jeudi, septembre 12, 2024
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Port Autonome de Douala : la drague Chantal Biya, le pilier de l’autonomie portuaire Camerounaise

Depuis son arrivée en 1997, la drague Chantal Biya, du nom de la Première Dame du Cameroun, joue un rôle clé dans le Port Autonome de Douala. Avec une capacité de 600 m³ et une profondeur de dragage de 12 mètres, ce navire est essentiel pour maintenir la navigabilité du port. Après une immobilisation de dix ans en raison de la dégradation de ses équipements, sa récente réhabilitation souligne l'engagement du Cameroun à renforcer sa souveraineté maritime.

La drague Chantal Biya, baptisée du nom de la Première Dame du Cameroun, est l’un des joyaux de la flotte du Port Autonome de Douala (PAD). Construit en 1997 par le constructeur allemand Germersheimer Schiffswerf, ce navire est conçu pour répondre aux besoins spécifiques de dragage du port de Douala-Bonabéri, un des ports les plus importants d’Afrique centrale. Avec une longueur de 54 mètres et une largeur de 11,5 mètres, la Chantal Biya est équipée pour effectuer des travaux de dragage à une profondeur maximale de 12 mètres. Sa cale de 600 m³ lui permet de transporter de grandes quantités de sédiments, qu’elle peut extraire et déplacer efficacement. Sa puissance, assurée par deux moteurs principaux de 400 kW chacun, lui confère une vitesse minimale de 9 nœuds, lui permettant de naviguer rapidement entre les différents sites d’opération. Outre ses capacités de dragage, la Chantal Biya se distingue par sa polyvalence. Elle est équipée pour la manutention des bouées le long du chenal, une tâche généralement réservée aux baliseurs.

De plus, ses installations comprennent un ensemble complet d’équipements de sécurité et de communication, ainsi qu’une grue de sauvetage et des radeaux de sauvetage, garantissant la sécurité de son équipage. L’histoire de la Chantal Biya est étroitement liée à celle du Port de Douala-Bonabéri. Depuis son arrivée en 1997, elle a joué un rôle crucial dans le maintien de la navigabilité du port, en effectuant des dragages réguliers pour prévenir l’envasement du chenal. Elle a également été impliquée dans des projets d’envergure, comme la création et l’extension des espaces portuaires de Messapresse et Essengue, ainsi que les travaux de viabilisation de la péninsule de Bakassi en 2008. Cependant, après plusieurs années de service intensif, la Chantal Biya a été contrainte à l’inactivité en raison de la dégradation de ses équipements. Cette situation a conduit à une immobilisation de dix ans, durant laquelle le port de Douala-Bonabéri a dû se tourner vers des solutions de dragage externalisées, souvent coûteuses et moins efficaces.

La récente réhabilitation de la Chantal Biya, menée à bien par les ateliers de Shipside Drydock Limited au Nigeria, marque une nouvelle phase dans son histoire. Grâce à ces travaux, la drague a retrouvé toute sa capacité opérationnelle et est prête à reprendre son rôle central dans la maintenance du port. Son retour est également symbolique, réaffirmant l’engagement du Cameroun à conserver la maîtrise de ses infrastructures portuaires et à renforcer sa souveraineté maritime. En conclusion, la drague Chantal Biya n’est pas seulement un outil technique de dragage. Elle est le reflet de la volonté du Cameroun de contrôler ses voies navigables et d’assurer la pérennité de son principal port. Son histoire, marquée par des défis et des réussites, illustre parfaitement l’évolution de la gestion portuaire au Cameroun, de la dépendance à l’autonomie, et de la vulnérabilité à la résilience.

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