Le poids du silence, les échos de la violence et l’humour comme exutoire… Tel est le fil rouge de « Survivre à un parent toxique et violent », un roman graphique atypique qui plonge avec audace et autodérision dans les méandres d’une enfance marquée par la maltraitance. Le projet qui sera publié par la maison d’édition Teham, est une idée originale et un scénario de Carine Bahanag, scénariste et féministe camerounaise engagée dans les mobilisations politiques collectives des femmes africaines à travers les arts. Les illustrations seront réalisées par Nade et Karamba Dramé.
![](https://www.newsducamer.com/wp-content/uploads/2024/12/WhatsApp-Image-2024-12-21-at-20.32.22-1-1024x1024.jpeg)
Selon le document de présentation, la bande dessinée (BD) aborde, avec un ton oscillant entre satire et gravité, les violences intrafamiliales, les violences conjugales et le développement émotionnel de l’enfant. « Un regard rétrospectif sur mon enfance, précisément sur les mécanismes inconscients déployés pour survivre dans un contexte violent, » explique Carine Bahanag, l’autrice de cette bande dessinée. L’ouvrage dénonce les « punitions socialement acceptables » qui masquent des abus bien réels et interroge une société encore trop complaisante face aux violences intrafamiliales et conjugales qui restent souvent taboues. Le récit, structuré en trois parties correspondant à différentes tranches d’âge de l’enfance de la protagoniste, alterne entre scènes de survie désespérément créatives et introspections poignantes. Chaque partie présente dix gags, autant de leçons de résilience qui dépeignent avec une ironie mordante le quotidien d’ »une petite fille » confrontée à un parent violent. Inspirées par les méthodes de développement personnel, ces saynètes détournent des situations banales.
La BD promet, apprend-on, de rendre visible l’invisible. Il s’agit de la peur omniprésente, de la honte tenace et de la haine de soi qui colonisent l’enfance maltraitée. L’imaginaire de la jeune protagoniste devient un refuge où la résilience s’exprime avec ingéniosité et humour. Parfois digne de MacGyver, elle invente des stratégies pour éviter les foudres de son parent, tout en trouvant des complicités salvatrices auprès d’allié.e.s improbables, explique l’autrice.
Les violences intrafamiliales et conjugales vont au-delà du Cameroun, pays natal de l’autrice, Carine Bahanag. L’Organisation Mondiale de la Santé estime qu’un milliard d’enfants, soit près d’un sur deux dans le monde, ont subi des violences physiques, émotionnelles ou des négligences en 2023. Ces expériences traumatisantes laissent des traces profondes sur la santé mentale et le bien-être à long terme. « Survivre à un parent toxique et violent » n’ambitionne pas de résoudre ce problème systémique, mais de contribuer à lever le voile sur ces réalités taboues.
![](https://www.newsducamer.com/wp-content/uploads/2024/12/BD-carine-1-845x1024.jpeg)
![](https://www.newsducamer.com/wp-content/uploads/2024/12/BD-carine-1-845x1024.jpeg)
La bande dessinée, qui verra probablement le jour en 2025, dont le cadre de création respectueux a été mobilisé par AFIRI Studio, bénéficie du soutien des organisations internationales telles que la Conférence des Ministres de la Jeunesse et des Sports de la Francophonie (CONFEJES) et l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF), qui offrent aux auteur.e.s de la BD une aide à la création. Elle bénéficie également de l’accompagnement de la fédération France Victimes (FV), qui promeut et renforce l’aide et l’accompagnement des victimes de violences et développe des mesures contribuant à améliorer leur reconnaissance. Cette fédération offre le relais de l’information et la promotion de la BD au sein de leurs réseaux composés de 130 associations et de 1700 professionnel.le.s (juristes, psychologues, travailleurs sociaux).