La baisse des ventes hors taxes dans l’extraction des hydrocarbures a été particulièrement marquée en 2023 par une contraction impressionnante de 27,1%, en raison de la chute des prix du Brent sur le marché international. Une tendance baissière qui a lourdement impacté les entreprises locales, notamment celles opérant dans le domaine des hydrocarbures, révèle le service officiel de la statistique dans sa note de synthèse qui évalue le rendement des entreprises en 2023. L’institut a évalué un échantillon de sociétés représentant 88% du chiffre d’affaires total des entreprises nationales et 75% des emplois permanents en 2023. Selon les résultats qui découlent de l’analyse des Déclarations statistiques et fiscales (DSF) de 1 091 entreprises, représentatives de l’économie nationale, le chiffre d’affaires global hors taxes n’a augmenté que de 0,9%. Ce chiffre contraste fortement avec la croissance impressionnante de 20% enregistrée en 2022, soulignant ainsi le ralentissement marqué de l’économie.
Ce ralentissement est principalement attribué au secteur secondaire, qui inclut l’extraction des hydrocarbures, un pilier de l’économie camerounaise. En 2023, ce secteur a contribué négativement à hauteur de 2,3 points de pourcentage à la croissance du chiffre d’affaires, après une contribution positive de 13,8 points en 2022. En outre, l’Ins note une stagnation de la valeur ajoutée dans le secteur pétrolier, avec une augmentation modeste de 0,1 %, après une forte croissance de 14,8 % l’année précédente ce qui a freiné la consolidation des profits d’exploitation des entreprises. L’une de ces conséquences est notamment la création d’emplois permanents qui a connu une hausse de seulement 0,9% en 2023, contre 2,8% en 2022. Le secteur secondaire a même enregistré une légère destruction d’emplois (-0,14%), révélant les défis auxquels il est confronté face à cette situation économique.
Malgré la conjoncture défavorable, les investissements dans l’industrie pétrolière ont augmenté de 18,9% en 2023, traduisant la détermination des entreprises à renforcer leur compétitivité. Cependant, ces efforts n’ont pas suffi à compenser la dégradation de l’outil de production, qui continue de vieillir, avec un taux de vieillissement des immobilisations atteignant 60,1%. L’amélioration de la trésorerie des entreprises, grâce à des fonds de roulement positifs pour la troisième année consécutive, a permis d’atténuer l’impact de la chute des prix du Brent. Toutefois, l’augmentation de l’endettement à long terme a aggravé le coefficient d’endettement des entreprises, qui a atteint 1,30 en 2023, dépassant la limite soutenable de 1.
Malgré les difficultés rencontrées par le secteur pétrolier, l’économie camerounaise a affiché une résilience remarquable avec un taux de croissance de 3,3% en 2023, légèrement inférieur à celui de 2022 (3,6%). Cette performance est largement soutenue par les investissements privés et une contribution équilibrée des trois principaux secteurs économiques. Cependant, l’inflation, principalement due à l’augmentation des prix des denrées alimentaires et des coûts des transports, a atteint 7,4% en 2023, exerçant une pression supplémentaire sur les ménages et l’économie en général. Du côté des prix à la production industrielle, une baisse globale de 5,4% a été observée, principalement en raison de la chute des prix dans la branche de l’extraction des hydrocarbures.