Procès Kamto : les médias triés sur le volet

Malgré la présence massive des journalistes à l’entrée du Tribunal militaire de Yaoundé, seuls les employés de la chaîne publique et de quelques médias privés ont eu accès à la salle d’audience.

Les journalistes de la presse nationale et internationale se sont massivement rendus au Tribunal militaire de Yaoundé vendredi dernier pour assurer la couverture médiatique du procès historique de Maurice Kamto et ses alliés. Malheureusement, ils ont été interdits d’assister au procès. « Je suis arrivé au Tribunal militaire aux environs de 8 heures 30 minutes. Les forces du maintien de l’ordre et de sécurité vont me demander de m’identifier. Demande à laquelle je vais poliment satisfaire. Ayant franchi le portail, un second niveau de contrôle s’impose à moi. Je me soumets une fois de plus à cette exigence. Tout poliment, mon interlocuteur me fait savoir que le nom de mon média ne figure pas sur la liste des médias autorisés à couvrir le procès.

Lorsque je fais montre de ma surprise, ce dernier me réponds : je suis désolé gars, on n’y peut rien. Non seulement nous ne pouvons pas accéder à la salle d’audience, nous ne sommes non plus autorisés à attendre à l’extérieur », raconte Florentin Tiokeng du quotidien Mutations. Le jeune journaliste dénonce un cas de « violation du droit du journaliste d’accéder à l’information. De cette violation, découle une seconde, celle du droit au public d’avoir accès à l’information. Pas besoin de rappeler que ces droits sont garantis notamment par la Charte de Munich et la déclaration universelle des droits de l’Homme auxquelles est Etat partie », écrit-il. Emmanuel Ntap de VOA Afrique qui n’a lui non plus, pu entrer dans la salle d’audience est resté posté à l’entrée principale. Il a voulu faire son direct à quelques mètres à l’extérieur, mais un commissaire de police lui a imposé de se diriger vers l’Avenue Kennedy.  Haman Mana, directeur de publication du quotidien Le Jour, est entré dans la salle, mais a été sommé de quitter les lieux parce que « mon nom figurait sur une liste des personnes interdites de se rendre au procès », confie-t-il à Lambert Fotso un autre journaliste qui tentait lui aussi d’entrer.

Si les journalistes de la presse nationale privée et de la presse internationale ont été refoulés, les journalistes de la chaine nationale Crtv, et de quelques médias privés ont eu accès à la salle d’audience.  La plupart des médias éconduits se sont donc contentés de couvrir l’ambiance pas très habituelle qui régnait aux alentours du Tribunal militaire de Yaoundé. Au cours de la conférence donnée par les avocats de Maurice Kamto et ses alliés, au sortir de ce procès, la défense a dénoncé une tentative « de priver l’opinion publique d’un droit fondamental qui lui est reconnu par les textes nationaux et internationaux ». Il faut noter qu’en dehors des journalistes, quelques avocats n’ont pas accédé à la salle. La présidente par intérim du MRC, Tiriane Noah et plusieurs cadres de son parti se sont aussi vus priver l’accès à la salle d’audience où se déroulait le procès.

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