« Le Cameroun se choisira pas un président sous la pression d’un groupuscule, d’une puissance, une institution ou d’une organisation internationale. Le processus électoral ne saurait être influencé par des considérations ethniques, tribales, linguistiques…Le président sera élu en toute souveraineté par le peuple camerounais». Parole de Lejeune Mbella Mbella. Le ministre des Relations extérieures s’adressait ainsi aux ambassadeurs accrédités au Cameroun mercredi dernier. Cela sonne comme une menace à peine voilée, en langage diplomatique.
Le chef de la diplomatie camerounaise a convoqué les membres du corps diplomatique au sujet de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, qui agite l’espace public depuis des années, et avec encore plus de vigueur depuis la publication de la liste provisoire des candidats par Elections Cameroon (Elecam). Et de fait, la candidature de Maurice Kamto rejetée alimente des débats tant sur la scène nationale qu’internationale. L’opposant arrivé deuxième lors de la précédente élection en 2018, a été investi par le Manidem, un autre parti d’opposition, mais à idéologie presque radicalement opposée. A la surprise de tous, tant l’ancien président du MRC n’avait pas d’autre choix que de recourir aux services d’un parti politique ayant des élus, pour avoir boycotté les élections municipales et législatives de 2020. Ce qui réduisait la possibilité pour lui d’être investi par son propre parti. Et même si l’homme a jusqu’ici fait valoir l’argument de la nullité du mandat impératif, il redoutait que sa candidature soit validée avec des élus venus d’autres partis. Et la chance d’obtenir 300 signatures était encore plus infime.
Mais alors qu’Anicet Ekane l’avait déjà investi, Maurice Kamto a vu ressurgir de nulle part Dieudonné Yebga, ancien président du Manidem, pour déposer lui aussi sa candidature. Du coup, le parti upéciste se retrouvait avec deux candidats. Maurice Kamto a déposé un recours en réhabilitation de sa candidature au Conseil constitutionnel. Instance qui convoque les parties aux 35 recours dès le lundi 4 août prochain. Clément Atangana et les autres membres du Conseil constitutionnel devront également se pencher sur le cas Paul Biya. Agé de 92 ans dont 43 passés à la tête du Cameroun, l’homme reste en course. S’il apparaît de plus en plus rarement sr la scène publique, ses partisans continuent de croire qu’il est l’unique possibilité pour eux. La candidature du président sortant a été attaquée par Léon Theiller Onana, un conseiller municipal de son parti, le Rdpc. Au motif que le président national du parti au pouvoir, n’a lpus la légitimité pour représenter le parti, notamment à un tel niveau de responsabilité et d’engagement.