Staffs des Lions indomptables : la Fifa rentre en jeu pour la fin

L’instance faitière du football mondial a répondu à la Fécafoot, en recadrant les positions.

Dans un courrier daté du 6 mai 2024, la Fédération internationale de football association (Fifa) écrit que « nous considérons que dans la situation actuelle, l’article 9 de ladite convention concernant le recrutement et le salaire des membres des structures d’encadrement doit être implémenté en en respectant l’article 13 de la même convention ». Au sujet du différend entre l’Etat du Cameroun représenté par le ministère des Sports et de l’Education physique (Minsep) et la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), sur la nomination des staffs techniques et administratifs des Lions indomptables A, faite par la tutelle, et que l’association membre de la Fifa conteste. La Fifa rappelle les dispositions de l’article 13 de cette convention signée en février 2015, pour faciliter l’application du décret du président de la République du 26 septembre 2014 : « les parties soulignent l’impérieuse nécessité de privilégier une gestion sereine et concertée du football, dans le respect mutuel, l’esprit de dialogue et le patriotisme», prévoit l’alinéa 1. Et l’alinéa 2 dispose que « à cet effet, elles s’engagent à prévenir les conflits par l’aménagement de cadres de concertation, dans le respect des périmètres de compétences reconnues à chacune des parties, et à travers une communication permanente».

La lettre de la Fifa

En clair, la Fifa demande que les deux parties se concertent dans le cadre de ce processus de recrutement. Mais que « nous sommes d’avis que les décisions concernant le recrutement des membres des structures d’encadrement doivent rester parmi les droits et compétences exclusivement réservées uniquement au Comité exécutif de la Fécafoot ». Rappelant ainsi le pouvoir exclusif dévolu à son membre de par ses prescriptions. Sauf que ledit membre ayant librement signé des accords avec la tutelle étatique, qui reverse une partie de ce pouvoir à l’Etat du Cameroun, la Fifa ne peut définitivement prendre le parti de son membre. Alors, « finalement nous estimons que la convention avec le ministère des Sports et de l’Education physique de 2015 doit être révisée dans les plus brefs délais afin de afin de clarifier les droits et compétences de chacune des parties prenantes». Reconnaissant ainsi en ce texte des vices qui ne peuvent que créer la crise actuelle. En son article 9, la Convention donne le pouvoir au ministre de recruter directement et mettre à la disposition de la Fédération pour emploi. Et l’article 15 de cette convention dit que « Aucune disposition de la présente convention ne saurait être interprétée comme une immixtion de l’Etat dans la gestion de la Fédération camerounaise de football ou une remise en cause de son autonomie administrative et financière»

Entre autonomie, raison d’Etat et patriotisme, la Fifa

Cette lettre de la Fifa mentionne un courrier de la Fécafoot en date du 6 avril 2024. Soit au lendemain de la nomination par le Minsep du nouveau staff des Lions indomptables. On se souvient que dans son discours à la jeunesse le 10 février dernier, le président de la République avait dit sa « déception » suite à l’élimination précoce du Cameroun de la Coupe d‘Afrique des nations (CAN) 2023, et avait indiqué avoir confié la mission au ministre en charge des sports de trouver des solutions idoines. Cela survenait alors que le contrat de Rigobert Song Bahanag arrivait à expiration le 29 février. Tant la Fécafoot que le Minsep ne souhaitaient pas le renouveler. Il fallait alors trouver un successeur et c’est là que la bataille a commencé. Suivant les « Très hautes instructions » du président de la République, Narcisse Mouelle Kombi le ministre, avait mis sur pied une équipe de travail devant recruter le futur entraîneur des Lions indomptables. Marc Brys a été retenu, et n’appartenait pas à la short list déposée par la Fécafoot. Laquelle n’entend pas l’accepter de cette oreille. Samuel Eto’o, le président de la Fécafoot, a même fait des concessions en essayant de faire introduire ses propres éléments dans le staff, notamment à la coordination où le décret de 2014 lui attribue la compétence. Sauf que le Minsep convoque la même convention pour recruter (seul) et mettre à la disposition de la Fécafoot.

Toute cette guéguerre perdure alors qu’approche à grand pas la période Fifa devant voir le Cameroun affronter le Cap vert et l’Angola, en éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Marc Brys revient d’une tournée européenne où il a rencontré un certain nombre de joueurs anciens et potentiels nouveaux, à cet effet. Et bientôt la date butoir pour produire la liste des joueurs devant prendre part à ces deux rencontres. Entre autonomie d’une association, patriotisme, raison d’Etat, la balance penchera pour un des belligérants, si les deux parties ne parviennent pas à trouver un terrain d’entente. Toujours est-il qu’avec l’entré en scène de la Fifa, la fin est proche. Le gendarme du football mondial devrait être le dernier arbitre de la partie. La suite peut être soit la conciliation qui impose la défaite d’un camp, soit une défaite du Cameroun qui pourraient perdre les deux matchs sur tapis vert.

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