Le Cameroun est un grand consommateur de lait. D’après les données du Schéma National d’Aménagement et de Développement Durable du Territoire (Snaddt), chaque camerounais a consommé en moyenne 18,5 litres de lait en 2020. D’ici 2035, la consommation annuelle par habitant devrait s’établir à 26 litres, a en croire des données qui figurent dans le même document. De même, la consommation nationale qui a culminé à 492 000 tonnes en 2020, devrait également croître pour se situer à 963 000 tonnes en 2035. Pourtant, la production nationale qui a certes connu une évolution croissante au cours de la dernière décennie passant de moins 100 000 tonnes aux débuts des années 2010 à 313,688 tonnes en 2020, n’arrive toujours pas à satisfaire la demande nationale, selon les conclusions de la note annuelle de production de l’Elevage, de la pêche et de l’industrie animale, publiée par le ministère, de l’Elevage, des Pêches et de l’Industrie Animale (Minepia). Pour combler le gap entre la production et la demande (120 000 tonnes par an), le Cameroun est obligé de recourir à des importations qui coûtent au moins 20 milliards de FCFA chaque année.
Cette situation n’est pas prête de changer. Du moins si l’on s’en tient aux conclusions qui figurent dans le Plan intégré d’import-substitution agropastoral et halieutique pour la période 2024-2026 (Piisah). Selon les données contenues dans ce rapport, le Cameroun va devoir importer, au moins jusqu’en 2030, 239 000 tonnes de lait chaque année pour combler son déficit de production. Si en même temps, le pays consent à augmenter sa production annuelle de 10%, il pourrait atteindre l’autosuffisance en cette denrée d’ici 2035, indique le Piisah. Cependant, subvenir aux besoins des camerounais en lait par sa propre et seule production, nécessite d’importants investissements. Soit environ 13,7 milliards de FCFA pour l’intensification de la production des fourrages, la formation et le renforcement des capacités pour la maîtrise des processus de collecte, la conservation, le transport et la transformation de lait, le désenclavement des bassins de production, l’acquisition des infrastructures de conservation et de stockage et l’acquisition (de la chaîne de froid, étables etc.), la structuration de la filière en inter-profession indépendante. Le Piisah préconise également, l’importation de vaches de races génétiquement améliorées.