Rébellion : Samuel Eto’o pète un câble et insulte l’intelligence du ministre

Dans la passe d’armes épistolaire que les deux se livrent, le footballeur a perdu l’usage d’une correspondance officielle.

Alors que le ministre des Sports et de l’éducation physique (Minsep) attend de lui copie de la lettre qu’il a envoyée à la Fédération internationale de football association (Fifa), Samuel Eto’o lui a servi une leçon de français, doublée d’explication de la science juridique. « J’accuse réception de votre lettre dans laquelle vous tentez une analyse biaisée de la lettre de la Fifa alors que celle-ci ne recèle aucune ambiguïté au sujet de l’instance habilitée à désigner les membres de l’équipe d’encadrement des sélections nationales», engage-t-il son pugilat épistolaire. « Je suis au regret de constater que vous persistez dans votre projet visant à ignorer les termes du décret du président de la République, pour ne tenir en compte que la convention Minsep-Fécafoot alors que cette dernière ne saurait subroger le décret qui l’instaure », poursuit-il. Feignant d’oublier que la Fifa son bouclier, n’a pas elle-même évoqué ce décret, mais plutôt la Convention qu’il refuse de citer. En signifiant clairement à sa tutelle « qu’il ne m’est pas possible de mettre cette correspondance à votre disposition car il s’agit d’un échange interne tenu dans le cadre de la collaboration Fifa-Fécafoot ».

Avant de monter d’un cran, piétinant tous les usages protocolaires et marchant sur les règles élémentaires d’une correspondance officielle, de sa posture de subalterne : « Ce déni constant de la légalité dans lequel vous persistez, me conduit à rappeler à vitre bon souvenir et en français facile que dans l’esprit du décret du président de la République signé le 26 septembre 2014, la convention a vocation à régler exclusivement à régler les aspects financiers liés à notre collaboration, conformément à l’article en son deuxième alinéa », enseigne-t-il le droit à Narcisse Mouelle Kombi, enseignant de droit. Regrettant que « ces incompréhensions qui perdirent malgré toutes les explications que mes collaborateurs et moi-même avons portées à votre attention dans les précédentes correspondances… ».

Illusion d’une fin de guéguerre

Toutes ces explications teintées de dénigrements à son supérieur qui plus est, est un membre du gouvernement, pour annoncer qu’il va nommer son staff d’encadrement des Lions indomptables. S’appuyant sur le Comité d’urgence qu’il a réuni en journée, le président de la Fécafoot qui insiste sur ses prérogatives « rappelées » par la Fifa de nommer cette équipe, annonce que le Comité exécutif (pas le comité d’urgence qui s’est réuni), a procédé à la « désignation » du staff qui conduira les Lions indomptables désormais. Ici, l’homme est resté quelque peu prudent en utilisant le terme « désignation », qu’il adosse au Comité exécutif. Là où les Statuts de la Fécafoot lui accordent ce privilège, comme conséquence des propositions du Comité exécutif. Samuel Eto’o conclut en indiquant que ce même Comité exécutif l’a chargé « de transmettre, toutes affaires cessantes, la composition de ce staff à la Fifa, pour mettre fin aux polémiques et permettre à ces responsables de se mettre au travail rapidement ». Évoquant « l’urgence de commencer à préparer les prochaines échéances sportives ». L’homme a ainsi sifflé la fin selon lui, de la guéguerre. Le bras de fer est pourtant relancé par le ton même de cette correspondance.

Les Lions indomptables, eux, livrent deux matchs en juin, contre le Cap vert et l’Angola, dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Marc Brys, le nouvel entraîneur que le président de la Fécafoot a fini par accepter, devrait livrer sa liste demain vendredi.

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