Ramassage des ordures: des prestataires retenus pour auditer le travail des futurs opérateurs dans la ville de Yaoundé

L’appel d’offres lancé en novembre 2023 a abouti à la sélection de trois bureaux d’étude dont la mission sera de s'assurer que le cahier de charges prévu par le contrat qui sera signé entre les nouveaux opérateurs et la mairie de la ville, est respecté

La Communauté urbaine de Yaoundé (CUY) prépare une petite révolution dans la collecte, le transport et le traitement des déchets. Elle vient de boucler une opération lancée en novembre 2023, relative au recrutement de plusieurs cabinets d’étude devant procéder à la maîtrise d’œuvre  des travaux de collecte, de transport des ordures ménagères, de balayage, de nettoyage des rues, places publiques et marchés de la ville de Yaoundé au titre des exercices 2024 à 2030. trois cabinets ont été retenus par la CUY. Il s’agit de Crea Consult, le groupement Integ-Sitram et le groupement Era Cameroun-Cerido. D’après des informations obtenues auprès d’un haut responsable de la Communauté urbaine de Yaoundé, ces prestataires auront pour principale mission d’auditer le travail des futurs opérateurs qu’elle envisage de recruter pour la gestion des déchets dans la capitale. «Les cabinets d’études sont chargés de la maîtrise d’œuvre, c’est-à-dire qu’ils vont s’assurer que le cahier de charges prévu par le contrat du nouvel opérateur chargé de la collecte, de transport des ordures ménagères, de balayage, de nettoyage des rues, places publiques et marchés de la ville de Yaoundé est respecté» a révélé notre source.

 La procédure de recrutement est en cours et est par conséquent frappée du sceau du secret, indique notre interlocuteur, qui précise par ailleurs qu’elle ne peut révéler ni le nombre d’opérateurs que souhaite recruter la CUY, encore moins l’identité des premiers candidats. Toutefois, à en croire cette dernière, le maire de la ville prépare à implémenter une politique inédite. «Pour le nombre à recruter, on le saura le moment venu. Mais l’idéal pour le maire de la ville serait d’avoir un opérateur par arrondissement», a-t-elle lâché.

Quid de Hysacam et Thychlof

Le discours n’est pas nouveau. Depuis l’année dernière, la Communauté urbaine de Yaoundé répète qu’elle souhaite recruter un opérateur pour chacun des sept arrondissements que compte la capitale afin de réduire les charges d’exploitation. Pour ce faire, les contrats liant Hysacam (unique opérateur de 1969 à 2022) et Thychlof (opérateur recruté en 2022) à la ville de Yaoundé qui sont arrivés à expiration le 31 décembre 2023, n’ont pas été renouvelés. Cependant les deux entreprises continuent d’opérer dans la ville de Yaoundé grâce à un avenant qui a été apporté au contrat initial, révèle la Communauté urbaine de Yaoundé. A Hysacam on parle plutôt d’un ordre de service. Toutefois, même si elle ne croit pas  à la réussite de la nouvelle politique que compte implémenter la CUY, l’entreprise qui a perdu le monopole  de la gestion des ordures dans la ville de Yaoundé en 2022, a déposé sa candidature dans l’espoir d’être retenu comme l’un des opérateurs chargé de la gestion des ordures dans la ville de Yaoundé. 

Pour combien de mairies? Il faudra attendre  que la procédure soit rendue publique. «Le problème n’est pas lié au nombre d’opérateurs  qui interviennent. Si les questions de fonds ne sont pas adressées, qu’on ait Hysacam aujourd’hui et que demain on ait 3, 4,5 ou 6 entreprises, toutes ces entreprises feront face aux mêmes difficultés. Parce que je vois mal comment on peut collecter 1000 à 1500 tonnes de déchets si on n’a pas d’équipements appropriés.  Ces équipements sont mécanisés, donc consomment de l’énergie, consomment du carburant, consomment des ressources humaines en termes de personnes à mobiliser qui attendent chaque fin du mois d’être payées.», confiait à Défis Actuels,  une source au sein du top management de l’entreprise en février dernier.

Relever le défi financier

Pour Hysacam le véritable défi est donc d’ordre financier. Pour le surmonter le gouvernement a instauré un droit d’accises spécial destiné au financement de l’enlèvement et le traitement des ordures au bénéfice des Collectivités territoriales décentralisées. En 2022, le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a fixé les modalités de recouvrement, de centralisation, de répartition et de reversement de cet impôt qui représente 0,5% de la base imposable de toutes les marchandises importées, exception faite des importations en franchise prévues par l’article 276 du Code des douanes. Ledit impôt sera collecté par la douane, qui retiendra 5% de l’enveloppe globale au titre de frais d’assiette et de recouvrement. Les 95% restants seront centralisés par le Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunal (Feicom), la banque des CTD, qui se chargera ensuite de les redistribuer aux communautés urbaines, aux communes et communes d’arrondissements du pays. Cependant, cette taxe qui doit en principe remplacer les subventions que l’Etat accorde aux Collectivités territoriales décentralisées pour la collecte des ordures n’est pas régulièrement distribuée à ces dernières. Le maire de la ville évoque des tensions de trésorerie au niveau du Compte unique du trésor.

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