samedi, décembre 14, 2024
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Semaine Internationale de l’Investisseur : La Cosumaf éduque les grandes écoles sur la crypto-actif et la finance digitale

La Semaine internationale de l’investisseur de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac) 2024 a organisé, du 19 au 22 novembre dernier, une vaste campagne de sensibilisation dans les grandes écoles et universités du Cameroun. Cette initiative est portée par la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf).

Jacqueline Adiaba Nkembe, présidente de la Cosumaf, a présidé des débats essentiels sur la finance digitale et les défis économiques modernes. C’était dans le cadre de la Semaine internationale de l’investisseur de la Cemac (SIIC). Placée sous le thème : « La technologie et la finance digitale, les cryptoactifs et la finance durable », l’enjeu de cette initiative, apprend-on, est de « sensibiliser nos étudiants à l’importance de la finance digitale qui s’invite chez nous à travers les fintechs, la finance participative », justifie la présidente.

À travers cet événement sur l’éducation financière, elle a voulu inculquer à la jeunesse des pays membres les bonnes attitudes de l’investisseur intelligent pour booster les économies. Les amphithéâtres : de l’Université catholique de l’Afrique centrale, de l’Institut des Relations Internationales du Cameroun (Iric), de l’École supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (Esstic) et de l’École nationale d’administration et de magistrature (Enam), ont accueillis cet événement sous-régional.

 Il s’est agi, entre autres, d’apprendre aux étudiants comment fonctionne le marché financier et la culture boursière. « Elle n’est pas propre au marché financier de l’Afrique centrale. L’objectif premier, c’est de sensibiliser les investisseurs à ces instruments et surtout aux risques associés à leur manipulation, car on a coutume de dire que lorsqu’un rendement est élevé, le risque l’est aussi », a-t-elle précisé alors qu’elle entamait les débats à l’Université catholique de l’Afrique centrale le 19 novembre dernier.

6,76 % DES CAMEROUNAIS SE LANCENT DANS LES CRYPTOMONNAIES

Cet événement intervient dans un contexte où l’entrée en scène de la digitalisation dans la collecte de l’épargne publique, conjoncturelle pendant la crise sanitaire, est devenue structurelle pour s’installer durablement. Le nombre d’alertes du régulateur, consécutives à des fraudes et escroqueries en ligne en Afrique centrale, a augmenté. Ces fraudes et escroqueries tirent profit notamment de la forte démocratisation de l’argent mobile (monnaie électronique), qui s’impose comme une alternative au faible taux de bancarisation en zone Cemac pour inviter le public à rentabiliser son épargne. Notamment, le phénomène des cryptomonnaies prend une ampleur impressionnante au Cameroun. Selon une étude du ministère des Finances de 2022, près de 900 000 Camerounais, soit 6,76 % de la population active, se lancent dans les cryptos actifs, avec des investissements moyens avoisinant les 800 000 francs CFA par personne. Et pour cause : les promesses de gains alléchants, parfois jusqu’à 150 000 francs CFA par semaine, séduisent un nombre croissant d’investisseurs. Mais derrière cet engouement, un danger guette : sans une régulation stricte, le risque de dérives comme les systèmes de Ponzi demeure bien réel.

 LA GESTION FINANCIÈRE ET LES CRYPTO-ACTIFS

Dans une logique où « les étudiants utilisent beaucoup ces produits et joueront un rôle clé dans nos économies », souligne la présidente de la Cosumaf, avant de rappeler qu’ils devront, en tant que futurs investisseurs ou entrepreneurs, comprendre ces outils et se rappeler qu’un bon investisseur est celui qui connaît les risques liés aux instruments financiers. « Le chef de l’État a prescrit une collaboration étroite entre le milieu universitaire et les structures de formation professionnelle, également appelées le milieu socio-professionnel. Cette initiative de la Cosumaf est pertinente, car elle cible les étudiants, qui représentent les opérateurs financiers de demain. Il est essentiel de sensibiliser cette future génération. Dans des États comme les nôtres, cette question est relativement nouvelle et peut susciter des inquiétudes. Des sujets tels que l’avenir de la monnaie, la gestion financière et les crypto-actifs nécessitent des approches mesurées et prudentes », a indiqué Pr Edgar Patrick Abane Engolo, inspecteur général des services au ministère de l’Enseignement supérieur (Minesup), représentant du ministre d’État Pr Jacques Fame Ndongo.

Au-delà des cryptomonnaies, l’édition 2024 de la SIIC met également en lumière la finance durable. Selon la présidente de la Cosumaf, cette approche est particulièrement pertinente pour la région, confrontée à des défis environnementaux tels que les inondations. « La durabilité est un enjeu crucial pour nos économies », a-t-elle expliqué, soulignant l’importance de sensibiliser les futurs investisseurs à l’impact environnemental de leurs choix financiers. À travers des initiatives comme la SIIC24, la Cemac se donne les moyens de développer son marché financier tout en favorisant la croissance économique. En misant sur l’éducation, l’encadrement et l’innovation, la région entend tirer profit des avancées technologiques pour améliorer le bien-être de ses États membres.

JACQUELINE ADIABA NKEMBE, présidente de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf)

« Sensibiliser les étudiants aux enjeux de régulation, sécurité et risques des transactions financières »

Dans un monde en perpétuelle mutation, la technologie transforme en profondeur le paysage financier. La finance digitale émerge comme un puissant levier, non seulement pour améliorer l’accès aux services financiers, mais aussi pour rendre les transactions plus rapides, plus sûres et moins coûteuses. Les étudiants, futurs professionnels, sont au cœur de cette révolution. Leur curiosité et leur engagement sont essentiels pour naviguer dans cette ère numérique, où chaque innovation peut ouvrir de nouvelles perspectives.

La finance digitale, quant à elle, représente à la fois une opportunité fascinante et un défi considérable. Elle change notre manière de concevoir la valeur et de réaliser des transactions. Cependant, elle soulève aussi des questions cruciales en matière de régulation, de sécurité et des risques. Il est impératif pour eux, en tant que futurs leaders de la finance, de comprendre ces enjeux. Leur capacité à intégrer l’innovation tout en préservant la confiance des investisseurs sera déterminante pour l’avenir de notre marché. En outre, la finance durable est un impératif que nous ne pouvons ignorer.

Face aux défis environnementaux et sociaux actuels, il est crucial que notre système financier s’oriente vers des pratiques responsables. Investir dans la durabilité n’est pas seulement un choix éthique, c’est aussi une stratégie d’avenir. En tant qu’étudiants, ils ont le pouvoir de façonner un monde où le profit et la responsabilité sociale vont de pair.

La gestion collective, thème central de cette journée ( du 19 novembre, ndlr) offre plusieurs innovations destinées à diversifier les produits et à renforcer la sécurité des placements. Pour la Cosumaf, il s’agit d’un levier pour la mobilisation de l’épargne au service de notre économie et répond aux besoins des différentes catégories d’investisseurs, notamment les particuliers, les jeunes.

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