En plus de répondre au besoin d’espace, ce projet a aussi pour enjeu, la modernisation de la gestion portuaire ainsi qu’un soutien à l’économie nationale.
Les 1000 hectares de superficie actuelle du Port Autonome de Douala Bonabéri sont déjà tous exploités. « Avec ses installations actuelles, le port de Douala traite près de 13 millions de tonnes marchandises par an transportées par 3000 navires alors que ses infrastructures étaient initialement conçues pour un volume de 7,5 millions de tonnes », avait expliqué Cyrius Ngo’o, DG du PAD lors de la signature de la convention de partenariat pour l réalisation dudit projet.
L’extension du port vers Dibamba vient donc répondre au problème de désengorgement du site de Douala Bonabéri. Il permettra ainsi au PAD de déployer toutes les activités prévues dans le plan de modernisation de la plateforme portuaire. Car, en réalité, le projet d’aménagement d’une Zone d’activités industrielles et logistiques portuaires sur la Dibamba est une implémentation du concept moderne de complexe industrialo-portuaire, qui exige des ports qu’ils ne soient plus de simples plateformes logistiques dédiées à la manutention et au transit des cargaisons à l’importation et à l’exportation. Mais, qu’ils se positionnent comme de véritables industries pour un soutien durable à l’économie nationale. Les ports étant appelés à développer des outils de création de richesses et de la valeur, à créer leur propre potentiel de trafic en développant notamment des activités à caractère industriel et commercial, tant en zone portuaire qu’en zone péri-portuaire.
Ce projet revêt aussi un enjeu stratégique lié à la SND 30 qui préconise la transformation structurelle de l’économie nationale, à travers le développement des industries et des services destinés à la transformation locale des matières premières. C’est pourquoi 09 secteurs et sous-secteurs prioritaires du volet transformation locale de matières premières ont été choisis pour intégrer la zone. Entre autres, l’agro-industrie pour la transformation du cacao, café, coton, manioc, banane plantain, palmier à huile, soja ; la filière forêt bois ; le textile-confection-cuir ; les mines ; la production d’électricité à base de biomasse etc.
La zone logistique et industrielle portuaire de le Dibamba pourrait générer, à la fin de toutes les phases, environ 15 000 emplois directs. Les terres agricoles exploitées pour fournir les intrants à la zone industrielle, vont générer environ 500.000 emplois directs et indirects selon les simulations.
Par ailleurs, c’est aussi une réponse structurante à la problématique de la décongestion routière, à l’entrée Est de la ville de Douala.