Le gouvernement, par la voix du ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, est allé vite en besogne en déclarant que les élections législatives et municipales du 9 février 2020 se sont déroulées dans le calme et sans incidents majeurs. Et pourtant, à Koupa-Matapit, un village de l’arrondissement de Foumban, département du Noun, région de l’Ouest, le dernier double scrutin législatif et municipal a été ensanglanté.
Trois personnes ont été tuées dans des affrontements entre militants pendant le dépouillement des votes. « Des jeunes, qu’on soupçonnait, d’être des partisans du RDPC, ont débarqué pour créer le trouble dans un bureau de vote où les suffrages étaient favorables au parti concurrent, l’UDC. Une bagarre générale a déclenché, entraînant la mort de trois personnes », a expliqué une source à Cameroon-Info.Net. « Un de nos militants a été assassiné pendant cette pagaille », a affirmé l’honorable Patricia Ndam Njoya, élue et dirigeante de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC), parti politique de l’opposition, présidé par Adamou Ndam Njoya. De son côté, le Sultan Ibrahim Mbombo Njoya, Roi des Bamoun et responsable régional du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc), a aussi réagi en adressant un message de condoléances aux familles des victimes. « Après l’assassinat de deux de ses fils à Koupa-Matapit, suite un acte de barbarie d’une autre époque, S.M le Sultan Roi des Bamoun, a le profond regret d’adresser ses sincères condoléances aux familles éprouvées par ces actes odieux. Le Roi déplore par ailleurs ces agissements qui sont non seulement ignobles et barbares mais condamnables par toutes les religions et par toutes les lois d’ici et d’ailleurs. Leurs mémoires resteront à jamais gravées dans nos esprits. Puissent leurs âmes reposer en paix dans le meilleur des paradis et que la terre de nos ancêtres leur soit légère », a écrit le monarque dans un communiqué publié le 12 février 2020. La commune de Foumban, bastion imprenable de l’UDC, a été remportée une fois de plus à la majorité absolue, à l’issue des élections communales, par la liste du parti d’Adamou Ndam Njoya, qui y a été fait maire depuis 1996.
Par Arthur Wandji