Justice trop tardive est déni de justice. C’est ce à quoi semblent désormais résolus les avocats d’Edgard Alain Mebe Ngo’o, l’ancien ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense. « Pendant combien de temps allons-nous encore subir cela ? Pourquoi il faut saucissonner les pièces et les présenter comme vous le faites», s’est indigné Me Claude Assira, l’un des avocats au cours de l’audience du 30 avril au Tribunal criminel spécial (Tcs) de Yaoundé. « Nous notons que le Ministère public a pris en otage le Tribunal ! », s’est offusqué à son tour Me Ntamack Sylvie, l’une des avocates du Couple Mebe Ngo’o.
Pour se dédouaner le représentant du parquet général a expliqué que « Nous ne sommes pas insensibles à ce qui se passe dans ce tribunal. Nous prions la défense de comprendre que par rapport à la stratégie mise en place, il y a des contraintes. » Une réaction qui a d’ailleurs poussé Me Amougou Koue, avocate du couple Mebe Ngo’o à convoquer les dispositions de l’article 10 (5) de la loi du 14 décembre 2011 portant création du Tribunal Criminel Spécial qui dispose que: « Cette juridiction dispose d’un délai de six (06) mois pour rendre sa décision. Ce délai peut être prorogé de trois (03) mois par ordonnance du Président du Tribunal saisi. » L’audience a été suspendue à la suite des différentes prises de parole. Le procès reprendra le 03 mai prochain. Il sera question pour le Ministère public de poursuivre avec la production des pièces à conviction. Il faut noter que Mebe Ngo’o Edgard Alain Abraham, Mbangue Maxime, Mboutou Elle Ghislain, Menye Victor Emmanuel, Minla Nkoulou Bernadette épouse Mebe Ngo’o répondent des faits de corruption, détournement de biens publics (Dbp), violation code des marchés, prise d’intérêt dans un acte, blanchiment aggravé des capitaux.
Par Joseph Essama