en 2024, peinent à se concrétiser.
Les chantiers prioritaires de la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY) pour 2025 s’inscrivent dans la continuité de ceux de 2024, avec une insistance particulière sur deux secteurs clés : la réhabilitation de la voirie et l’amélioration du ramassage des ordures ménagères. C’est ce qu’a déclaré le maire de la ville, Luc Messi Atangana, lors du débat d’orientation budgétaire du 10 octobre 2024, soulignant que ces priorités s’inscrivent dans une année singulière marquée par les élections à venir.
UNE AMBITION QUI SE RÉPÈTE
Si l’annonce des priorités pour 2025 semble familière, c’est parce qu’elle résonne avec celle faite en 2023 pour l’exercice budgétaire de 2024. En effet, la réhabilitation des routes et l’amélioration de la gestion des déchets figuraient déjà en tête de liste, avec une insistance particulière sur les travaux de voirie. Mais alors que plusieurs chantiers ont été lancés au cours de cette année, l’état de la voirie urbaine de Yaoundé laisse encore à désirer.
Aujourd’hui, de nombreux quartiers de la capitale camerounaise continuent de présenter un visage peu reluisant, marqué par des nids-de-poule béants et une chaussée dégradée. «Toutes ces routes sont très vieilles. D’autres ont même déjà dépassé la durée technique normale de résistance. C’est ce qui fait que la majorité des routes de la ville sont fissurées, craquelées, faïencées. Lorsque les eaux s’y mêlent, en période de pluies, les routes se défoncent presque chaque jour. Il y a des endroits où vous passez le matin, vous laissez la surface de la route normale, mais dans l’après-midi quand vous rentrez, il y a déjà eu affaissement», indiquait Luc Messi Atangana, le maire de la ville de Yaoundé en mars dernier.
«De nombreux tronçons routiers seront terminés d’ici décembre 2024, et nous prévoyons d’en ajouter de nouveaux», a pourtant assuré l’édile, rappelant l’importance de finaliser les projets en cours avant la fin de l’année. Cependant, la situation sur le terrain révèle un retard significatif, dû en grande partie aux complexités liées à la gestion des finances publiques.
DES OBSTACLES PERSISTANTS
Le maire de Yaoundé n’a pas caché que l’un des principaux obstacles à la réhabilitation efficace des routes réside dans le manque de financement. «Nous avons des projets, mais les tensions de trésorerie freinent leur exécution. Les ressources sont disponibles, mais difficilement accessibles en raison des lenteurs dans les procédures de décaissement », a-t-il expliqué, pointant du doigt le fonctionnement complexe du compte unique du Trésor. Ce mécanisme, bien que conçu pour optimiser l’utilisation des fonds publics, retarde fréquemment les financements destinés aux collectivités territoriales décentralisées (CTD).
Un autre frein identifié dans le processus de réhabilitation des infrastructures est l’absence, jusqu’à récemment, d’un parc de génie civil propre à la ville. En effet, pour réaliser ces travaux d’envergure, Yaoundé dépendait jusqu’à présent de prestataires privés, souvent coûteux et peu disponibles. Toutefois, en 2024, un projet majeur a été lancé pour doter la CUY d’un parc intercommunal d’engins de génie civil et d’hydraulique. Ce projet, financé à hauteur de 55 milliards de FCFA, est destiné à faciliter l’entretien des voiries et l’approvisionnement en eau potable, en renforçant l’autonomie des communes dans ces domaines.
LA GESTION DES ORDURES, UN DÉFI QUOTIDIEN
Outre les routes, la gestion des ordures ménagères demeure un problème crucial à Yaoundé. Depuis plusieurs mois, la capitale est confrontée à une crise de collecte des déchets, exacerbée par une démographie galopante et des infrastructures inadéquates. Malgré les efforts des entreprises Hysacam et Thychlof, chargées de ce service, la ville peine à maintenir une propreté satisfaisante. Pour y remédier, la CUY a lancé un appel d’offres international en juin 2024, avec un budget prévisionnel de 61,8 milliards de FCFA.
Ce marché, divisé en quatre lots, couvrira l’ensemble des sept communes de la ville. Toutefois, la procédure de passation de marchés, souvent longue et complexe, n’a pas encore permis de désigner les nouveaux prestataires, bien que la date limite de soumission ait été prolongée jusqu’à septembre 2024.
En attendant, les entreprises actuelles continuent de fonctionner à titre provisoire, en dépit de contrats arrivés à échéance en décembre 2023. «Nous sommes en phase de contractualisation des entreprises pour la gestion des ordures, mais les procédures de passation des marchés sont longues et lourdes», a déploré Luc Messi Atangana, reconnaissant que cette situation a un impact direct sur le service rendu à la population. Les retards dans l’attribution des marchés et le manque de ressources financières retardent l’amélioration de la collecte des ordures, au grand dam des habitants.