lundi, novembre 4, 2024
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Suspension du «Bôme François»: 3500 emplois menacés

Principalement des vendeurs à la criée, ces collaborateurs qui disent percevoir 40% des bénéfices issus des ventes journalières, redoutent la perte définitive de cette opportunité d’emploi et exhortent le promoteur de ce produit à se conformer rapidement aux exigences du ministère de la Santé.

Dans une lettre adressée le 21 mai 2024 à François Desiré Ekouma Ananga, promoteur de l’entreprise «François Santé», le ministre de la Santé Publique demande l’arrêt de la production et de la commercialisation de «Bôme François», son produit phare. Dans le même document, le membre du gouvernement précise que cette mesure sera effective jusqu’à «la mise en conformité et la régulation technique et administrative de l’usine de fabrication de cette pommade, ainsi que son circuit de distribution».

Collaborateurs aux abois

En attendant l’arrimage à ces prescriptions gouvernementales, les 3500 distributeurs [d’après des chiffres révélés par le promoteur] qui collaborent avec la société «François Santé», et qui percevaient 40% des bénéfices issues des ventes journalières [selon les données fournies par François Santé] sont aux abois. « Je suis commerciale du bôme François depuis deux ans (2 ans) et je m’en sors très bien. Je parviens même à économiser dix mille francs CFA (10 000frs) par jour en plus de mes dépenses journalières. Pour moi la société François santé est comme une deuxième famille, et j’y resterais jusqu’à ma mort » déclare Bofia Nicole commerciale distributrice de «bôme François». Il va sans dire que la décision de la suspension de «Bôme François» sur le marché, provoque indéniablement un goût amer pour ces commerciaux qui y trouvaient un moyen de s’en sortir financièrement. « Actuellement, je n’ai pas d’autres travail qui me génèrent de l’argent. Travailler pour François santé est ma seule source de revenus. En attendant que la situation se normalise, je compte vivre de mes économies (…) je sais quand même que notre papa François ne nous laissera pas ainsi et fera tout son possible pour normaliser la situation », affirme Bofia Nicole, commerciale de Bôme François.   

Arrimage aux normes

 Les craintes et les espoirs de Bofia Nicole sont certainement parvenus aux oreilles de François Ekouma qui dit ne ménager aucun effort  pour se conformer aux normes exigées par le ministère de la Santé Publique. Le tout premier chantier qu’il compte entamer est celui de la restructuration du mode de distribution de Bôme François. « Les distributeurs qui sont mes partenaires, mes collaborateurs et moi sommes en train de réfléchir sur une nouvelle stratégie marketing pour que les consommateurs soient au courant du nouveau produit et efficacement orienté vers celui-ci. Comme on a commencé avec un système de réseau, ce même système va continuer à la différence que cela ne sera plus à la criée mais les distributeurs seront déployés par agence, avec une zone de travail bien déterminée qu’ils couvriront. C’est dire qu’à chaque agence, il y aura des commerciaux fixes au point de vente. », A-t-il indiqué. Bien plus, pour rassurer le ministère de la Santé sur le nouveau produit, la société François santé compte envoyer ses producteurs et distributeurs suivre des formations de délégués médicaux, ce qui permettra à ceux-ci de maîtriser le langage pharmaceutique nécessaire pour rassurer les consommateurs. «Les commerciaux et distributeurs qui sont présents, doivent se transformer en délégués médicaux, même s’il faut leur faire suivre une formation pour qu’ils jouent leur rôle normalement», révèle-t-il.

Cette suspension va sans aucun doute créer un manque à gagner énorme pour la structure qui n’a pas eu le temps de se préparer à une telle éventualité. Cependant, d’après François Ekouma, le ministère de la Santé lui a permis d’écouler totalement l’ancien stock préalablement fabriqué pour que les pertes financières ne soient pas très grandes. Ce n’est qu’après cela, qu’il pourra introduire sur le marché, le nouveau «Bôme François» conforme aux exigences du Minsanté et de l’Ordre des pharmaciens. Cela bien que «l’ancienne formule ait subi les tests nécessaires de toxicité à l’Institut de recherches médicales et d’études de plantes médicinales (Ippm)», a-t-il assuré, tout en précisant que le seul défaut visible de ses produits réside au niveau de l’étiquetage qui n’est pas explicite au niveau des caractéristiques des composants du produit et leur dosage.

Lancé il y a 3 ans, Bôme François a connu une ascension fulgurante en plein covid-19 grâce aux valeurs thérapeutiques vantées par son concepteur. A en croire ce dernier, son produit est, de nos jours, distribué dans les 10 régions du Cameroun.

Bamio Monique (stagiaire)

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