La Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2021 se jouera en janvier-février. Comme l’a toujours programmée la Confédération Africaine de Football (CAF), jusqu’à l’arrivée d’Ahmad Ahmad. Au cours de la dernière session de son comité exécutif tenue le 21 novembre 2019, l’instance faîtière du football africain a cru devoir revenir à la formule défendue des années durant par Issa Hayatou, contre l’Uefa, et dans une certaine mesure la Fifa. «En raison des conditions météorologiques, les dates de la CAN 2021 seront décidées conjointement par la CAF et le pays hôte », s’est justifié le Comité exécutif dans une de ses résolutions. Se réappropriant un argument jadis défendu par le prédécesseur d’Ahmad Ahmad.
Face aux pressions de la Fédération Internationale de Football Association (Fifa) et de la CAF, soutenus par de joueurs vedettes africains tels Patrick Mboma, Issa Hayatou avait expliqué qu’en ramenant la CAN à cette période, la CAF tenait compte du climat qui semble être plus vivable sur l’ensemble du continent. « Nous voulons créer un environnement où les Africains ne doivent pas voyager à l’étranger pour réaliser leurs rêves», a ajouté celui qui a donné à l’Afrique du football une place respectable. Ahmad et ses alliés avaient vendu le vent dans un contexte de campagne électorale. Issa Hayatou est tombé en mars 2017. La CAF a engagé des réformes quatre mois après, pour tourner la page des 29 ans de pouvoir du Camerounais. Avec notamment la révision du calendrier des compétitions.
Le réformateur renvoyé à l’école
Mais à peine une édition de CAN jouée, et les réformateurs ont engagé la voie retour. Les dirigeants de la CAF découvrent un climat trop rude en Egypte (et au Maghreb) et aperçoivent déjà des précipitations à l’excès au Cameroun dans deux ans à la même période. Sur un tout autre plan, la Fifa vient de programmer la Coupe du monde des clubs à la même période. Un embouteillage qui déteint sur le marché de la CAN, en imposant les diffuseurs à opérer des choix, mais aussi, embarrasser les clubs qui pourraient être tentés de préférer la compétition de la Fifa. Laquelle Fifa serait plus encline à protéger sa compétition qu’à défendre la cause d’une confédération devenue concurrente. Pis, la CAF est désormais sous-tutelle de la Fifa qui y a délégué sa secrétaire générale pour assurer une sorte de « normalisation », le temps d’initier de nouvelles réformes. Là où Ahmad en a fait et vanté il y a à peine deux ans. Avant d’entamer sa descente aux enfers, avec au passage la démission de son ancien secrétaire général, sous fond de dénonciations des pratiques managériales peu professionnelles et des questions de mœurs sur des employées de la CAF. Une finale de Champion’s league achevée en queue de poisson en raison d’une panne de la VAR, et qui s’est poursuivie devant des tribunaux, sans issue claire. Au passage, l’unité du clan d’hier a volé en éclats et Amajou Pinik et Moussa Bility du Nigeria et du Libéria ont quitté le navire. A peine à la mi-mandat.