Monsieur N’Guessan, quel bilan faites-vous de votre mandat de quatre ans au Cameroun ?
Je tiens d’emblée à remercier le ministre Alamine Ousmane Mey, gouverneur du groupe de la Banque africaine de développement pour le Cameroun, pour son soutien, sa disponibilité et l’environnement favorable mis en place par le gouvernement. Cela a permis à la Banque africaine de développement, sous mon leadership, de réaliser de grands résultats pour le pays. Aujourd’hui, nous avons un portefeuille de 1 700 milliards de FCFA, avec des décaissements annuels avoisinant les 150 milliards de FCFA injectés dans l’économie camerounaise. Ces résultats sont le fruit d’un travail colossal entre les équipes du ministre Mey et celles de la Banque sur le terrain.
Quels projets vous tiennent particulièrement à cœur ?
Plusieurs projets ont marqué mon mandat, mais je citerai notamment la Ring-Road, premier projet que j’ai lancé après mon arrivée en 2021. C’est un projet emblématique qui est aujourd’hui en pleine exécution. L’année dernière, en 2024, nous avons approuvé un autre grand projet : la construction et la réhabilitation du corridor Douala-Ndjamena, avec un accent particulier sur le tronçon Ngaoundéré-Garoua. Ces deux projets renforcent le rôle du Cameroun comme locomotive économique de la Cemac.
Au-delà des infrastructures, quels secteurs avez-vous soutenus ?
Nous avons également investi dans l’agriculture avec le lancement du projet de la plaine centrale, qui met en place des agro-parcs pour industrialiser l’agriculture et accélérer la politique d’import-substitution souhaitée par le chef de l’État. Dans l’énergie, des projets comme Nachtigal et Lom-Pangar ont bénéficié de financements importants de la BAD. Nous avons aussi soutenu le secteur social, en particulier l’emploi des jeunes. Avec l’appui du ministre Mey, nous avons signé cette année un projet majeur de formation des jeunes dans des secteurs porteurs comme les BTP, les télécommunications et l’énergie. Ce projet vise à créer plus d’emplois et à faciliter l’intégration des jeunes dans ces secteurs.
Comment évaluez-vous la coopération entre la BAD et le Cameroun ?
La coopération est excellente, voire extraordinaire. En quatre ans, nous avons investi environ un milliard d’euros au Cameroun, soit ce que nous faisions auparavant en dix ans. Nous avons posé des bases solides pour l’avenir et les perspectives sont prometteuses. Entre 2025 et 2030, nous ambitionnons d’investir plus de 5 milliards d’euros dans les secteurs public et privé, ce dernier devenant une priorité dès 2025.
Quel message souhaitez-vous adresser en conclusion ?
Ces quatre années ont été une opportunité pour moi d’apporter ma modeste contribution au développement du Cameroun et de renforcer cette coopération fructueuse. Je remercie encore une fois le gouvernement et toutes les parties prenantes qui ont permis d’atteindre ces résultats. Je reste convaincu que la BAD continuera de jouer un rôle clé dans le développement économique et social de ce pays