d’habitants ; l’équivalent de toute l’Europe. Aujourd’hui pour y aller vous pouvez emprunter une route complètement bitumée qui va jusqu’à Lagos. Donc c’est à la portée et je crois savoir qu’il y a des producteurs de tomates qui vendent leurs produits aux usines de Dangote au Nigeria donc les possibilités existent. Les politiques ont mis en place le cadre juridique. Il y a d’autres choses qui doivent être mises en place, mais entre producteurs, il faut s’organiser pour pouvoir attaquer ce marché. La structuration me semble être la meilleure option pour les PME et au fur et à mesure qu’elles vont évoluer elles vont changer de stratégie.  Les défis sont d’ordre infrastructurels et logistiques. Il faut juste s’assurer que le rythme de ce processus soit accéléré pour qu’on ait la possibilité de partir d’un pays pour le Cameroun et vice versa. Maintenant, il y a des coûts de facteurs qu’il faut rationaliser de manière à ce que nos PME soient les plus compétitives possible. Il faut  aussi améliorer la gouvernance, réduire  la corruption par ce que sont des facteurs de coûts réels mais qui n’apportent pas de progrès. »

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