vendredi, septembre 12, 2025
spot_img
AccueilA LA UNESIARC 2024 : l'artisanat camerounais sur la voie de la digitalisation

SIARC 2024 : l’artisanat camerounais sur la voie de la digitalisation

La 8ème édition du Salon international de l'Artisanat du Cameroun (Siarc), s’ouvre aujourd’hui au Musée national sous le thème : « le numérique comme facteur de développement durable du secteur de l'artisanat et d'inclusion globale des artisans ».

Pour cette édition, « il s’agit de jeter les bases d’une transformation digitale accélérée de l’artisanat au Cameroun », a déclaré Achille Bassilekin III, ministre des Petites et Moyennes entreprises, de L’Economie sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa), lors du point de presse qu’il a donné à cette occasion le 19 juillet dernier à l’esplanade du Musée national. Du 22 au 31 juillet prochain, 800 artisans venus non seulement des 10 régions du pays, mais également d’une vingtaine d’autres pays africains vont exposer leur savoir-faire à l’esplanade du Musée national de Yaoundé dans le cadre de la 8e édition du Siarc. Pour cette biennale, la Tunisie est le pays invité d’honneur. Le choix de ce pays s’est opéré du fait de « son expertise avérée dans la créativité artisanale mais surtout de son arrimage réussi aux mutations digitales dans le secteur de l’artisanat », justifie Achille Bassilekin III. Le membre du gouvernement s’est fixé un objectif audacieux atteindre au moins la barre des 15000 visiteurs », a-t-il projeté. Ce chiffre, bien au-delà des éditions précédentes, souligne la volonté du gouvernement de faire du Siarc l’événement incontournable de l’artisanat en Afrique centrale.

 Cette foire de dix jours se tient dans un contexte où l’artisanat camerounais, bien qu’il soit un pilier de l’économie locale, est confronté à de nombreux défis : les crises sécuritaires, et la concurrence des produits étrangers entre autres. Pour relancer ce secteur, le gouvernement camerounais, a mis en place des politiques visant à promouvoir un artisanat compétitif et performant. Il s’agit entre autres de mettre en place un cadre efficace pour l’éclosion de l’artisanat afin d’atteindre les objectifs de croissance économique fixés par la Snd-30 qui a prévu de porter la part du secteur secondaire dans le PIB à 36,8% à l’horizon 2030 ; porter la valeur ajoutée manufacturière de 14,5% en 2017 à 25% en 2030, porter la part des exportations des produits manufacturiers à 54,5%. Les artisans sont à cet effet invités à mieux se vendre et de développer leurs activités à l’échelle nationale et internationale. Pour le Minpmeesa, l’urgence est aux « changements fondamentaux dans les modes de fonctionnement, de production, de transformation de nos unités de production industrielles ou artisanales, car il est question pour ces dernières de gagner en compétitivité, en agilité, afin d’améliorer leur productivité et leur contribution dans la création des emplois, la création des richesses et surtout l’amélioration de notre PIB. »

INNOVATIONS : JOURNÉES PATRIMONIALES RÉGIONALES…

Au rang des innovations, la présente édition va également donner lieu à l’organisation des journées patrimoniales régionales. « Il s’agira chaque jour, de mettre en lumière une région qui pourra ainsi, non seulement présenter son patrimoine artisanal, mais aussi et surtout les spécificités propres à chacune des régions. Et cela permettra également, et nous escomptons, que les artisans auront l’opportunité d’écouler leurs produits. Parce qu’une chose est de produire, une autre est celle de vendre », explique le Minpmeesa.

Le membre du gouvernement fait ainsi appel au grand public pour que « les artisans qui viendront ne repartent pas avec leurs produits. Qu’on puisse acheter tous ces produits pour qu’ils soient stimulés davantage dans leur production artisanale », exhorte-til. Le Siarc 2024 sera aussi l’occasion de découvrir un pavillon entièrement consacré à la normalisation et à la certification des produits artisanaux. Parallèlement, des ateliers pratiques de trois jours permettront aux participants d’acquérir de nouvelles compétences dans des métiers tels que la peinture, la fabrication de produits de beauté naturels et la coiffure, pour une approche plus professionnelle de l’artisanat.

LES JOURNALISTES CULTURELS APPELÉS A LA RESCOUSSE DE L’ARTISANAT

Lors du point de presse, le ministre des Petites et Moyennes entreprises, de l’Économie sociale et de l’Artisanat a insisté sur l’importance de la promotion de la culture et de l’artisanat camerounais. Aux journalistes de la presse culturelle : « nous attendons de vous que vous amplifiez ce message, que vous appeliez le grand public et que vous sensibilisiez davantage nos compatriotes à la chose culturelle, » a déclaré le ministre. Il a exprimé son rêve de voir les espaces publics ornés de tableaux et de sculptures, déplorant le manque d’objets culturels et artisanaux dans les foyers camerounais. Le ministre a rappelé que c’est dans cette optique que Paul Biya, président de la République a décidé de doter le territoire national d’infrastructures pour la promotion de l’artisanat. Il a insisté sur la nécessité de développer et de consolider la relation avec les journalistes spécialisés dans le secteur culturel pour renforcer la sensibilisation du grand public sur les enjeux culturels et l’importance de consommer des produits artisanaux camerounais. « Nous souhaitons développer, consolider cette relation avec les journalistes spécialisés dans le secteur culturel pour davantage renforcer cette sensibilisation du large public sur les enjeux culturels et la nécessité de consommer des produits artisanaux camerounais, » a-t-il conclu.

Réaction

Achille Bassilekin III, ministre des Petites et Moyennes entreprises, de L’Economie sociale et de l’Artisanat

« La mobilisation du gouvernement est totale pour offrir des opportunités à nos artisans »

Il faut dire que s’il y a un produit dont la nature nous a richement doté, c’est le bois. Dans le cadre de la Stratégie nationale de développement 2020-2030, ce secteur a été identifié comme un pilier essentiel pour accélérer la transformation économique structurelle de notre pays. En termes de recettes d’exportation, de création d’emplois et de richesses locales, le potentiel de ce secteur est énorme. Sur le plan réglementaire, il existe aujourd’hui une disposition qui impose de consacrer au moins 30% de la commande publique à la consommation et à l’acquisition de produits locaux. Ce travail de sensibilisation des ordonnateurs publics à la commande locale des produits transformés, notamment ceux issus du bois, est une réalité. La Banque mondiale a récemment présenté un rapport sur le recours à la commande publique avec l’implication des très petites entreprises et des artisans, recommandant cette approche.

La mobilisation du gouvernement est totale pour offrir des opportunités à nos artisans dans ce secteur. Cependant, le secteur du bois nécessite des équipements de séchage, la formation des artisans et l’acquisition de savoir-faire en matière de design. Ces aspects sont essentiels pour la chaîne de valeur, et des ateliers réguliers sont organisés avec le concours de certaines administrations publiques pour consolider l’utilisation des produits issus de la transformation locale du bois. Consommer du « Made in Cameroon » permet d’exploiter de manière optimale cet atout naturel. Le Cameroun compte plus de 300 essences de bois, ce qui justifie les réformes entreprises par le gouvernement pour développer à la fois la production artisanale et industrielle autour de la filière bois.

spot_img
LIRE AUSSI
0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

ACTUELLEMENT EN KIOSQUE

spot_img

LES PLUS RECENTS

0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x