Son regard sur le match
Demain, nous avons un match important pour nous. Je pense que c’est le match le plus attendu parce que de toutes les Nations qui font partie de ce groupe, rien n’est encore fait en tant que tel. Donc toutes les chances sont ouvertes. Demain, nous nous préparons dans l’état d’esprit de pouvoir traverser le premier tour. Par rapport aux enjeux de demain, je pense que nous connaissons très bien cette équipe, et aujourd’hui, nous n’allons pas dans le sens de voir comment ils vont se comporter, mais comment nous on va se comporter. C’est vrai qu’ils ont une avance d’être qualifiés, mais on ne veut pas trop avoir une pensée sur comment ils vont venir : peut-être que ce ne sera pas l’équipe qui est probable, ils feront peut-être un changement. Mais je ne veux pas à savoir ce qu’ils vont faire, mais ce que nous devons faire, comment nous devons nous comporter. Je pense que nous nous préparons pour que nous puissions faire un match digne de ça. Peut-être que nous pouvons déjà nous dire que pour nous c’est une finale. Ça va être un match très important pour nous. On va faire tout pour que nous puissions avoir les trois points et après on verra bien la suite de ce qui pourra arriver.
Souvenir de son match Cameroun-Brésil du Mondial 1994
Je pense que le rêve de tout enfant lorsqu’il joue contre le brésil, j’avais 17 ans, c’était aux Etats-Unis, je me retrouve titulaire à un match contre cette équipe qui faisait partie des meilleures ; n’ayant pas encore eu cette opportunité de rencontrer de grands joueurs, mois qui sortait du championnat local du Cameroun, j’ai pu faire ce que je pouvais et je me suis imposé à ma façon ; je ne savais pas qu’il y avait des règles à respecter et le carton rouge est arrivé. Ça m’a permis de gagner en maturité et de pouvoir évoluer. Aujourd’hui, en tant qu’entraîneur, je ne le transmettrai pas à mes joueurs. Je ne leur demanderai pas de prendre des cartons rouges, surtout que le football a évolué. Par contre, le message que je leur transmets aujourd’hui, c’est de se battre, de faire plus d’efforts encore sur tous les plans et surtout sur le plan psychologique. Pour nous le résultat est important et je sais que mes joueurs sont capables de le faire s’ils mettent tout juste de petits points qui font partie du jeu, sur le plan de la concentration, sur le plan de la détermination, de l’engagement. Et ils les ont dans l’ensemble. Mais on peut parfois perdre un peu de concentration et au haut niveau, quand on perd la concentration, on peut être victime de ce qui peut arriver. On doit garder la concentration du début à la fin du match. On va corriger les erreurs qu’on a pu faire, être très disciplinés, avoir cette détermination et cet engagement qui va nous permettre de pouvoir avoir cette qualification.
Sur le turn-over annoncé du Brésil
Je pense que comme le Brésil, tout pays est arrivé ici avec un effectif pour jouer. Donc que ce soit l’équipe qui joue tous les jours ne veut pas dire que ceux qui sont venus pour être sur le banc n’ont pas la capacité ou l’opportunité de pouvoir s’exprimer. En ce qui me concerne, aujourd’hui je parlerai plus de mon équipe que celle du Brésil parce que ce qui me préoccupe c’est de savoir qu’est-ce que je peux faire pour mettre cette équipe en difficulté ? C’est ça qui est important pour nous, et je pense que peu importe l’équipe, on a vu hier l’équipe de France a fait un turn-over, mais ce n’est pas ça. Eux ils peuvent être rassurés, mais nous on a besoin de résultat déjà pour la continuité dans le tournoi. On fera tout pour avoir nos trois points pour pouvoir continuer cette compétition.
Le Sénégal, un modèle qui inspire ?
Dans l’ensemble, nous représentons un continent, ça fait toujours plaisir de savoir que l’Afrique aussi est représentée à ce niveau de compétition. Nous aussi nous devons faire comme le Sénégal. Quand on suit l’histoire du football africain, le Cameroun reste l’équipe qui a plus de titres que le Sénégal. Vous comprenez bien que si le Sénégal a eu à le faire, pourquoi pas le Cameroun ? Je me dis que ça va être juste la continuité. C’est aussi un signe de motivation et je pense que ce sont aussi des atouts sur le plan psychologique, et pour pouvoir faire comprendre à mes joueurs, et ils le savent, que tout est possible, et qu’aujourd’hui, nous avons des capacités et les qualités pour pouvoir atteindre aussi y arriver. C’est un facteur motivant qui est important.
Sur des approximations et déchets de ses joueurs
Quand je dis que demain je vais jouer le va-tout, je pense qu’il y a du positif dans cet effectif. Lorsqu’on a vu une équipe qui est menée 3-1 revenir au score, je pense qu’il y a quelque chose de positif. Je pense aussi qu’il faudrait que nous restions sur le positif et je pense qu’on s’améliore tous les jours. Entre le premier match et le second, je pense qu’il y a quand même amélioration, et je pense que demain aussi il y aura amélioration. Nous venons pour jouer. Il ne faut pas attendre parce que nous avons besoin de trois points. Demain je mettrai une équipe pour gagner, et je suis convaincu que demain ça va être un autre visage parce qu’on n’a plus rien à perdre. Donc il faut jouer le va-tout ; il n’y a plus de réserve et après on verra comment les choses se passeront.
Sur la « méforme » de Karl Toko
En ce qui concerne Toko, nous le connaissons très bien et je pense que c’est un joueur important. On va voir d’ici demain, mais peut-être qu’il changera demain. Il a besoin de plus de confiance. Vous savez, ce n’est pas facile : il y a des joueurs qui, compte tenu du fait que leurs programmes en clubs sont un peu plus difficiles, on peut avoir des blessés, des fatigues. Donc ça peut arriver. Mais peut-être que demain il aura l’occasion de montrer un autre visage car c’est quand on sait qu’on est en danger qu’on n’est plus en danger. Peut-être que ça va le réveiller.
Sur les victoires passées du Cameroun sur le Brésil
C’est bien de savoir que le Cameroun a déjà gagné le Brésil, mais il ne faudrait pas que ça nous endorme. C’est une belle équipe, nous avons beaucoup de respect pour elle, mais au football, il y a aussi des réalités. Tout est possible au football. C’est pour ça que je reste convaincu que nous pouvons les gagner. En Coupe des confédérations, on n’y croyait pas, mais quelque chose est arrivé. Ça m’encourage ; c’est un signe de motivation pour faire comprendre que tout est possible. Il y aura un match d’une grande dimension. Pour nous c’est l’essentiel, on va manger avec, on va dormir avec. On l’a déjà fait et on peut le faire.
L’équipe a-t-elle des difficultés ?
Ce n’est pas le temps de parler de nos difficultés. On n’en a pas eus, il fallait se qualifier, on l’a fait et nous sommes arrivés dans cette compétition dans la logique et tout le monde a vu que sur le terrain les joueurs se sont bien comportés. On n’a pas eu des difficultés en tant que tel ; les difficultés, ce sont les équipes que nous avons rencontrées, c’est vrai que ce n’était pas facile, mais on s’est qualifiés certes difficilement, mais le Cameroun a démontré une fois de plus qu’il avait des qualités de faire partie de cette compétition qui regroupe le monde entier.
Confiance en Devis Epassy ?
Tout l’effectif qui est là est constitué de professionnels ; ils savent ce qu’ils ont à faire. Quel que soit celui qui va jouer, il sait ce qu’il a à faire et sait pourquoi il est là. Aujourd’hui, Epassy a toute la confiance. Il faudrait qu’il le démontre ; il l’a déjà fait par le passé : il a joué les matchs éliminatoires de la Can 2021, donc il sait ce qu’il a à faire. Il est vrai que le contexte est peut-être différent mais ça reste un professionnel et le professionnel s’adapte. C’est peut-être le nom qui va apporter de l’influence parce qu’on parle du Brésil, mais je ne vais pas dans ce sens. Ce n’est pas parce qu’on parle du Brésil avec respect qu’il va avoir de l’influence sur moi. Ce sont les mêmes joueurs qui jouent en clubs, donc ils se connaissent. C’est psychologique et il faudrait qu’il se mette dans le sens du jeu et qu’il y a des règles à respecter et il faudrait que mes joueurs soient prêts. Il n’y a pas une équipe qui est meilleure que l’autre. Ce n’est pas le nom qui a de l’influence ou qui va nous mettre dans des moments difficiles. Nous-mêmes nous sommes des Lions indomptables. A l’équipe nationale du Cameroun, tout joueur qui est appelé a le devoir de montrer de quoi il est capable. C’est dans cet état d’esprit que nous serons demain. Donc Epassy sait ce qu’il doit faire.