La validation de la quatrième revue du Programme Economique et Financier signé entre le Cameroun et le Fonds Monétaire International (FMI), n’a pas pour autant empêché cette institution de formuler des directives à l’adresse du gouvernement. Dans sa déclaration du 17 juillet dernier, Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint et président par intérim du FMI a indiqué des points sur lesquels des efforts devraient être consentis. Il s’agit des domaines tels que l’endettement, l’inclusion financière et le climat des affaires.
Endettement : éviter les emprunts non concessionnels
En matière d’endettement, Mitsuhiro Furusawa suggère au gouvernement camerounais d’éviter les emprunts non concessionnels : « il est fondamental de ne pas recourir à de nouveaux emprunts non concessionnels et de respecter strictement le plan de décaissement des prêts contractés mais non décaissés pour préserver la viabilité de la dette ». Bien plus, a-t-il ajouté, « une meilleure hiérarchisation des projets et une efficience accrue des investissements contribueront à répondre aux besoins de développement tout en favorisant une gestion prudente de la dette ». Par ailleurs, note le président par intérim du FMI, « l’amélioration de la viabilité financière des grandes entreprises publiques à l’aide de contrats de performance et de réformes ciblées des prix administrés réduira le recours aux subventions et atténuera les risques liés aux passifs conditionnels ». Dans ce sens, il y a lieu de souligner que cette consigne arrive au moment où le président de la République, Paul Biya, vient de prendre une série de mesures visant à rendre les entreprises publiques plus compétitives, afin de les rendre moins dépendantes des subventions de l’Etat. Dans ce registre, les responsables de ces structures sont désormais fixés sur les grilles salariales et les objectifs à atteindre pour pouvoir en bénéficier.
Inclusion financière et amélioration du climat des affaires
Dans le volet de l’inclusion financière, le président par intérim du FMI note qu’il doit être amélioré, tout comme le climat des affaires et la gouvernance, pour, souligne-t-il, « encourager le développement du secteur privé et stimuler la compétitivité ». Dans la même perspective, il indique qu’il est essentiel de « renforcer le respect des normes de l’Initiative pour la Transparence de l’Industrie Extractive, pour favoriser la croissance tirée par le secteur privé et attirer les investissements étrangers ». En ce qui concerne le volet discipline budgétaire, Mitsuhiro Furusawa indique que pour atteindre les objectifs à la fin 2019, tel que fixé dans le programme et atténuer les risques liés aux chocs extérieurs et aux problèmes de sécurité, il est « essentiel de renforcer la discipline budgétaire ». Et ce, « en réduisant le recours aux procédures de dépenses exceptionnelles et en achevant les réformes du compte unique du Trésor ». En le faisant, conclu le président par intérim du FMI, « les autorités favoriseront la mise en œuvre résolue du budget 2019 tout en améliorant la gestion de trésorerie et la transparence dans l’exécution du budget ».
Par Junior Matock ( Défis Actuels No 405)