Au terme d’une réunion de concertation entre les ministres de l’Enseignement supérieur et de la Santé publique, tenue le 16 août dernier, il a été décidé que les détenteurs des diplômes de formations courtes que sont entre autres le BTS, le HND, le DSEP, doivent désormais passer un examen national d’aptitude à la profession médico-sanitaire, afin d’être intégrés à l’Ordre des professionnels médico-sanitaires (Opms). La première session de cet examen de certification aura lieu en octobre prochain, pour ceux qui viennent de terminer leur formation et ceux exerçant déjà. Par ailleurs, dès la rentrée 2024-2025, le concours d’entrée dans les écoles de formation publiques et privées sera national.
C’était une requête de l’Opms. L’instance avait récemment saisi les autorités de la République pour dénoncer les tares de cette formation courte. Dans une déclaration datée du 7 aout 2024, l’Opms demandait «l’arrêt immédiat et sans délai de la formation des BTS/HND/Dsep/HPD en santé au Cameroun. Car ces diplômes ne répondent pas aux normes de formation requises pour assurer aux lauréats la compétence nécessaire pour garantir la sécurité des patients ». Invitant à « dialogue constructif et inclusif » pour trouver des solutions durables à ces problèmes. Indiquant que toutes les formations ce domaine doivent strictement respecter les dispositions qui régissent la formation médico-sanitaire au Cameroun. Et en invitant les détenteurs des diplômes BTS/HND/Dsep/HPD en santé à se référer aux résolutions de la plateforme Minesup-Minsanté-Opms. Surtout, le signataire de cette déclaration prône «l’encouragement des personnes souhaitant faire carrière dans les filières des personnels médico-sanitaires à postuler au concours organisé par le ministère de la Santé publique en attendant les résolutions de la plateforme interministérielle. Ce concours garantit une sélection rigoureuse et équitable des candidats les plus qualifiés ».
C’est l’aboutissement d’un combat de longue haleine. En novembre 2020, l’Opms avait déjà attiré l’attention de l’opinion sur le caractère illégal du BTS en santé. « Nous tenons à souligner que ces recommandations sont dans l’intérêt supérieur de la protection de la santé du public et de la qualité des soins au Cameroun. L’Opms est engagé à travailler de concert avec les autorités compétentes pour améliorer les standards de formation et garantir que seuls les professionnels qualifiés exercent dans le domaine de la santé », avait expliqué Dr Fobasso Dzeuta Melkior, ancien président de l’Opms. Le message n’était pas passé. Les discussions se sont poursuivies avec les autorités étatiques. Jusqu’à l’issue actuelle.
Prenaient également part, outre les hauts responsables des deux ministères, le président du conseil de l’Ordre des professionnels médico-sanitaires et le secrétaire exécutif de l’Association nationale d’institutions privées de l’Enseignement supérieur. La réunion avait trois points majeures à l’ordre du jour : l’inscription des titulaires de licence professionnelle, BTS, HND, Dsep et HPD en santé, au tableau de l’Ordre de professionnels médico-sanitaires; de la délivrance de titres académiques équivalents respectivement aux grades de Baccalauréat/GCE Advanced Level plus 3 et Baccalauréat/GCE Advanced Level plus 5 aux titulaires de diplômes d’Etat délivrés par le Minsanté au terme des formations de trois et cinq années après le baccalauréat; et surtout la question des titres d’ingénieurs médico-sanitaires non disponibles au Cameroun suivant les cycles actuels de formation.