Yaoundé : les banques centrales africaines en guerre contre les changements climatiques

Un séminaire continental sur la question s’est ouvert à Yaoundé ce 15 mai.

Réunion du bureau de l'ABCA à Dakar (Archives)

L’Association des banques centrales africaines (ABCA) a lancé ce 15 mai 2023 à Yaoundé, les travaux d’un séminaire continental sur le thème « Impact du changement climatique sur la sécurité alimentaire et l’inflation en Afrique : rôle du secteur financier dans le financement de l’agriculture et l’économie verte ». Pendant trois jours, les participants s’attèleront à « identifier les principaux chocs climatiques en Afrique et les nouveaux défis liés à ces évènements qui constituent une menace à la sécurité alimentaire, faire l’état des lieux de l’insécurité alimentaire et de l’inflation, tout en mettant en évidence les principaux facteurs qui en sont à l’origine, et statuer sur le rôle du système financier dans un contexte marqué par le changement climatique », lit-on dans le dans la documentation de l’ABCA.

C’est que, l’ABCA admet que les changements climatiques ont un « impact négatif » sur la crise inflationniste qui sévit dans le monde en général et en Afrique en particulier. « Lorsqu’il y a eu inondation ou sécheresse, ça peut impacter la production nationale ; et lorsque la production nationale est atteinte, il y a des risques de dépendance à l’importation ; et ça peut provoquer des tensions inflationnistes » explique Michel Dzombala, vice-gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC). Alors, « le rôle des banquiers est donc d’accompagner le secteur agricole. Et pendant ce séminaire, nous allons réfléchir à la manière dont les banques centrales peuvent accompagner nos économies afin de les aider à mieux faire face aux changements climatiques », a-t-il indiqué.

A l’ABCA, on soutient que « les approvisionnements et les prix des denrées alimentaires sont souvent vulnérables au changement climatique en Afrique, en liaison avec la faible résilience aux chocs climatiques et la dépendance aux importations de denrées alimentaires ». Et « la sensibilité de la production alimentaire aux conditions climatiques crée ainsi une forte dépendance des pays africains aux importations ; ce qui entraîne leur grande exposition à l’inflation importée».

Créée en 1965, l’ABCA compte à ce jour compte une quarantaine de Banques centrales africaines, et est un cadre de concertation sur les questions financières et monétaires. Ses objectifs sont : « favoriser la coopération monétaire, bancaire et financière en Afrique ; contribuer au renforcement des efforts visant l’instauration et le maintien de la stabilité des prix et de la stabilité financière en Afrique ; envisager, à l’issue d’un processus de convergence, l’avènement d’une monnaie unique et d’une banque centrale africaine… ». Ce séminaire est un rendez-vous annuel qu’abrite un membre qui co-organise avec l’ABCA. Outre les dirigeants des banques centrales africaines, se sont joints des représentants de la Banque centrale européenne, de la Federal reserve bank of New york, de la Commission de l’Union africaine, de la commission économique pour l’Afrique, des Communautés économiques régionales africaines, des institutions financières régionales et internationales (Banque mondiale, FMI, BAD).

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