Sécurité alimentaire : la Banque mondiale veut s’appuyer sur les eaux souterraines

Pour l’institution de Bretton Wood, ces eaux sont importantes pour le secteur agricole et peuvent aider à réduire jusqu'à la moitié des pertes de productivité causées par la variabilité des précipitations.

Ce nouveau rapport de la banque mondiale est intitulé la richesse cachée des nations ou le rôle vital des eaux souterraines face au changement du climat. Il explique comment les eaux souterraines peuvent préserver la sécurité alimentaire tout en stimulant la croissance économique et la création d’emplois. La Banque mondiale se penche ainsi sur la valeur économique des eaux souterraines, les coûts d’une mauvaise utilisation et la manière de les exploiter plus efficacement. Le constat de l’institution de Bretton de Wood et que dans la plupart des cas, les eaux souterraines sont sous-évaluées et surexploitées.

Elles sont par ailleurs sous utilisées en Afrique subsaharienne, commente le rapport. « Plus de 255millions de personnes vivant dans la pauvreté dans la région habitent dans des zones où l’exploitation des eaux souterraines peu profondes est possible. En utilisant cette ressource de manière responsable et en la valorisant de manière appropriée, la région pourrait améliorer ses rendements agricoles et faire progresser son développement », écrit la banque mondiale. Sur la base de ce constat, le rapport démontre qu’avec la mise en place de politiques adéquates, il est possible de maximiser les bénéfices de l’exploitation des nappes phréatiques, aujourd’hui et dans le futur.

L’un de ces bénéfices étant la sécurité alimentaire. Car, les eaux souterraines sont particulièrement importantes pour le secteur agricole. Elles peuvent réduire jusqu’à la moitié des pertes de productivité causées par la variabilité des précipitations, contribuant ainsi à protéger les populations contre la malnutrition. Inversement, le manque d’accès à des nappes phréatiques peu profondes augmente de 20% les risques de retard de croissance chez les enfants de moins de cinq ans.

Pour la banque mondiale, les eaux souterraines doivent devenir une priorité politique. « L’aide publique à l’agriculture, qui s’élève à environ 635 milliards de dollars par an, influe sur le choix des cultures et de l’irrigation, et notamment sur la quantité d’eau puisée dans les nappes phréatiques. Cela signifie que des politiques agricoles soucieuses de la bonne utilisation des eaux souterraines et que des réformes des subventions sont nécessaires pour promouvoir la gestion durable de ces ressources. Ainsi, au Népal, le subventionnement et l’expansion de l’irrigation solaire ont conduit les agriculteurs à intégrer l’aquaculture à leurs moyens de subsistance », justifie l’institution.

Selon les propositions faites dans le rapport, chaque pays devrait tenir compte de sa situation dans ce domaine lors de l’élaboration de ses politiques. Les gouvernements doivent aussi déterminer précisément la nature de l’aquifère présent sur leur territoire, le degré d’utilisation des eaux souterraines et les besoins de protection de la qualité de cette ressource.

Source : Défis Actuels n°782 du lundi 03 au 05 juillet 2023

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