« S.E. Paul Biya a donné des instructions fermes pour un scrutin présidentiel bien organisé et crédible dans un environnement sécurisé et apaisé». Paul Atanga Nji l’a rappelé en fin de semaine dernière lors d’une mission de travail à Douala avec les autorités administratives, en prélude à la campagne électorale qui s’est ouverte ce 27 septembre 2025. Indiquant que « c’est à ce titre que le Minat, en sa qualité d’Agent du gouvernement pour les élections, accordera des accréditations aux observateurs nationaux et étrangers, afin qu’ils constatent par eux-mêmes la vitalité de la démocratie camerounaise conçue par Son excellence Paul Biya, champion des causes justes ». L’homme n’a pas manqué d’allumer Michèle Ndoki : « c’est encore le lieu d’inviter la jeune dame avocate de Douala qui se réclame d’une certaine appellation et qui a la prétention d’accréditer les observateurs pendant le scrutin présidentiel avec ses acolytes, à mettre un terme à cette imposture». L’ancienne cadre du Mouvement pour la renaissance du Cameroun n’a pas été clairement citée, mais la description laisse clairement voir cette avocate engagée depuis peu dans la préparation de l’observation électorale, à travers une association chargée de former des scrutateurs et observateurs indépendants. « L’accréditation des observateurs relève des prérogatives exclusives du Minat qui vous parle», insiste-t-il.
A l’occasion, le Minat a indiqué que le Minat a mis à la disposition des partis politiques et des observateurs électoraux, deux documents : le guide de l’observateur et le cadre juridiquequi régule l’ensemble du processus électoral. Afin que chaque acteur concerné puisse mieux se mettre à jour. « Ces documents importants rappellent à chaque candidat et à chaque observateur ses droits et obligations durant le processus électoral », précise-t-il. Proférant des menaces à l’encontre d’éventuels fauteurs de troubles. « Le ministre de l’Administration territoriale et les autorités administratives de par leurs prérogatives, ont l’obligation de protéger les personnes et leurs biens, et surtout de mettre hors d’état de nuire les acteurs politiques véreux et d’autres acteurs de la société civile qui ont pour sport favori de défier l’autorité de l’Etat ».
Interpellations annoncées
Faisant valoir que « malgré nos efforts visant à créer un environnement sécurisé pour un scrutin présidentiel bien organisé et apaisé, le Minat constate avec regret et amertume que certains candidats à l’élection présidentielle, qui n’ont aucune envergure politique et qui sont politiquement présents dans à peine dix (10) arrondissements sur les 360 que compte le pays, sont en train de poser des actes graves qui ont pour but de perturber l’ordre public avant, pendant et après le scrutin présidentiel. Ces politiciens véreux espèrent obtenir par la rue ce qu’ils sont incapables d’obtenir dans les urnes». Atanga Nji leur promet l’enfer : « Tous les candidats qui participent à l’élection présidentielle connaissent les règles du jeu et ont l’obligation de les respecter. Après le 12 octobre 2025, les candidats qui auront des réclamations ou des récriminations justes ou fantaisistes, devront utiliser les voies de recours légales au risque d’être considérés comme des hors-la-loi et traités comme tels sans la moindre complaisance», menace-t-il. Promettant que le séjour des personnes interpellées dans ce cadre sera « très long».
C’est une rhétorique à laquelle le Minat a habitué l’opinion depuis quelques années. Au lendemain de l’élection présidentielle de 2018, Paul Atanga Nji avait engagé une »guerre » contre Maurice Kamto et le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) dont le leader avait proclamé sa victoire à cette élection. Des »marches blanches » avaient été organisées pour protester contre la »victoire volée ». Avec comme conséquences des morts et des personnes incarcérées dont certains n’ont pas retrouvé la liberté aujourd’hui. Maurice Kamto et le MRC ne sont plus en lice cette fois-ci mais le Minat qui a joué une partition pour l’invalidation de la candidature de l’opposant, a désormais de nouvelles cibles.